Anciennes familles de Provence
     

 

(de) Galaup
de Chasteuil


 

 

Famille de la noblesse de robe aixoise, illustrée par plusieurs savants et poètes aux XVIe et XVIIe siècles, éteinte en 1727.

Originaire du Languedoc, elle est issue des environs de Pugnères en Lauragais, où Guilhen Galaup est marchand en 1539, et où Jacques Galaup prêtre, apparaît en 1629 comme recteur de Notre-Dame de Montaucel. Le lieu-dit En-Galaup y existe encore (co. Teulat). Le lien avec les Galaup de la Mothe en Agenais n’est pas établi mais possible, de même qu’avec les Galaup de la Pérouse, bourgeois et consuls d’Albi au XVe siècle.

Anthoine Galaup, frère de Guilhen, marchand de Pugnères, est le premier venu commercer à Aix. Marié en 1512, il n’eut pas d’enfants et paraît avoir fait venir auprès de lui deux neveux, Anthoine et Michel Galaup. Michel fut marchand drapier à Aix, sa postérité s’éteignit avec ses petits-enfants.

Anthoine Galaup, l’aîné, vit ses affaires prospérer. Marié en 1547 à une jeune veuve, Françoise Just, il maria huit ans plus tard la fille du premier mariage de celle-ci à l’avocat général de la cour des Comptes, Honoré Arbaud, fils du premier consul d’Aix. Antoine Galaup, fils d’Anthoine, fut capitaine du château de Chasteuil (1574) dont il acheta une partie des droits seigneuriaux, avec son frère cadet Louis.

Louis Galaup de Chasteuil (1554-1598), fut procureur en la cour des Comptes, avocat et jurisconsulte, poète et historien, ami de Malherbe. Il fut père de Jehan Galaup de Chasteuil (1587-1656), procureur général en la cour des Comptes (1622), littérateur, et de François Galaup de Chasteuil (1588-1644), qui quitta le monde et la France pour vivre en anachorète au Mont Liban, où il mourut en odeur de sainteté.

Marié en 1623, Jehan Galaup de Chasteuil eut dix enfants dont plusieurs fils furent dans l’armée. L’aîné, Hubert de Galaup co-seigneur de Chasteuil (1624-1679), succéda à son père comme procureur aux Comptes (1647) avant d’être reçu avocat général au parlement de Provence (1655). Impliqué dans les émeutes d’Aix du 14 février 1659, il vit son office supprimé, ses biens confisqués, et fut banni à perpétuité du royaume, arrêté et embastillé trois mois (1670), puis réhabilité, mais il mourut avant de recouvrer sa charge. Marié en 1656, il eut deux fils morts avant l’âge de 35 ans, sans alliance. L’héritage familial revint à leur oncle, Pierre de Galaup Chasteuil (1644-1727) historien et poète, qui, à 64 ans, n’était pas marié et fut, dit-on, pressé de le faire afin de perpétuer sa famille. Mais son mariage avec Marie de Michaelis, déjà âgée de 40 ans, ne répondit pas à ce souhait.

Enfin, un autre frère, François Galaup de Chasteuil (1625-1677), eut un destin d’aventurier «défiant l’imagination du meilleur feuilletoniste» (J.C. Petitfils). Successivement docteur en droits, capitaine de vaisseau, frondeur, esclave à Alger, gardien de couvent, assassin, précepteur d’un prince, comploteur, alchimiste, mêlé à l’affaire des Poisons, mais aussi poète, il mourut en Piémont, probablement empoisonné par ses anciens complices.

Les Galaup Chasteuil ne figurent pas dans les jugements de Maintenue de noblesse, mais cette absence peut s’expliquer par les démêlés judiciaires et revers de fortune qu’ils eurent à subir à l’époque des réformations.

Armes : d’azur coupé par un pan de muraille à trois créneaux d’argent, maçonné de sable et surmonté de trois étoiles d’or (Robert de Brianson).

