Anciennes familles de Provence
     

 

(de) Bourguignon
  de Fabregoules


 

 

Ancienne famille de Varages, où elle exerçait au XVIIe siècle la charge capitaine et lieutenant de juge. Louis Bourguignon (1676-1744) s’installa à Puyloubier comme notaire en 1705. Son fils Jean-Baptiste Bourguignon (1706-1781), inscrit au barreau d’Aix, fut longtemps procureur au siège de la sénéchaussée de la ville. Ayant fait fortune, il acheta la terre de Fabregoules près de Septèmes (1766), puis l’hôtel Ripert de Montclar à Aix (1772) et enfin une charge anoblissante de secrétaire du roi (1776), et mourut dans l’exercice de sa charge.

Son fils, Jean-Baptiste Bourguignon de Fabregoules (1746-1836), épousa en 1782 Marie-Louise Martin, fille d’un riche négociant marseillais devenu secrétaire du roi, dont la famille avait donné quatre échevins de Marseille et était alliée aux principales familles consulaires. Grand amateur d’art, Jean-Baptiste Bourguignon réunit dans son hôtel aixois (35, rue Roux-Alpheran) une collection de tableaux et de sculptures qui comptera au début du XIXe siècle parmi les plus importantes de Provence, avec celles du président Fauris-Saint-Vincent et du Chevalier de Lestang-Parade. Il avait eu deux fils : le cadet, Alexandre Bourguignon de Fabregoules, élève du miniaturiste Guérin, a laissé quelques œuvres remarquées mais mourut prématurément à l'âge de 28 ans.

L’aîné, Jean-Baptiste Bourguignon de Fabregoules (1782-1863), fut conseiller à la cour impériale puis royale d’Aix de 1811 à 1852. N’ayant pas eu d’enfant de son mariage, il légua l’importante collection d’œuvres d’art héritée de son père et complétée par lui à la Ville d’Aix en 1860. Près de 600 tableaux dont de nombreuses toiles de maîtres flamands, italiens et français, et 300 sculptures et fragments antiques, composaient cet ensemble unique, qui rejoignit le musée d’Aix à la mort de son épouse (1866). Installé dans l’ancienne chapelle des Pénitents blancs, annexée pour l’occasion et appelée Galerie Bourguignon, ce fonds constitue avec le legs de Marius Granet l’essentiel des collections du Musée Granet.

A l’occasion de la succession de Jean-Baptiste Bourguignon de Fabregoules, dont la fortune montait à près d’1,5 million de francs, il apparaît que le magistrat aurait eu deux enfants naturels, un fils et une fille, non reconnus, auxquels il voulut d’abord laisser sa fortune, avant de se raviser, ce qui donna lieu à un procès en 1868. Le fils fut Jean-Baptiste Pally (1843-1888), futur député radical socialiste. La fille est l’aïeule du commandant Nicolas Rougier (1894-1996) l’un des héros de l’armée coloniale française et de la résistance.

Les Bourguignon de Varages sont à distinguer des Bourguignon de la Mure, à Marseille, et d’une seconde famille du même nom aussi à Marseille, anoblie par charge de secrétaire du roi en 1747 (Artefeuil, p.178) et issue d’Isnard Bourguignon marié en 1617 à Marquise de Dammartin. Il semble plus raisonnable de rattacher ceux de Varages aux Bourguignon de Barjols, dont la position était importante à Barjols aux XVe et XVIe siècles.

Armes : d'argent au chevron de gueules accompagné de trois hures de sanglier arrachées de sable, au chef cousu d'azur chargé de trois étoiles d'argent (Artefeuil, qui les attribuent aux Bourguignon marseillais) ou étoiles d’or (Jougla). La plupart des blasons contenus dans l’Armorial d’Hozier pour les Bourguignon de Provence ayant des armes similaires, avec allusion au sanglier, il est probable que nombre des dépositaires aient cherché à s’identifier aux Bourguignon de la Mure, dont la position était la plus éminente.



