Anciennes familles de Provence
     

 

(de) Billon
de Sainte-Croix


 

 

Famille d’officiers royaux installée à Aix vers 1607, anoblie par charge, maintenue noble en 1702, en même temps que condamnée en raison d’une filiation non légitime, et éteinte à la fin du XVIIIe siècle.

Thomas de Billon, son auteur, avocat au parlement d’Aix, homme probe et pieux, composa des poèmes sous forme d’anagrammes en l’honneur du roi Louis XIII et de la reine Anne d’Autriche, qui le récompensèrent en lui accordant une charge de maître des requêtes de la reine (1616), et le titre d’anagrammatiste du roi assorti d’une pension de 1200 livres (1624). Marié à une nièce de François du Périer, gentilhomme ordinaire du roi Henri IV et ami de Malherbe, il fut père d’Honoré de Billon, qui fut conseiller au parlement de Bresse puis en celui de Metz (1662) et acquit la terre de Sainte-Croix-à-Lauze.

Marié mais sans enfant, Honoré de Billon eut avant son mariage un fils, Claude, qu’il reconnut mais qui ne put être maintenu dans sa noblesse en raison de sa naissance. Marié en 1699 à Louise d’Alpheran, Claude de Billon ne laissa que des filles, dont l’aînée entra dans la famille Miffre, qui prit le nom de Miffre de Sainte-Croix.

L’origine de Thomas de Billon reste mal connue : originaire d’Avignon selon certains, d’Aix selon d’autres, il appartient en réalité à une ancienne noblesse de Guéret, dans la Marche, qui passa à la Réforme. Son contrat de mariage à Aix (1607) indique que son père est qualifié sénéchal de Beaumont, titre porté par sa famille. L’historien Guichenon (Hist. Souveraineté de Dombes), rattache la branche provençale des Billon à Nicolas, fils de Jean de Billon, lequel fut notaire et secrétaire du roi, puis conseiller en la chambre des Comptes de Paris. Le père de ce dernier, Philippe de Billon, seigneur de Monneroux et la Prugne, fut trésorier du comte de la Marche, capitaine de Guéret (1493), puis notaire secrétaire du roi Louis XII.

Armes : d’azur à trois bâtons écotés d’or posés en bande l’un sur l’autre, ainsi enregistrées à l’Armorial par Honoré de Billon ancien conseiller au parlement de Bresse pourvu en celui de Metz, seigneur de Sainte-Croix, résidant en la ville d’Aix. Armes identiques pour Jacques Billon, bourgeois de Marseille, et son fils Joseph Billon avocat, qui appartiennent à une famille marseillaise sans lien établi avec lui. Il s’agit des armes des Billon de la Marche.

 


I – Anthoine de BILLON, qualifié sénéchal de Beaumont (-le-Vicomte au Maine), épouse vers 1570, Andrivette de MALECHY. D’où :

II – Thomas de BILLON docteur en droits et avocat en la cour du parlement de Provence, homme vertueux & pieux selon l’historien Pitton, littérateur et faiseur d’anagrammes, auteur d’une traduction du Cantique de David en 1611, d’un recueil de 62 anagrammes intitulé Le Bon Ange de la France louant Louis XIII et la reine et l’occasion de leur mariage, paru à Dijon en 1613, puis d’un recueil intitulé Sibylla Gallica seu felicitas seculi, publié à Paris en 1616 et contenant 500 anagrammes sur le nom du roi, qu’il présente officiellement à ce dernier lors de son passage à Aix en 1622 ; pour le récompenser, Louis XIII le fait son anagrammatiste officiel et lui accorde une pension de 1.200 livres en 1624 (Bouche, Chorographie t.2), sa faveur auprès du roi lui valut également d’être pourvu de l’office de conseiller et maître des requêtes des reines Marie de Médicis et Anne d’Autriche (brevet du 13 septembre 1616, lettres de provisions du 9 octobre suivant), et de juge royal du lieu de Consonoves entre Forcalquier et Sisteron (lettres royales étendant ses attributions données à Paris le 23 octobre 1616) ; il composa encore un poème, Rupella Domita (« La Rochelle domptée », en référence à la soumission de cette place par Richelieu en 1628), quelques anagrammes en l’honneur de Peiresc et l’épitaphe de Charles d’Arcussia, consul d’Aix et littérateur, en 1656 ; épouse le 25 mai 1607 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix, suivant contrat signé la veille, Marguerite de JARDY fille de Mathieu, avocat, conseiller au parlement de Provence (1592), et de Lucrèce du PERIER. D’où :