 


I – N. GALAUP d’où :

  1. Anthoine GALAUP marchand à Aix, achète de Dominique Bollard clerc de Die une terre plantée d’oliviers et de vignes appelée la Clau de Roget au quartier Saint-Laurent d’Aix appartenant jadis à Catherine Bourdon épouse de Nicolas Basteti notaire (8 juillet 1539), donne pouvoir à son frère Guilhen Galaup marchand de Pugnères en la paroisse de Montaucel évêché de Lavaur afin d’exiger une somme de 20 écus d’or due par Joachim Laudest marchand de Galhart diocèse d’Albi (18 avril 1541) ; épouse par contrat du 10 novembre 1512 à Aix (Claude Gautery, not.), Mitrone MAREL, fille de Gilles dit Bauquet, marchand d’Aix qui institue héritier son gendre Antoine Galaup et Mitrone sa fille (1537), et d’Antonette.
  2. Guilhen GALAUP marchand de Pugnères, à Montaucel en Lavaur.
  3. P-ê. Pierre qui suit,

II - Pierre GALAUP originaire de Languedoc, épouse Ne d’où :

  1. Anthoine qui suit,
  2. Jehanne GALAUP épouse par contrat du 28 octobre 1548 à Aix (Jean Tizati, not.), Joseph JUST marchand, fils de Georges et de Louise BLEJARD; il teste en 1576 à Marseille.
  3. Michel GALAUP marchand drapier et chaussetier d’Aix, teste le 30 juillet 1593 à Aix (Blaise Brueys, not.), né vers 1540, décédé peu après 1616 ; épouse 1) par contrat du 15 janvier 1564 à Aix (Chavignot, not.), Marguerite de LA COSTE veuve de Joseph BRUN, de Saint-Cannat, fille de Jehan, et de Louise FAUCHIER. 2) par contrat du 30 août 1574 à Marseille, Magdeleine du MESNIL d’Aix, veuve de Jehan de SIMAY, fille de Philippe, huissier, et d’Anthorone BARRAL. Elle teste le 30 juillet 1593 (Blaise Brueys, not. Aix). D’où :

    1. Du premier mariage : Françoise GALAUP baptisée le 16 juillet 1565 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain noble Simon de Cadenet, marraine Françoise Juste).
    2. Lucrèce GALAUP baptisée le 24 septembre 1567 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Anthoine Galaup, marraine Lucrèce Raymbert).
    3. P-ê. Jacques GALAUP marchand d’Aix, teste en 1626 à Marseille, épouse Marie PAUL marraine en 1628. D’où :

      1. Françoise GALAUP dite Françon, baptisée le 19 novembre 1596 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Michel Galaup, marraine Françoise de Cadenet femme du sieur de Chasteuil), décédée à Aix et ensevelie le 10 novembre 1677 aux Dominicains ; épouse par contrat du 17 juin 1612 à Aix, Charles VINCENS procureur du roi en la cour des Comptes de Provence, fils de Claude, marchand bourgeois de Tarascon, et d’Anne COMTE.
      2. Catherine GALAUP baptisée le 26 janvier 1599 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain César Spinola, marraine Magdeleine Spinola), épouse par contrat du 2 novembre 1613 à Aix, Antoine THERIC, fils de feu Pierre, procureur au parlement, et d’Anne ARNAUD.

    4. Du second mariage : Raymond GALAUP baptisé le 24 novembre 1575 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Joseph Gibert, marraine Diane Arbaud).
    5. Mathieu GALAUP baptisé le 22 juin 1580 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Mathieu Bonaud, marraine Marguerite Toucel).
    6. Marguerite GALAUP baptisée le 6 décembre 1582 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Louis Galaud, marraine Marguerite Pellicot).
    7. Barthélémy GALAUP
    8. Pierre GALAUP baptisé le 13 février 1588 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Pierre Menier, marraine Jeanne de Tulle).
    9. Joseph GALAUP baptisé le 18 mars 1590 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Joseph Michaelis, conseiller aux Comptes, seigneur de Bedejun, marraine Jeanne Poupard).
    10. Jean GALAUP (marchand) bourgeois d’Aix, baptisé le 11 janvier 1596 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jean Denin ?, marraine Magdeleine Rieue) ; épouse 1) par contrat du 21 avril 1615 à Salon, Lucrèce de SUFFREN fille d’Hugues, capitaine, bourgeois de Salon, et de Magdeleine RIPERT. 2) le 19 mars 1657 en la cathédrale d’Aix, Marguerite BERTRAND fille de feu Balthasar et de Magdeleine SUBREVILLE. D’où, du premier lit :