I - Honoré BOURGUIGNON bourgeois de Varages, capitaine et lieutenant du juge de Varages et lieutenant pour M. de la Verdière, épouse avant 1602, Anne PRECIEUX, fille de N. et de Charlotte de DONIN. Elle est inhumée le 25 mars 1626 à Varages. D’où :

  1. Honoré BOURGUIGNON dit La Fortune, capitaine et lieutenant de juge de Varages, baptisé le 27 décembre 1602 en l’église de Varages (parrain Honoré Bresc, de Rians, marraine Charlotte de Donin aïeule maternelle), épouse 1) Louise MONTAGNAC décédée le 13 septembre 1653 à Varages. 2) Marguerite MONTAGNAC. 3) Jeanne ARMAND. D’où :

    1. Du premier lit : Anne BOURGUIGNON baptisée le 18 septembre 1632 en l’église de Varages (parrain Monsieur Michel, marraine Magdeleine Pelissier), y décédée le 16 octobre 1687, épouse Honoré N.
    2. Jean BOURGUIGNON baptisé le 28 septembre 1634 en l’église de Varages (parrain Jehan Gay, marraine Magdeleine Bourguignon).
    3. Anthoine BOURGUIGNON baptisé le 13 novembre 1639 en l’église de Varages (parrain Jehan Pelissier, marraine Jehanne Bonard).
    4. ? Alexandre BOURGUIGNON chirurgien, né vers 1646, inhumé le 19 septembre 1676 à Varages.
    5. Pierre BOURGUIGNON baptisé le 16 avril 1651.

    6. Du second lit : Anthoine BOURGUIGNON baptisé le 24 janvier 1655 en l’église de Varages (parrain Anthoine Bayolli, marraine Marguerite Bourguignon).
    7. Honoré BOURGUIGNON baptisé le 12 novembre 1656 en l’église de Varages (parrain Honoré Donadey, marraine Marguerite Pioule).

    8. Du troisième lit : Marguerite BOURGUIGNON baptisée le 9 mars 1663 en l’église de Varages (parrain capitaine Jehan Louis Bourguignon, marraine Véronique Pelissier femme de Jehan  Va…).

  2. Magdeleine BOURGUIGNON baptisée le 29 janvier 1606 en l’église de Varages (parrain Honoré Niel, marraine Magdeleine Bayol) ; épouse le 19 mai 1619 à Varages Nicolas FEAULTRIER, de Barjols, fils de feu Joseph, bourgeois, et de Françoise EYDIN.
  3. Anthoine BOURGUIGNON baptisé le 5 octobre 1608 en l’église de Varages.
  4. Jehan BOURGUIGNON baptisé le 14 août 1611 en l’église de Varages.
  5. Augustin BOURGUIGNON baptisé le 13 avril 1614 en l’église de Varages (parrain Augustin Borcho… de la Garde de Toulon, marraine Honorade Bayol), y décédé le 16 août 1622.
  6. Catherine BOURGUIGNON baptisée le 22 mars 1617 en l’église de Varages (parrain messire Louis Chery vicaire de Varages, marraine Catherine Bourgarel de Vauvenargues), décédée le 15 juin 1623.
  7. Jehan-Louis qui suit,
  8. Claude BOURGUIGNON baptisé le 13 février 1622 en l’église de Varages (parrain Jean Bourgarel, de Vauvenargues, marraine Louise de Michaelis).

II - Jean-Louis BOURGUIGNON bourgeois de Varages, capitaine, baptisé le 30 juin 1619 en l’église de Varages (parrain Jehan-Louis Bouisson de Vauvenargues, marraine Catherine Bourguignon), y décédé le 2 février 1694 ; épouse 1) le 1er décembre 1640 à Varages, Anne SALMIN fille d’Antoine, notaire royal, et de Marie BAYOL. 2) par contrat du 29 novembre 1642 à Esparron-de-Verdon, Marguerite PIOLLE de Saint-Martin-de-Pallières, fille de Barthélémy, bourgeois, et de Louise DEBLIOUX. D’où :

  1. Du premier lit : Marie BOURGUIGNON baptisée le 8 juin 1641 en l’église de Varages (parrain Jehan Poilroux, marraine Louise Montagnac).

