Anciennes familles de Provence

 

Noms de familles françaises ayant une
prononciation particulière

 

Parce que nous n’avons pas trouvé de liste satisfaisante sur le sujet, nous proposons ici aux personnes que cela intéresse une liste de noms de familles françaises, nobles ou notables, dont la prononciation est différente de la forme écrite, ou s'avère peu évidente.

Héritages familiaux souvent anciens, liés à l’évolution de la langue et de l'écrit, à l’usure des mots ou au particularisme social, devenus par la suite subtilités d’initiés, il nous apparaît important que ces usages et prononciations, qui constituent la richesse de notre patrimoine onomastique et participent au respect des individus qui les portent (quand ces familles subsistent), puissent être mieux connus, ou en tout cas moins ignorés des amateurs d’histoire.

Les sources que nous avons utilisées : E. Mension-Rigau, Enquête sur la noblesse, 2019 ; M.A. Lesaint, Traité complet de la prononciation française, 1871 ; ICC 1876 p.171 et 338; Les Tablettes du chercheur, janvier 1895; Grand dictionnaire universel de Pierre Larousse 1866-1877 t.11.

Tous les ajouts, rectifications et précisions seront bien sûr les bienvenus !


Les plus célèbres

D’Audiffret-Pasquier : le –s ne se prononçait pas : Audiffret-Paquier.
De Béarn, de la maison de Galard, a gardé sa prononciation occitane Béar.
De Bernis famille méridionale, se prononce Berniss.
De Boissy d’Anglas se prononce Anglass.
De Broglie se prononce Breuil (jadis aussi Broille), mais la commune normande à laquelle cette famille a laissé son nom se dit Bro-gli.
De Beauvau-Craon se dit Cran, mais la prononciation Cra-on est aussi admise pour la ville et donc ses anciens seigneurs.

De Cagliostro se prononce à l’italienne : Caliostro.
De Castries se prononce Castre, mais Castri pour la ville éponyme (Hérault). Avec Broglie, l'un des écueils les plus courants et les moins pardonnables !
De Cinq-Mars favori de Louis XIII, se dit Cin-Mar.
Davout (
plutôt que Davoust), pour le maréchal de France, qui signe Davout après 1789, s'écrit avant cette date toujours d'Avout et se prononce Davou.
De Damas se disait en société Damâ (voir si cette prononciation est d'actualité ?).
De Duras se disait, de la même façon, Durâ.
Desaix concernant le célèbre général, issu de "Des Aix", se disait Des Zai.
D’Enghien se prononce Enghin.
D’Escars s’écrit aujourd’hui Des Cars, tel qu’il se prononce.
D’Estrées famille à laquelle appartenait Gabrielle d’Estrées, favorite d’Henri IV, se disait Dé Tré sans prononcer le –s. Prononciation devenue obsolète, pour notre bonheur.
Exelmans s’écrivait Excelmans et se prononce toujours ainsi (ex-cel-manss).
De Fénelon se dit Fénlon en atténuant le e.
De Fitz-James se dit Fitt-Jame.
Du Guesclin se dit, bien sûr, Du Guéclin.
De Guise se prononçait autrefois Gouise.
D’Hautpoul se dit Haupoule, mais jadis à la méridionale Hautepoule.
De Lariboisière est une corruption de La Riboissière, prononciation avec laquelle Napoléon nommait son général. La forme actuelle s'avère toutefois plus élégante.
De La Trémoille, ou La Trémoïlle, se dit La Trémouille, jadis aussi La Trimouille.
Law (de Lauriston) : le célèbre banquier John Law était appelé en France Lass.
De L’Espinasse (Julie de), ou Lespinasse, se disait Lépinasse.
De Lévis-Mirepoix se dit Lévi-Mirepoi.
De Magenta bataille célèbre, et titre de la famille de Mac-Mahon, se dit Maginta. Il en va de même pour le médecin Magendie qui se dit Magindi.
De Malesherbes se dit Mal-zèrb.
De Maupeou se dit Maupou.
De Meung : le poète Jehan de Meung, tout comme la ville éponyme sur la Loire, se disent Min.
D’Ormesson (Le Fèvre), se dit Ormeusson.
De Penthièvre se dit Pinthièvre.
De Praslin titre des Choiseul, resté à la célèbre gourmandise, se dit Pralin.
Roederer se dit Rédererr.
Saint-Just famille du Conventionnel, se prononce Saint-Juste.
Saint-Saëns se prononce aujourd'hui Saint-Sanss, et anciennement Saint-San.
Schneider famille des célèbres industriels, se dit Schneidre.
Soult duc de Dalmatie, se prononce Soulte.

De Staël se dit Stal.
De Sully prononciation jadis avec le L mouillé Su-yi ou Sui-yi, devenue obsolète.
De Talleyrand se prononce Talrand, certains puristes disent Taille-rand conformément à l’origine de ce surnom militaire (« Taille-rang »).
Tascher de la Pagerie, nom de l'impératrice Joséphine, se dit Taché.
D’Uzès se dit Uzè pour la famille ducale, Uzèss pour la ville et le château.
De Vaugelas (Favre) le grammairien, se dit Vaugelass.
De Xaintrailles se dit Saintrailles, et s’écrit aussi parfois de cette manière.