  1. Honoré qui suit,
  2. Claude de BILLON, prêtre et bénéficier de l’église collégiale de Lorgues, prieur de Notre-Dame de Vauclos.
  3. Henri de BILLON docteur en théologie, prêtre et bénéficier de l’église collégiale de Lorgues, doyen du chapitre, prend le titre d’abbé de Lorgues, également chapelain en la Sainte-Chapelle au Palais de Paris, décédé après 1689, auteur d’un recueil d’épigrammes Sur le portraict de Monseigneur le Dauphin, publié en 1662.
  4. Lucrèce BILLON baptisée le 16 mai 1621 en l’église cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Hugues du Puy audiencier en la cour, marraine Lucrèce Girard).

III - Honoré de BILLON CARADET (du nom de sa bisaïeule maternelle) écuyer, seigneur en partie de Sainte-Croix et de Vachères, reçu en l’office de conseiller du roi au parlement de Bresse (lettres de provisions du 28 avril 1659) puis en celui de Metz (lettres du 26 juin 1662), est en litige avec la communauté de Cotignac (1653), reçoit en donation d’André de Grimaldi, baron de Bueil, qualifié « son cousin », étant « chargé d’une grande famille, abandonné de tout secours et de ses plus proches » le tiers de la baronnie de Bueil qui lui avait été confisquée par le duc de Savoie, ainsi que le tiers de la pension que Louis XIII lui avait accordée en 1627 (6 janvier 1662), est arrêté sur ordre de Louis XIV en raison de cette affaire et offense au duc sur le rapport de son ambassadeur, le marquis Villa, embastillé durant sept mois, du 23 septembre 1662 au 9 mai 1663; est déchargé du droit de franc-fief (arrêt du 22 mars 1675), fait don de sa terre de Sainte-Croix et du fief de Billon en dépendant, qu’il avait acquis du vicomte de Reillane son cousin, à son fils Claude de Billon (29 août 1693), est maintenu noble par ordonnance de l’intendant Le Bret du 9 mars 1702, meurt avant 1707 ; épouse par contrat du 19 mars 1668 et le même jour en l’église d’Antibes, Marie-Anne de GUIDI, fille d’Antoine, viguier et capitaine pour le roi en la ville d’Antibes, et d’Anne de LAURENS, l’époux est assisté d’Henri de Billon doyen de l’église collégiale de Lorgues et chapelain en la Sainte-Chapelle de Paris, et de Claude de Billon prieur de Notre-Dame de Vauclos, ses frères, l’épouse de Vincent de Guide son frère, en présence de Joseph Gilles et Jean Marsey. Elle signe Anne Marie de Guide et meurt après 1707. D’où :

  1. D’une liaison avec Antoinette de SAINT-VINCENT (dame Marc-Antoine de Saint-Vincent dans le registre de février 1699 ci-dessous) : Claude, qui suit,

IV – Claude de BILLON de SAINTE-CROIX écuyer, seigneur de Sainte-Croix-à-Lauze, condamné comme faux-noble à 2000 livres d’amende par ordonnance du 1er juin 1697, puis par ordonnance rendue contradictoirement le 9 mars 1702 en raison de sa naissance illégitime ; né vers 1659, légitimé par son père, meurt à Sainte-Croix-à-Lauze où il est enseveli le 21 avril 1711 en la chapelle Saint-Didier ; épouse le 26 février 1699 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix, Louise d’ALPHERAN fille de Claude, notaire et greffier d’Aix, ancien consul d’Aix, et de Thérèse COLOMB, en présence de Jean-Baptiste Coulaud ecclésiastique, Boniface Alpheran docteur aux droits, Antoine Reboul, bourgeois, et Claude Alpheran étudiant. D’où :

