Anciennes familles de Provence
     

 

(de) Monier

de Viens


 

 

Le familles Monier sont nombreuses en Provence. Trois furent maintenues nobles lors des enquêtes de noblesse ordonnées par Louis XIV : les Monier d’Aiglun, issus de Claude Monier marchand de Marseille en 1509, les Monier de Melan et de Châteaudeuil, issus aussi d’un marchand de Marseille, Elzéar Monier, vivant en 1550, et les Monier des Sausses, du Castellet et de Châteauvieux, issus de Louis Monier vivant à Pignans près de Fréjus, en 1460.

Selon Artefeuil, Elzéar Monier, auteur des Monier de Melan, marié à Marseille en 1529, était fils d’Antoine Monier seigneur de Melan et de Thoard, dont la mère Philippe de Barras, avait apporté en mariage ces deux seigneuries à Honoré Monier, écuyer de Digne. Cette version est à peu de choses près celle donnée en 1693 par l’abbé Robert de Briançon. Honoré Monier serait lui-même fils d’un écuyer de la ville de Moustiers, Antoine Monier.

Cet Antoine Monier, écuyer de Moustiers, a servi plus tard, présomptueusement (Poplimont, La France héraldique, 1874, p.156), d’auteur à trois autres maisons : les Monier d’Arnaud à Viens, les Monier de la Sizeranne en Dauphiné, et les Monier des Taillades au Comtat.

La communauté d'origine des Monier de Viens avec ceux de Mélan se trouve également dans Saint-Allais en 1817, parlant de la branche de la Quarrée :

« Cette branche s’est fixée dans la commune de Viens, où elle y habite depuis des siècles. Elle a fondé, en 1504, un bénéfice, dont les aînés de la famille étaient les jus-patrons laïques. Une partie de la chapelle particulière de ce bénéfice, existe encore de nos jours, et l’on y voit les armoiries de cette famille, empreintes sur les tombes et vitreaux. Cette branche s’est toujours distinguée par son amour et son dévouement pour nos souverains. Un de ses membres paya pour la rançon de François Ier, fait prisonnier à la bataille de Pavie, une somme de vingt écus d’or. »

Saint-Allais ajoute : « Il y a encore, dans le même pays, une famille connue sous le nom de Monier d’Arnaud ; nous ignorons si elle appartient à l’une des branches précédentes ».

 

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La famille Monier, de Viens, est ancienne et déjà nombreuse en ce village, dès le milieu du XVIe siècle. Elle appartient à la bourgeoisie notariale, puis se tournera vers les charges de judicature et les emplois militaires. Les branches restées paysannes ont pris des surnoms distinctifs au cours du XVIIe siècle.

Aucune publication généalogique n'existe sur cette famille. En l’état actuel de nos recherches, en raison de l’importante lacune des registres paroissiaux s’étendant de 1603 à 1661, nous pouvons identifier plusieurs branches :

 

  • Branche Monier d’Arnaud
    Issue de Jean Monier x v.1625 Isabeau Monier. Leur fils, Jacques de Monier, avocat au parlement et juge de Viens, père de Jean de Monier, avocat au parlement, reçu en la charge de lieutenant-criminel au siège de Forcalquier. Marié à Suzanne d’Arnaud (1685), d'où un fils qui reprend le nom et les armes de sa mère, il épouse en secondes Madeleine de Mathieu du Revest (1692). Les Monier d’Arnaud, fidèles au service du roi et de la monarchie, s’installent à Marseille vers 1854 et s’éteignent en 1920. Le nom est relevé par la famille de l’érudit provençal André Bouyala d’Arnaud (1894-1967).
  • Branche Monier de la Quarrée
    Issue de Christophe Monier vivant en 1550, bisayeul de Jacques Monier, notaire royal de Viens, dont les deux fils furent, l'un avocat au parlement, l'autre notaire royal. Cette branche de notaires royaux, s’illustrera par son dévouement au service de la monarchie, et passera au début de l’Empire aux Antilles anglaises. Charles Monier de la Quarrée est récompensé des services de son père en recevant des lettres de noblesse en 1821.


On trouve encore des Monier à Oraison, Céreste, la Tour d’Aygues, Apt, Reillane, etc., et il se peut que beaucoup aient une racine commune.

 

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Les armes des Monier sont : d’azur au griffon d’or, accompagné de trois croissants mal ordonnés d’argent. Il s’agit des mêmes armes que les Monier de Mélan.

Jean Monier sieur du Revest, lieutenant particulier criminel en la sénéchaussée de Forcalquier, fait enregistrer à l’Armorial général : de gueules au griffon d’argent accompagné de trois croissants mal ordonnés du même, parti d’azur à trois colombes d’argent ; il s’agit d’une interversion d’émaux entre ses armes Monier et celles de sa seconde épouse Mathieu du Revest. Son fils du premier lit, et ses descendants, porteront les armes pleines des Arnaud de Riez : d’azur au lion d’or armé et lampassé de gueules.

La branche de la Quarrée obtient règlement d’armoirie en 1821 : d’azur au griffon d’or accompagné de trois croissants du même, deux et un.

Esprit Monier, notaire royal, Georges Monier, bourgeois, et Gaspard Monier, viguier de Viens, et François Monier bourgeois de Reillane, et Benoît Monier notaire de Reillanne, portent : de sable au monde d’or.

 

 

 

 
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