Anciennes familles de Provence | ||||
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(de) Périer
La famille de Périer Clumanc appartient à la noblesse du parlement d’Aix, où elle a exercé une charge de conseiller durant cinq générations, de 1586 à 1740. Admise à Malte en 1606, maintenue noble en 1667, elle obtient des lettres de marquisat pour son fief de Flayosc en 1678, et s’éteint à Aix en 1855. Issue de la bourgeoisie de Moustiers, elle a pour nom primitif Audibert. Pierre Audibert dit Périer, auquel remonte la filiation, est natif de Châteauneuf-les-Moustiers, et marié vers 1500 à Béatrix Bondilh. Julian Audibert dit de Périer, riche bourgeois de Moustiers, son fils, prend le titre d’écuyer. Il a deux fils : le cadet, Balthasar de Périer, docteur en droits à Aix où il épouse une fille du président Louis de Coriolis en 1577, acquiert un office de conseiller en 1586, sa postérité forme la branche d’Aix. Mathieu de Périer, l’aîné, devenu co-seigneur de Saint-Jeannet par son mariage en 1561, est l’auteur d’une branche possessionnée à Argens et au Poil, désargentée et sans éclat, bien qu'alliée à la vieille noblesse de terroir. Elle n'aura pas les appuis suffisants pour échapper aux condamnations d’usurpation de noblesse et sera condamnée, en la personne de Jean de Périer, avocat à Riez, en 1668. La souche des Périer, et Audibert Périer, est probablement ancienne, les deux patronymes étant très présents dans la vallée du Verdon. A Rougon, notamment, où Jean Audibert dit Périer, bourgeois, marié en 1555, a une descendance représentée en 1670 par son arrière-petit-fils Claude Périer. Alexandre Périer, docteur en droit et avocat, juge royal de Moustiers, épouse en 1645 Anne de Demandolx Véran, bâtarde du sieur de Combaud. Mais le lignage le plus notable est celui des Périer La Garde, issu de Laugier Audibert, de Montferrat, aïeul du notaire Joseph Périer, qui succède en 1671 à son oncle Joseph Périer et exerce jusqu’en 1726, son fils Jean Périer, anobli par charge de secrétaire du roi, achètera le château de la Garde, entre Draguignan et Montferrat. A Castellane, les Périer sont également des
notables. Honoré Périer, bourgeois, épouse en 1667 Claire de
Rochebrun, de Digne. Leur fils Pierre Périer est greffier au siège
et leur petit-fils, Alexandre-Jean Périer, notaire royal. Joseph
Périer, d’une autre branche, est médecin et épouse en 1678 Isabeau
de Chailan fille du sieur de Villevieille. Une autre branche,
enfin, prendra le nom de Périer de Taulane. Armes : d’or au poirier arraché de sinople, fruité d’argent, au chef de gueules chargé d’une étoile à huit rais d’argent. Elles ont été enregistrées à l’Armorial général par Joseph de Périer conseiller au parlement. Honoré Périer, bourgeois de Castellane, fit inscrire les mêmes armes, à la différence de l’arbre qui est fûté d’argent. Roland de Périer, cadet du Poil, installé à Reillane, ne portait qu’un poirier de sinople, sans le chef. Il s’agit naturellement d’armes parlantes, le poirier rappelant Périer, mais la poire pourrait également évoquer le village du Poil, dont l’étymologie est identique (castrum de Piro). La branche de Clumanc placera plus tard sur le tronc de l’arbre une aigle éployée d’argent, couronnée, becquée et membrée d’or, l’estomac chargé d’un écusson de sable surchargé d’une fleur de lys d’or. Postérieur à l’Armorial d’Hozier, cet ajout viendrait d’une concession accordée par le roi au conseiller Julien de Périer, en récompense des services de son père.