Notons encore, d'après
E. Mension-Rigau, que les maisons de Choiseul, Noailles et Rohan, ont connu des prononciations particulières (Choiseuille, Nouailles, Rouan), tombées en désuétude.

De même, dans ses Observations sur la langue française (1672), le grammairien Gilles Ménage rapporte que l’on disait habituellement Guiméné pour Guéménée, Nermoutier pour Noirmoutier, Cursol pour Crussol et, plus étonnant, Cramail pour Carmain. D'autres altérations sont à noter, telles Sévigny pour Sévigné, Cauvisson pour Calvisson.

Enfin, certaines formes sont influencées par leur graphie, tels les mots se terminant en -aigne qui se disaient plutôt -agne (ainsi donc pour Montaigne et Philippe de Champaigne). Autre particularité, pour l’abbé de Saint-Denis Suger, qui se prononce Sugère, étant un nom masculin (latin Sugerius), qui aurait probablement suivi le même destin que les prénoms Roger ou Bérenger, s'il avait eu un peu plus de succès dans les baptistères.

Familles nobles et notables de France

D’Astorg se dit Astor.
De Berbis se disait Berbi.

De Bézenval se disait Bézval ou Bessval.
De Biencourt
en Ponthieu, se disait Biancourt.
De Blaÿ de Gaïx (ou Blay) se dit Blèï de Gaïss.
De Briey en Belgique, se dit Bry, comme les anciens Lorrains appelent encore leur village (bri-i).

De Chastellux
se dit Châtelu.

De Chaulnes titre ducal de la maison d’Albert de Luynes, se disait Chaune.
De Coëtlogon se dit, et s'écrivait parfois, Cologon.
De Coëtquen se dit Cottquèn.
De Coigny titre ducal de la maison de Franquetot, se dit Cogny.
De Cosnac se dit Conac.
Des Courtils se dit Des Courti.

De Croÿ se dit Crouy, comme le village picard d'où est issue cette grande famille.
Franchet d’Esperey
: dire Des Pérey.
De Gayardon de Fenoÿl en Forez se dit Fenouil.
Goursault de Merlis se dit Merli.
De Jaegher prononciation flamande De Yèghr ou Yéguer devenue en France De Jéjère.
De Kéroüartz se dit Kérouar.
De Lambilly se dit Lambili.
De Liniers ancienne maison du Poitou, se prononçait Linières.

De la Motte-Ango de Flers se dit Flèr.
De Lorgeril se dit Lorgeri.
De Mailloc famille et marquisat en Normandie, se disaient Maillo.
De Méhérenc de Saint-Pierre : de Méhéren.
De Montbourcher en Bretagne se prononçait Monboucher.
De Moustier se dit Moutier.
De Noblet de la Clayette dire Clète, comme le village éponyme du Brionnais.
D’Oilliamson se dit Olianson.
Du Pac de Badens comme tous les noms pyrénéens en -ens : Badinse.
De Piis se dit Pi-is.
De Poret se dit Porète.
De Puysieulx, titre de la maison Brûlart de Sillery, se disait Pisieu.
De Quelen (pas d’accent) se prononce Quélin.

De Rivérieulx de Varax en Lyonnais, se prononce Vara.
Rochette de Lempdes dire Lande.
De Saint-Genys se dit en éludant le -e : Saint-G’nys.
De Saint-Nectaire, en Auvergne, a gardé sa prononciation Senneterre.

De Saint-Priest (Guignard), se dit Saint-Pri, mais le village éponyme Saint-Priest en Jarez, Saint-Prié-en-Jarè.
De Schonen se dit de Scheun.
De Soyecourt
en Picardie, se disait Saucourt.
De Talhouët se dit Talouette.
D’Ursel en Flandres, se dit Urs.
De Warren se dit Ouarène.

Et en Provence ?

De Boyer d’Argens se dit avec le -s final : Argenss.
De Blacas d’Aulps se dit Blacass d’Aupe.
De Boisgelin, famille venue de Bretagne, se prononce Boi-jlin.
De Brancas se prononçait dans le monde Branca.
De Cambis se dit Cambi.
De Castellane, illustre maison provençale, se dit Cas’lane.
De Glandeves (Glandevez, Glandèves, Glandevès), est prononcé Glandevèss pour la famille, Glandève pour la cité épiscopale.
Des Isnards se dit Des Inards.
De Philip se dit Phili.
De Saint-Marc se dit Saint-Mar.

Sieyès famille du Conventionnel, se disait Siyès, on dit aujourd'hui Séyès.
De Suffren se dit Suffrin.


Enfin, n’oublions pas, pour la toponymie, Carpentras qui se dit Carpentrass, Cassis Cassiss, car en provençal toutes les finales chantent ! Buoux doit faire entendre le x final, Viens susurre sa terminaison Vienss et Alleins, Alleinss. Luberon se dit Lubeuron car c’est le parler vernaculaire influencé du français qui s'est imposé. Et de même, le château de la Barben, ancienne propriété des Forbin, se dit Barbin.



 

 
 
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