  2. Du second lit : Louise BOURGUIGNON baptisée le 20 janvier 1644 en l’église de Varages (parrain capitaine Honoré Bourguignon lieutenant de juge, marraine demoiselle de Glandevès).
  3. Jean-Baptiste BOURGUIGNON baptisé le 6 janvier 1646 en l’église de Varages (parrain Barthélémy Poilroux, marraine Honorade Giraud).
  4. Joseph qui suit,
  5. Anne BOURGUIGNON baptisée le 12 janvier 1658 en l’église de Varages (parrain Anthoine Salmin, notaire, marraine Françoise Alhaud), épouse le 12 décembre 1687 à Varages, Pierre BLANC bourgeois, fils d’Antoine, marchand, et de Magdeleine ESCARTEFIGUE. (D’où descendance Blanc de Volx).
  6. Françoise BOURGUIGNON baptisée le 10 janvier 1661 en l’église de Varages (parrain François Charis prieur, marraine Françoise Lonfine).

III - Joseph BOURGUIGNON bourgeois et lieutenant du juge de Varages, baptisé le 24 février 1654 en l’église de Varages (parrain Jehan Arnaud, marraine Catherine Vincens), y décédé le 23 novembre 1728, inhumé le lendemain ; épouse le 15 décembre 1673 en l’église de Montmeyan, Catherine GAROUTE fille Jean et de Suzanne CLEMENS, en présence de Barthélémy Garoute oncle de l’épouse, avocat à la cour. D’où :

  1. Honoré BOURGUIGNON baptisé le 7 mars 1675 en l’église de Varages (parrain Honoré Garoute, bourgeois, marraine Suzanne Clémens, de Montmeyan), y décédé le 23 mai suivant.
  2. Louis qui suit,
  3. Catherine BOURGUIGNON baptisée le 20 septembre 1678 en l’église de Varages (parrain Jean Bourges, fils d’Honoré, greffier du lieu de Beaudinar, marraine Anne Vincens, fille d’André, notaire et greffier), y décédée le 23 mai 1688.
  4. Anne BOURGUIGNON baptisé le 20 février 1681 en l’église de Varages (parrain Honoré Piolle, viguier de Saint-Martin-de-Pallières, marraine Elisabeth Maunier femme d’Antoine Henry, bourgeois), y décédée le 17 juillet 1683.
  5. Jean BOURGUIGNON baptisé le 6 avril 1683 en l’église de Varages (parrain Jean Vincens, avocat en la Cour, marraine Catherine Colomb), y décédé le 2 septembre 1684.
  6. Jacques BOURGUIGNON baptisé le 28 novembre 1684 en l’église de Varages (parrain Jacques Colomb, bourgeois et fermier des droits seigneuriaux, marraine Honorade Vincens, femme de Joseph de Castillon).
  7. Joseph BOURGUIGNON baptisé le 23 novembre 1687 en l’église de Varages.
  8. Anne BOURGUIGNON baptisée le 14 septembre 1690 en l’église de Varages (parrain Joseph Pellissier, avocat en la cour, marraine Anne Vincens), peut-être la fillette décédée le 13 août 1691.
  9. Anne BOURGUIGNON baptisée le 1er avril 1692 en l’église de Varages (parrain Joseph Blanc, bourgeois, marraine Jean Fabre, bourgeois).
  10. Anne BOURGUIGNON baptisée le 1er janvier 1693 en l’église de Varages (parrain y décédée le 15 janvier 1736, enterrée le lendemain.
  11. Joseph BOURGUIGNON baptisée le 24 avril 1695 en l’église de Varages (parrain Antoine Laurens, maître tisseur de toile, marraine Catherine Guérin, femme d’Honoré Baudoin).

IV - Louis BOURGUIGNON notaire royal de Puyloubier, charge héritée de son beau-père qu’il exerce de 1705 à sa mort, est pourvu également de l’office de greffier ancien et alternatif de Puyloubier (lettres patentes données à Paris le 10 février 1724) ; né le 25 août 1676 et baptisé le lendemain en l’église de Varages (parrain Jean-Louis Bourguignon, son grand-père, marraine Catherine Piolle, fille d’Honoré, viguier de Saint-Martin-de-Pallières), décédé le 2 juin 1744 à Puyloubier ; épouse le 17 avril 1703 en l’église de Puyloubier, Marie-Anne ASTIER âgée de 15 ans, fille de Jean-Baptiste, notaire royal, et de Marguerite PASCAL en présence de Bernard Jean, de Rousset, de François Bertet, d’Aix, d’Antoine Rabassot, de Rians, de Joseph Martelly, notaire. Elle décède le 11 mai 1708. D’où:

  1. Joseph BOURGUIGNON baptisé le 22 août 1704 en l’église de Puyloubier (parrain Joseph Bourguignon, marraine Marguerite Pascal), y décédé le 28 mars 1708, enseveli dans l’église.
  2. Jean-Baptiste qui suit,

V - Jean-Baptiste BOURGUIGNON seigneur de Fabregoules, procureur de la sénéchaussée de Provence au siège de Marseille puis en celui d’Aix, acquiert la terre de Fabregoules à Septèmes de Jean-Baptiste de Bruny de la Tour d’Aigues (10 avril 1766), puis l’hôtel Ripert de Montclar à Aix (35, rue Roux-Alphéran) en 1772, et enfin la charge de conseiller secrétaire du roi, maison et couronne de France audiencier près la chancellerie du parlement de Provence (achat du 22 juin 1776 d’Antoine-Augustin-Martin Vitalis moyennant 34.000 livres, provisions du 31 juillet 1776) ; baptisé le 1er décembre 1706 en l’église de Puyloubier (parrain Jean-François Frégier, secrétaire du roi, marraine Catherine Garoute), décédé en 1781 ; épouse 1) le 19 février 1737 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Anne MOTTET, fille de Jacques, procureur au parlement, et de Marguerite de CHASSIGNOLLE. Elle décède le 19 août 1737. 2) le 23 février 1740 en l’église Saint-Martin de Marseille, Anne-Marie-Thérèse FABRE fille de feu Antoine, marchand marseillais, et de Marguerite GUEY, en présence d’Alexandre Routier, négociant, Jacques Jubelin, maître des postes, beau-frère de l’épouse, Michel Jubelin, avocat en la cour, et Barthélémy Chantre, marchand chapelier. D’où, du second mariage :

  1. Louis BOURGUIGNON de FABREGOULES écuyer d’Aix, né le 15 décembre 1740 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Louis Bourguignon, son grand-père, marraine Marguerite Guey, sa grand-mère), y décédé le 4 novembre 1776, enseveli le lendemain en la paroisse Sainte-Madeleine.
  2. Jacques BOURGUIGNON né le 22 juillet 1743 à Aix, baptisé le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jacques Jubelin, marraine Marguerite Astier), y décédé le 6 février 1750 et enseveli en sa paroisse.
  3. Jean-Baptiste qui suit,
  4. Catherine-Louise BOURGUIGNON née le 2 août 1748 à Aix, baptisée le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Gaspard Asse secrétaire du roi, marraine Catherine-Louise de Papety épouse de M. de Cortès), décédée le 19 avril 1757 et ensevelie en sa paroisse.
  5. Marie-Catherine BOURGUIGNON baptisée le 23 août 1750 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain François Bouteille, notaire royal, marraine Catherine d’Estienne de Saint-Jean), épouse le 18 juin 1771 en l’église Sainte-Madeleine, Alexandre BOUIS de SIVERGUES seigneur de Sivergues, avocat au parlement de Provence, fils de Claude et d’Anne DAUPHIN. Il meurt le 19 février 1787 à Aix.
  6. Anne-Luce BOURGUIGNON née le 3 décembre 1752 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jean-Gaspard Ailhaud, écuyer, marraine Anne-Luce Icard).
  7. Joseph-Charles BOURGUIGNON né le 21 février 1758 à Aix, baptisé le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Joseph-François de Revest, seigneur de Monvert, ancien conseiller au parlement, marraine Charlotte-Nicole de Caze de Forbin La Barben), décédé le dernier février 1758 et enseveli le lendemain 1er mars en sa paroisse.

