Anciennes familles de Provence
     

 

(de) Brianson


 

 

Famille noble d’extraction, qui tire son nom du château de Briançon (Brianson, Briansson) près d’Authon dans la viguerie de Sisteron, qu’elle possède en fief au XIVe siècle et qui passera au XVIIe siècle au capitaine Claude Robert, de Riez, plus tard secrétaire du roi à Aix (père de l’abbé Robert de Brianson). Elle possède également le fief de Reynier non loin, sous lequel elle se fera mieux connaître. Exclusivement d’épée mais pauvre, elle vint s’établir au début du XVIe siècle dans la petite bourgeoisie d’Aix et, lors des guerres de religion, s’engage avec zèle pour la Ligue. Maintenue noble en 1668, elle disparaît avec le Grand Siècle.

Michel de Brianson dit le Capitaine Reynier, nommé par le comte de Tende au commandement de deux compagnies de chevaux-légers (1570), fut un carciste virulent et mourut assassiné à Aix en 1579. Ses deux fils furent également officiers : l’aîné, Claude de Brianson, capitaine à Aix, n’eut qu’une fille mariée à Jehan Lange, bourgeois de la Tour d’Aigues ; à sa mort, la terre de Reynier fut vendue au marseillais Jehan-Jacques Cordier, qui en fait l’hommage le 22 mars 1611.

Le second fils de Claude, Louis-Antoine de Brianson, ardent ligueur comme son père, fut également lieutenant de chevaux-légers (1594). Marié en 1589 à Aix, il laissa deux fils: Gaspard de Brianson (1594-1681) qui se fit religieux minime sous le nom de Père Timothée de Reynier et composa plusieurs ouvrages spirituels, et Louis de Brianson seigneur de Reynier (1598-1670), avocat au parlement de Provence, auteur de poèmes en provençal et ami de Peiresc. Il mourut sans alliance.

Armes : d’or à une fasce d’azur accompagnée en chef de trois roses rangées de gueules et en pointe d’une coquille d’azur (Abbé Robert, Roux-Alpheran), d’après l’écusson en pierre gravé sur le tombeau de Louis de Brianson au couvent des Minimes d’Aix, son épitaphe a été sauvegardée et conservée au Musée d’Aix.

La famille de Brianson a probablement formé d’anciens rameaux. Nous trouvons sous ce nom, entre autres personnages : Nicolas de Briançon, qui rend hommage pour la terre de Dromon en 1409-1432, Jeanne de Briançon, qui vend la terre de la Javie à l’évêque de Digne Mgr d’Orcières pour 163 florins et 4 sous en 1528-1534, François Brianson maître apothicaire à Sisteron, et Jacques Brianson son frère, notaire royal et procureur au siège de cette ville. Barthélémy de Brianson marié le 14 mars 1601 à Grasse, à Françoise Blanc. Honoré de Brianson, notaire royal de Seyne et Antoine de Brianson, son fils, clerc, cités en 1543.

 

I - Jacques de BRIANSON co-seigneur de Reynier et en partie de Brianson, fait deux acquisitions le 1er janvier 1444 et 17 janvier 1446, meurt peu avant 1463. Epouse Catherine. D’où :

  1. Albert de BRIANSON co-seigneur de Reynier au diocèse de Sisteron, teste le 30 septembre 1484 ; épouse Jehanne de MALLISAND qui fait un accord avec Claude et Barthélémy de Brianson ses beaux-frères (22 mai 1503).
  2. Clémens de BRIANSON
  3. Claude qui suit,
  4. Barthélémy de BRIANSON
  5. Arnaud de BRIANSON moine de Saint-Victor.
  6. Sébastienne de BRIANSON native de Seyne, épouse 1) Jehan BOLOGNIN, tuilier d’Aix. 2) Pierre ROUX. Elle teste à Aix le 4 septembre 1483 en faveur de son fils Estienne Roux, nomme ses frères Albert, Clémens, Claude, Barthélémy et Arnaud de Brianson, moine de Saint-Victor, et Louise Touche fille d’Anthoine alias Bataillier, de Valernes, sa nièce.

II - Claude de BRIANSON co-seigneur de Reynier, mis sous tutelle à la mort de son père, avec ses frères Clémens et Barthélémy (20 mai 1463) ; transige le 22 mai 1503. Epouse Magdeleine ARNAUD. Père de :

III - Pancrace de BRIANSON (Brancais, Brancay) co-seigneur de Reynier, décédé avant 1550 ; épouse par contrat du 28 février 1518 à Aix (Merlery, not.), Louise DARD dite de POLHA, fille d’Anthoine, dit Triolhe, et de Marguerite BERNARD (sœur de Magdeleine Dard mariée en 1529 à Jehan Bouchard boulanger). D’où :

  1. Michel qui suit,
  2. Jehanne de BRIANSON épouse par contrat du 10 août 1543 à Aix (H. Martelly, not.), Jehan de SIMAY dit Fraiche, boulanger d'Aix, fils de Jehan et de Marion BUREL. Il teste le 29 août 1560 à Aix.
  3. Jaumette de BRIANSON épouse par contrat du 24 mai 1537 à Aix (Claude Gautery, not.), Honorat MONOYE fils de Pantellin, et de Marguerite CHAUSSEGROS.
  4. Magdeleine de BRIANSON épouse 1) par contrat du 29 décembre 1557 à Aix (Nicolas Raynaud, not.), Claude CHIVALIER fils d’Estienne, et de Mathieue PIGNE. 2) Louis FRANC, d’Aix. Elle teste le 12 août 1589 à Aix.
  5. Isnarde de BRIANSON épouse par contrat du 20 mai 1565 à Aix (N. Raynaud, not.), Michel ESCALIER, fils de Jehan.