  1. Marie-Anne de BILLON de SAINTE-CROIX née le 29 décembre 1699 à Aix, baptisée le lendemain en l’église du Saint-Esprit (parrain Claude d’Alpheran, ancien consulaire d’Aix, marraine Marie-Anne de Guidy dame de Sainte-Croix son ayeule), décédée le 10 décembre 1773 à Saint-Saturnin-lès-Apt, ensevelie le lendemain en l’église paroissiale, épouse le 18 avril 1719 à Sainte-Croix-à-Lauze, Jean MIFFRE de SAINTE-CROIX, fils de Roland, et de Marguerite RIPERT.
  2. Thérèse de BILLON de SAINTE-CROIX baptisée le 25 décembre 1700 en l’église du Saint-Esprit à Aix (parrain noble Jean de Cabanes, marraine Thérèse de Colomb Cabanes), décédée le 25 avril 1738 à Saint-Saturnin-lès-Apt, inhumée le lendemain en l’église, épouse le 18 avril 1719 à Sainte-Croix-à-Lauze, Antoine MIFFRE.
  3. Jeanne de BILLON de SAINTE-CROIX dite Jeanneton, née le 22 mai 1702 à Aix, baptisée le lendemain en l’église du Saint-Esprit (parrain Claude Alpheran, marraine Thérèse Ventre), décédée le 13 mai 1708 à Sainte-Croix-à-Lauze, ensevelie en l’église paroissiale.
  4. Anne de BILLON de SAINTE-CROIX baptisée le 13 août 1704 en l’église du Saint-Esprit à Aix (parrain Antoine de Bellouse, marraine Anne de Thomas).
  5. Louise de BILLON de SAINTE-CROIX née le 4 janvier 1706 à Sainte-Croix-à-Lauze, baptisée le même jour en l’église paroissiale (parrain Esprit d’Albert de Sainte-Croix, chevalier de Saint-Louis, marraine Marie-Anne de Billon), décédée le 27 novembre 1775 à Saint-Saturnin-lès-Apt, inhumée le lendemain, épouse le 19 mai 1731 à Saint-Saturnin-lès-Apt, Roland MIFFRE-DUCLOS, né vers 1712, décédé le 4 octobre 1775 à Saint-Saturnin, enseveli le surlendemain, fils de Joseph Roland, et d’Honorade GUIGOU.
  6. Charlotte de BILLON de SAINTE-CROIX née le 30 mars 1707 à Sainte-Croix-à-Lauze, baptisée le même jour en l’église paroissiale (parrain Pascal Agnelier, marraine Thérèse Colomb, d’Aix), décédée le 13 juin 1791 à Saint-Saturnin-les-Apt, inhumée le lendemain, épouse le 10 février 1727 à Saint-Saturnin, Jean-Baptiste MASSELIN décédé le 27 décembre 1738 inhumé le lendemain en l’église de Saint-Saturnin, fils d’Esprit.
  7. Françoise de BILLON de SAINTE-CROIX née le 10 avril 1710 à Sainte-Croix-à-Lauze, baptisée le même jour en l’église paroissiale (parrain François Fauris, marraine Thérèse de Billon Sainte-Croix), décédée le 3 juin 1764 à Saint-Saturnin-lès-Apt, ensevelie le lendemain en l’église paroissiale, épouse le 12 juillet 1735 à Saint-Saturnin-lès-Apt, Antoine CHARRAS, vice-lieutenant au siège de Saint-Saturnin, décédé le 5 septembre 1782 audit lieu, inhumé le lendemain, fils d’Antoine, et de Magdeleine CHAUVET.



 
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