VI - Jean-Baptiste BOURGUIGNON de FABREGOULES écuyer, seigneur de Fabregoules, avocat, maire de Septèmes de 1790 à 1816, président du canton de Gardanne, amateur et collectionneur d’art, se constitue dans son hôtel à Aix une collection de tableaux, sculptures et antiques qui sera considérée comme l’une des plus importantes de Provence, membre de la Société des amis des sciences et arts d’Aix ; né le 4 avril 1746 à Aix, baptisé le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Michel Jubelin, avocat, marraine Catherine Fabre épouse de Jacques Jubelin, de Marseille), décédé le 18 septembre 1836 à Aix ; épouse le 15 janvier 1782 en l’église Notre-Dame des Accoules à Marseille, suivant contrat du même jour, Marie-Louise (Marseille) MARTIN, née le 11 février 1762 à Marseille, fille de Jean-Baptiste, négociant, premier échevin de Marseille (1761), secrétaire du roi en la chancellerie de Provence, et de Louise-Geneviève GUILHERMY, sa seconde épouse, en présence de Guillaume Etienne Guillermy, oncle maternel, Alexandre Bouis de Sivergues, Joseph-André Bayon, procureur de roi, et Gaspard Bayon sénéchal de la Guadeloupe, cousins de l’époux, qui signe Bourguignon Fabregoule, l’épouse Marie Louise Martin. D’où :

  1. Jean-Baptiste (Marie) qui suit,
  2. Alexandre (Louis Marie) BOURGUIGNON de FABREGOULES peintre miniaturiste, élève de Jean Guérin, on a de lui plusieurs ivoires remarquables (Suzanne au bain d’après Rubens, une Sainte-Madeleine, un portrait de Rembrandt d’après lui-même, un portrait de Gérard Dou d’après Rembrandt, un portrait de la mère de Gérard Dou d’après Teniers), conservés au musée Granet à Aix ; né au château de Fabregoules et baptisé le 4 juin 1785 en l’église de Septèmes-les-Vallons, décédé le 23 mars 1814 à Aix.
  3. Marie-Catherine BOURGUIGNON de FABREGOULES née le 8 juillet 1789 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Louis Caman de Genestas en Languedoc, marraine Catherine-Julie La Croix de Sassenage), décédée en 1808.

VII - Jean-Baptiste BOURGUIGNON de FABREGOULES dit le Baron de Fabregoules, conseiller-auditeur à la cour impériale d’Aix (décret du 1er juin 1811), puis conseiller (ordonnance du 29 février 1816), chevalier de la Légion d’honneur (29 avril 1846), admis à la retraite et nommé conseiller honoraire (décret du 1er mars 1852), amateur d’art comme son père, il fait don de sa collection composée de près de 600 tableaux et 290 sculptures à la ville d’Aix (2 octobre 1860, effective après sa mort), teste le 27 octobre 1862 (Meyer, not. Aix) en faveur de sa femme, après avoir révoqué son testament olographe du 10 juillet 1857 et codicille du 21 avril 1860 par lesquels il instituait légataires universels Jean-Baptiste et Claire Pally, ce qui donnera lieu à un procès après sa mort - sa succession étant évaluée à environ 1,5 million de francs - jugé au tribunal d’Aix le 20 janvier 1868 ; né le 14 décembre 1782 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jean-Baptiste Martin, écuyer de Marseille, secrétaire du roi, son grand-père, représenté par Joseph-André Bayon, conseiller du roi et son procureur honoraire en la sénéchaussée de Marseille, marraine Marie-Thérèse Fabre, sa grand-mère), décédé de maladie le 20 janvier 1863 à Aix ; épouse le 22 avril 1812 à Marseille, Albine de BURES de VILLIERS, née le 3 février 1796 à Paris, fille de Pierre, ancien mousquetaire gris de la garde du roi, et de Marie Clémentine Gertrude Rose SERAZZI, en présence des témoins Jean-Pierre-Aaron Seymandy de Saint-Gervais, Antoine-Philippe Vémy, Jacques Argenson, Louis Pomposi, peintre, Jean-Baptiste Daniel, adjoint au maire de Marseille. Elle meurt le 8 mars 1866 à Saint-Maximin.

Il est très probable que les enfants Pally, à qui Fabregoules, n’ayant pas d’héritiers directs, avait songé d’abord à léguer le plus gros de sa fortune (1857, 1860), avant de se raviser (1862), soient ses enfants naturels. Le montant de la somme, l’attention qu’il leur a toujours montrée et le fait qu’aucun autre lien familial ne le relie à ces deux enfants illégitimes, plaident en ce sens. En outre, les dispositions de 1857 et 1860 seraient nées, nous confirment les avocats de la succession Fabregoules, du dépit que le magistrat avait eu toute sa vie d'avoir fait un mariage resté stérile.