IV - Michel de BRIANSON dit le Capitaine Reynier, ou parfois le Capitaine Michel (Journal de Sobolis, Gassaud), seigneur de Reynier et d’Esparron-la-Bâtie, « soldat de fortune très-estimé pour son courage » (Aug. Fabre, Hist. Provence, 1834), capitaine d’une compagnie de gens de pied l’une des deux compagnies catholiques en garnison à Sisteron (compte de dépenses en 1568, BdR B2520), gracié « pour avoir tué un de ses soldats dans Sisteron » (lettres de février 1545), commis par le Comte de Tende gouverneur de Provence pour augmenter deux compagnies de chevaux-légers qu’il commandait de 100 hommes d’armes chacune (4 avril 1570 et 18 avril 1575), carciste acharné, jetant la terreur dans Aix, transige avec Gaspard Thimaud au sujet de la terre et seigneurie de Reynier (2 janvier 1579), teste le 5 août 1579, meurt tué le 11 août 1579 à Aix, lors d’une émeute soulevée par les soldats corses du colonel d’Ornano ; épouse par contrat du 27 janvier 1555 à Aix (Bernardin Borrilli, not.), Louise DASSE (ou plutôt Philippa ?) fille de Jehan, et de Jehanne MAUREL. D’où :

  1. Claude de BRIANSON de REYNIER écuyer, seigneur de Brianson et de Reynier, apprentis clerc chez le notaire Claude Marroc (1574), est capitaine à Aix, assigné avec son frère devant le parlement d’Aix par l’évêque de Gap Pierre de Paparin au sujet des droits seigneuriaux de Reynier (19 mars 1586, procès qui dure jusqu’en 1588) ; épouse par contrat du 5 avril 1580 à Aix (Thomas Roman, not.), Catherine de VIVAUD fille de Pierre et de Gillette MOTTET. D’où :

    1. Philippa de BRIANSON née vers 1581, épouse le 30 juin 1602 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix, Jehan LANGE, bourgeois de la Tour d’Aigues.
    2. ? Hubert de BRIANSON seigneur de Reynier, inhumé le 18 novembre 1628 au couvent des Observantins d’Aix.

  2. Louis Antoine qui suit,

V – Louis Antoine de BRIANSON écuyer d’Aix, seigneur de Reynier, maréchal des logis de la compagnie de gendarmes du comte de Carcès, ce fut lui qui « tua de nuict d’une harquebusade laschée en faveur du clair de la lune » le capitaine Alexandre Vitelly lors du siège de Salon en mars 1585 (Nostredame, Chronique de Provence), également accusé du meurtre du capitaine Michel Bastin lors de l’émeute de mars 1590 à Aix et condamné à verser les dommages et intérêts (procès porté devant le parlement de Grenoble puis revenu à Aix et toujours pendant en 1606), nommé gouverneur de la place de Meyreuil (1593), lieutenant de chevaux-légers (1594), teste le 21 janvier 1621 à Aix (Anglès, not. et Pastour) ; épouse par contrat du 20 mai 1589 à Aix (Arnaud Raynaud, not.), Marguerite de COLLONGIS baptisée le 15 mai 1569 à Aix, inhumée le 3 décembre 1647, fille de Claude, avocat au parlement de Provence, et de Marguerite BLEGIER sa seconde épouse. D’où :

  1. Gaspard de BRIANSON de REYNIER dit le Père Timothée de Reynier, religieux minime (profession de foi en 1615), maître des novices et lecteur de théologie, prédicateur éloquent, auteur d’ouvrages ascétiques et spirituels dont L’Homme intérieur ou l’Idée du parfait chrétien (1662), Le malade souffrant et le malade mourant (1662), L’Amour aspiratif et unitif (1678), et un abrégé de la vie de Saint François de Paule intitulé La Dévotion des 13 vendredis; baptisé le 26 décembre 1594 en la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix (parrain Gaspard de Pontevès, marraine Marthe de Vertos?), décédé en 1681 à Marseille, dernier de sa famille.
  2. Jehanne de BRIANSON de REYNIER baptisée le 3 janvier 1597 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Claude de Collongis, marraine Philippa Asse).
  3. Louis qui suit,
  4. Pierre de BRIANSON de REYNIER baptisé le 6 décembre 1608 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Pierre Gibert, contrôleur en la chancellerie de Provence, marraine Anne de Brianson).

VI – Louis de BRIANSON de REYNIER plus connu sous le seul nom de Reynier, écuyer, seigneur de Reynier, avocat au parlement de Provence, maintenu noble à Aix (jugement du 13 octobre 1668), se distingue par ses plaidoiries, « esprit observateur, fin et porté à la raillerie » (Michaud), lié à tous les hommes de talent de son époque, ami de Peiresc et auteur de vers provençaux dont nous ne connaissons que le poème L’Ai de Paulet ou Lou Crebo couer dou paisan sur la mouert de soun ai (imprimé dans un recueil en 1665) ; baptisé le 18 septembre 1598 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain noble Louis d’Alagonia, marraine Françoise de Castellane), y décédé le 16 décembre 1670, inhumé au couvent des Minimes d’Aix, où se voyaient son écusson et son épitaphe (retranscrite par Achard II, 153, plaque conservée ensuite au Musée d’Aix). Sans alliance.






 
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