I – Pierre AUDIBERT dit PERIER du lieu de Châteauneuf les Moustiers, décédé avant 1529, épouse Béatrix BONDILH, de Moustiers, d’où : II - Julien AUDIBERT dit de PERIER riche bourgeois de Moustiers en 1560, qualifié écuyer, acquiert de la communauté de Riez, moyennant la somme de 1550 écus d’or de 64 sols pièce, une rente annuelle de 132 écus 15 sols par acte du 28 mars 1577, décédé après 1583 ; épouse par contrat du 2 septembre 1529 (Laurent Mathonis, notaire royal à Moustiers), Louise CHAUDON fille d’Antoine, de Moustiers, et de Marguerite CARBONNEL, de la Palud. D’où : III – Balthasar de PERIER docteur en droits, pourvu par lettres données en janvier 1586 et reçu le 5 mars suivant en un office de conseiller du roi au parlement d’Aix, fait partie des conseillers anti-ligueurs qui se retirent à Pertuis et reconnaissent le roi Henri IV pour légitime successeur à la couronne, teste le 6 janvier 1598 à Aix (Hugoleny, notaire) en faveur de sa femme et fait un legs à son fils Julien de Périer ; né à Moustiers, il meurt vers 1598 ; épouse par contrat passé à Aix le 22 mars 1577, Lucrèce de CORIOLIS fille de Louis, conseiller du roi, second président à mortier au parlement d’Aix (1568), commissaire député aux Etats de Provence (1579), baron de Corbières, et de feue Marguerite d’ESCLAFFANATIS sa seconde épouse. D’où :
IV - Julien de PERIER écuyer, seigneur de Clumanc, Douroulles, la Traille, reçu docteur en droits en l’université d’Aix (10 janvier 1598), succède à son père dans la charge de conseiller du roi au parlement de Provence (lettres patentes du 11 août 1598, réception le 16 mars 1599), obtient en considération des services rendu par ce dernier la faveur de charger son blason d’un écu ayant fleur de lys devant une aigle déployée ; procède au partage des biens de Jean et Melchion de Barras père et fils (22 septembre 1622) et en acquiert plusieurs biens à Clumanc, achète de Claire d’Oraison une partie de Clumanc pour laquelle il rend hommage (4 décembre 1618), puis la seigneurie d’Auroulles (pour deux tiers de Gaspard de Tornatoris et un tiers de Jacques Baudrier écuyer de Draguignan), dont hommage (22 juin 1619), acquiert de Jehan de Barras la moitié de Clumanc (1er juin 1622 et 2 janvier 1627, Alpheran, not. Aix) dont il fait hommage (10 mai 1627), et de son beau-frère Elzias de Demandolx la juridiction de Clumanc et le fief de la Traille (1634), il rassemble ainsi les terres composant toute la seigneurie de Clumanc dont il fait reconstruire la château (il retracera dans un livre de raison l’historique de l’achat de la seigneurie de Clumanc) ; élu doyen des conseillers du parlement il est, lors de la contagion de 1630, en charge de la garde du petit sceau pour sceller les expéditions de la chambre de Pertuis, résigne sa charge à son fils François mais obtient du roi de pouvoir l’exercer encore pendant 5 ans (lettres d’honneur données à Paris le 16 août 1636, vérifiées le 9 décembre suivant), fait un testament solennel à Aix le 28 juin 1637 (Alpheran, not.) en faveur de son fils François ; envoyé à Paris en février 1639 pour les affaires du parlement, il y meurt au début du mois de juin suivant, un office funèbre est célébré en l’église des Cordeliers d’Aix le 9 juin ; épouse le 12 décembre 1599 et suivant contrat reçu le même jour au château de la Palud (Rolin André, not. Moustiers), Françoise de DEMANDOLX LA PALUD âgée de 17 ans, baptisée le 1er avril 1582, fille de Jean, seigneur de la Palud, Meyreste et en partie de Clumanc, et d’Espérite de VILLENEUVE THORENC. Veuve, elle obtient par ordonnance de pouvoir jouir de l’usufruit des biens de son mari que lui disputait son gendre Antoine de Gautier ; elle teste le 9 septembre 1624 à Aix (Boniface Alphéran notaire), en faveur de ses enfants, meurt à Aix à l’âge de 60 ans, et est inhumée le 3 avril 1642 au couvent des Cordeliers. D’où :
V – François de PERIER écuyer, baron de Flayosc, Barrême, Fox-Amphoux, seigneur de Clumanc, Douroules, Aurans, Allons, Ventabren, reçu conseiller du roi au parlement de Provence le 15 décembre 1636 en la charge de son père, et suivant lettres de provisions datées du 8 juillet 1636, acquiert la terre d’Allons dont il obtient la haute juridiction en juillet 1651 puis obtient l’érection de sa terre de Flayosc en titre de marquisat par lettres de janvier 1678, résigne sa charge en faveur de son fils en 1683 ; né à Aix le 20 septembre 1615 et baptisé en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Barthélémy Allemand, marraine Lucrèce de Périer), décédé à Aix à l’âge de 67 ans, enseveli en l’église des Cordeliers le 10 janvier 1683 ; épouse par contrat du 18 décembre 1644, Victoire Henriette de PORCELET d’UBAYE fille de Pierre écuyer, seigneur d’Ubaye, conseiller du roi et son premier avocat général au parlement de Provence, auparavant lieutenant des soumissions au siège d’Arles, et d’Esther de MEYRAN de VACHERES, dame de Sainte-Croix et Vachères, l’époux est assisté lors du contrat de Frédéric de Périer, écuyer, son frère, d’Antoine de Gautier, sieur de Gardanne, conseiller au parlement, de Gaspard de Séguiran, sieur d’Auribeau et d’Auteval, ses beaux-frères, de Jean-Baptiste de Boyer, conseiller au doyen du parlement, et André de Beauchans, lieutenant particulier au siège de Forcalquier, ses oncles, l’épouse est assistée de Louis des Porcelets sieur de Maillane, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, mestre de camp d’un régiment d’infanterie, et d’Honoré d’Amphoux, ses oncles. D’où :