« Ce sentiment injuste, dont furent témoins tous ceux qui avaient quelques relations avec la famille de Bourguignon, se manifesta d'une manière bien regrettable dans son testament du 11 juillet 1857 : il y oubliait complétement son épouse. Mais il revint bientôt à de meilleurs sentiments. Il entra de lui-même dans la voie des réparations ; il y fut soutenu par les conseils des amis honorables en qui il avait pleine confiance, et qui blâmaient les dispositions du testament de 1857, produit de ses vieilles préventions. Alors il fit le codicille de 1860. Cette première réparation envers l'épouse légitime, commencée sous les meilleurs auspices, sous les inspirations les plus honorables, fut complétée, quelques années après, par son testament du 27 octobre 1862, par lequel il institua son épouse sa légataire universelle, légua 200,000 fr. aux enfants Pally, et révoqua tout précédent testament. C'était pour lui un devoir de conscience ; il voulut, il sut le remplir. » - Mémoire pour MM. Beinet et Bédarrides, avocats de la défense, 1867.



Jean-Baptiste Bourguignon de Fabregoules (1782-1863)
magistrat à la cour d'Aix
Détail de son portrait par Joseph Gibert, 1866
(Musée Granet, Aix).


La mère des enfants Pally se nomme Joséphine (Adélaïde) PALLY. Elle est née en 1811 à Aix, décédée le 8 août 1877 à Marseille, fille de Jean-Baptiste Joachim, employé au greffe du tribunal, d’une famille de cultivateurs de Collongue, et de Magdeleine RAMBAUD. De sa liaison supposée avec Fabregoules, elle eut deux enfants :

  1. Marie PALLY née le 1er mars 1841 à Marseille, y décédée le 4 janvier 1925, épouse le 27 octobre 1863 à Marseille, Balthazard HONNORAT employé à Marseille, veuf avec plusieurs enfants d’Antoinette Clara FABRE. D’où :

    1. Ernest HONNORAT peintre de fleurs et de nature morte, né le 27 décembre 1864 à Marseille, y décédé le 15 juin 1897 ; épouse Lilian dite Lily PARR. D’où une fille.
    2. Marthe HONNORAT née le 9 novembre 1866 à Marseille, décédée le 8 mars 1948 à Paris, épouse le 16 janvier 1894, Emile ROUGIER négociant en céréales, capitaine de réserve des zouaves, né le 2 avril 1860 à Marseille, y décédé le 1er décembre 1923. D’où :

      1. Nicolas ROUGIER chef de bataillon, comd. LH., gd off. Mérite, croix de guerre, Médaille résistance, titulaire de 14 titres de guerre et de nombreux ordres étrangers, président de l’Association des anciens du RICM (infanterie coloniale du Maroc), président fondateur de l’UFACEF (anciens combattants), né le 14 novembre 1894 à Marseille, décédé le 7 décembre 1996 à Paris (10e), âgé de 101 ans (voir sa biographie) ; épouse le 16 janvier 1922 à Marseille, Marthe OLIVE.

  2. Jean-Baptiste PALLY étudiant en droit, avoué puis avocat à Marseille, conseiller municipal (1871), conseiller général (1883), député des Bouches-du-Rhône (1885), radical socialiste, né le 7 janvier 1843 à Marseille, décédé le 28 janvier 1888 à Cannes, épouse le 28 octobre 1878 à Marseille, Virginie FARINOL, ils reconnaissent leur fille Marie. D’où :

    1. Marie PALLY repasseuse, née le 14 février 1874 à Marseille, reconnue par son père en décembre 1874, légitimée par le mariage de ses parents en 1878 ; eut une liaison avec Marius TISSERY, employé puis concierge, né le 2 février 1874 à Marseille, décédé en 1934, elle a une fille :

      1. Marie-Antoinette TISSERY célibataire, née le 2 juin 1896 à Marseille, reconnue le 26 septembre 1896, décédée le 22 septembre 1969 à Marseille.



 


 
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