VI – Joseph de PERIER de CLUMANS chevalier, marquis de Flayosc, seigneur de Clumanc, la Traille, et autres lieux, reçu conseiller du roi au parlement de Provence le 11 mai 1685 en la charge de son père, après obtention des lettres de provisions en date du 15 juin 1684, nommé conseiller honoraire par lettres du 6 juillet 1717 ; né à Aix et baptisé le 15 août 1655 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Antoine Blanc, marraine Jeanne Imbard), décédé à Aix et inhumé au couvent des Cordeliers le 28 décembre 1732, âgé de 77 ans ; épouse le 11 août 1686 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Anne de LENFANT âgée de 27 ans, née à Aix et baptisée le 29 mars 1659, fille de Jean-Louis, consul d’Aix, et de Madeleine de SAUVAIRE. D’où :
VII - Charles de PERIER de CLUMANS chevalier, marquis de Flayosc, seigneur de Clumanc, Douroules, La Traille et autres lieux, capitaine au régiment du Maine, élu second consul d’Aix en 1738 ; né à Aix le 24 juillet 1688, baptisé le lendemain en la cathédrale d’Aix (parrain Charles Sauvaire, avocat, marraine Sibille de Lanfant), décédé le 19 août 1755 à l’âge de 67 ans, inhumé le lendemain au couvent des Cordeliers d’Aix ; épouse le 16 janvier 1742 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Marthe (Clémence) de FORTIS âgée de 20 ans, née à Aix le 26 janvier 1722, fille de Boniface, écuyer, seigneur de Claps, second consul d’Aix, et d’Anne de PAYAN de SAINT-MARTIN. D’où :
VIII – Boniface de PERIER dit le marquis de Périer, chevalier, marquis de Flayosc, seigneur de Clumanc et de Douroules, avocat au parlement de Provence, reçu le 7 mai 1765 conseiller du roi au parlement de Provence en la charge de Joseph-François de Galice, et suivant lettres de provisions d’office et de dispense d’âge et de parenté du 10 avril ; né le 9 octobre 1745 à Aix, baptisé le même jour en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain François Boniface de Fortis, marraine Marie-Anne de Ranché marquise de Périer), décédé à Aix le 6 mai 1820, âgé de 74 ans ; épouse 1) le 27 juillet 1767 à Aix, en l’église du Saint-Esprit, (Julie) Sophie (Rossoline) de FAURIS de NOYERS de SAINT-VINCENT âgée de 20 ans, née à Aix le 17 avril 1747, fille de Jules (1718-1798), chevalier, seigneur de Saint-Vincent, Gentiac, Noyers, Aigremont, président à mortier au parlement de Provence (1746), et de Julie de VILLENEUVE de VENCE (1726-1778). Elle meurt à Aix le 27 octobre 1781, âgée de 34 ans. 2) en 1798, Marie d’AMAT de VOLX née en 1748, fille de François Auguste (1711-1763), marquis de Volx, baron du Poët, et de Marie Honorée de RICOU. Héritière avec son frère aîné du marquisat de Volx, elle perd une grande partie de ses biens dans l’incendie du magnifique château de Volx le 27 septembre 1792 et se retrouve dans la misère. D’où :
IX – Charles de PERIER dit le Marquis de Périer, chevalier de l’ordre de Saint-Louis, propriétaire ; le 17 mai 1821, lui et son frère vendent à la ville d’Aix les collections d’antiquités, tableaux, dessins et manuscrits composant le riche cabinet du président Fauris de Saint-Vincens, leur oncle maternel ; né à Aix le 29 septembre 1771, baptisé le même jour en l’église métropolitaine Saint-Sauveur (parrain Jules Antoine Alexandre de Fauris de Saint-Vincent, oncle maternel, marraine Marie Marguerite Désirée de Moricaud de Soleilhas, épouse de François de Fortis conseiller au parlement, l’officiant est messire Joseph de Payan, prêtre, abbé de Lesterp, vicaire général et official de l’archevêque), décédé en son domicile à Aix, sur le Cours n°24, le 29 mai 1851, à l’âge de 79 ans ; épouse le 6 mars 1810 à la mairie d’Aix, Louise dite Lise de MAGALLON née à Aix le 12 mars 1776, fille de feu Raphaël, avocat général au parlement de Provence, seigneur du Val d’Ardenne, et de feue Barbe de BOYER d’ARGENS; les témoins des mariés sont Pierre Jean de Boyer d’Eguilles, ancien magistrat, oncle de l’épouse, Alexandre de Périer, frère de l’époux, Charles François de Saqui Sannes, et André Joseph Bertet juge de la cour de justice des Bouches-du-Rhône, l’époux signe Charles De Périer et l’épouse Louise de Magalon. Elle meurt à Aix, en son domicile sur le Cours n°24, le 30 juin 1854, âgée de 78 ans.
Julien de Périer (Vente Turquin 2014)
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