      1. Françoise GALAUP baptisée le 5 avril 1616 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Michel Gallaud – sic, marraine Françoise de Cadenet).
      2. Jeanne GALAUP baptisée le 27 janvier 1617 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain François Fauchier, avocat en la cour, marraine Jeanne de Cadenet).
      3. Marguerite GALAUP baptisée le 13 mai 1618 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Charles de Cadenet avocat en la cour, sieur d’Entrages, marraine Marguerite de Greasque).
      4. Augustin GALAUP baptisé le 10 novembre 1619 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Augustin Orcel, marraine Magdeleine Dhumini).
      5. Catherine GALAUP baptisée le 8 novembre 1621 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Balthasar de la Lauze, marraine Catherine Rive).
      6. Esprit GALAUP né jumeau à Aix, baptisé le 6 novembre 1623 en l’église Sainte-Madeleine (parrain Esprit Blaiville, marraine Jeanne Orsel).
      7. Antoine GALAUP né jumeau, baptisé le 6 novembre 1623 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Anthoine Carboneau, marraine Marguerite Ravel).
      8. Françoise GALAUP baptisée le 14 décembre 1624 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Jacques Galaup, marraine Françoise Galaup).
      9. Jacques GALAUP jumeau, baptisé le 23 janvier 1627 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Jacques Gu… commis au greffe, marraine Jeanne Pascal).
      10. Magdeleine GALAUP jumelle, baptisée le 23 janvier 1627 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Annibal Auger procureur aux Comptes, marraine Magdeleine Richelme).
      11. Marie de GALAUP teste le 31 décembre 1686 se trouvant alors à Salon (Bernard, not.), baptisée le 4 mai 1628 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Pierre Boulongne praticien d’Aix, marraine Marie Paul), décédée le 5 septembre 1699 à Aix, inhumée en l’église des Augustins, épouse le 7 mai 1651 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Jean-Baptiste de GAYE écuyer, baptisé le 28 juillet 1618 à Aix, fils de César, écuyer, et de Louise de DURAND. D’où postérité.
      12. Anne GALAUP baptisée le 6 décembre 1631 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Charles Vincent, marraine Anne de Barras).

III – Anthoine GALAUP riche marchand d’Aix, élu « prince d’amour » des jeux de la Fête-Dieu d’Aix, teste à Aix le 7 août 1553 puis le 16 avril 1559, décédé en 1576 ; épouse par contrat du 24 mai 1547 à Aix (Tizati, not.), Françoise JUST veuve de Simon POUPARD, fille de Georges et de Louise BLEJARD sa première épouse ; elle avait eu de son premier mari (qui testa à Aix le 1er nov. 1545) une fille, Jehanne Poupard, mariée en 1555 à Honoré Arbaud, avocat général, co-seigneur de Gardanne. D’où :

  1. Jehan GALAUP baptisé le 7 février 1549 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jehan Digne, marchand, marraine Bernardine Arbaud), mort en bas âge.
  2. Anthoine GALAUP co-seigneur de Chasteuil, capitaine pour le roi et gouverneur du château de Chasteuil (lettres patentes du 4 mars 1574), achète avec son frère une partie de la terre et juridiction haute moyenne et basse de Chasteuil de Gaspard Puget seigneur du lieu et de Thorame-Basse dont il fait hommage en 1588 ; baptisé le 8 septembre 1550 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Anthoine Albert, marraine Françoise Regina).
  3. Sauveur GALAUP capitaine d’une compagnie de cavalerie, se noie dans le Rhône, baptisé le 20 novembre 1551 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Sauveur Chame ?, marraine Louise Risse).
  4. Louis qui suit,

IV - Louis GALAUP de CHASTEUIL co-seigneur de Chasteuil, licencié et docteur ès droits, avocat au parlement de Provence, procureur du roi en la cour des Comptes, conseiller d’Etat (1594), jurisconsulte, l’un « des plus savans hommes de son temps » (Moréri), ami de Malherbe, du président Fauchet et de César de Nostredame, antiquaire, poète (Imitation des psaumes de la Pénitence royale, 1595, Les Amours d’Apollon et de Cassandre), historien (Recherches et antiquités de la ville capitale de Provence, 1622), rend hommage au roi pour sa coseigneurie de Chasteuil (8 janvier 1588), teste le 15 mars 1598 ; baptisé le 19 novembre 1554 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (Louis Borrilli, auditeur aux Comptes, marraine Marguerite Clapiers), décédé le 5 mai 1598 à Aix et enseveli au couvent des Dominicains ; épouse par contrat du 26 avril 1584 à Salon (Joseph Ponsard, not.), Françoise de CADENET fille d’Anthoine, écuyer de Salon, et de Jehanne de CRAPONNE, l’époux est assisté d’Honoré Arbaud conseiller et avocat général en la cour des Comptes, son beau-frère (mari de sa demi-soeur), l’épouse de ses parents. Ils eurent huit enfants, dont :

  1. Antoine GALAUP baptisé le 22 juillet 1585 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Charles de Cadenet, marraine Françoise Juste).
  2. Jehan qui suit,
  3. François de GALAUP CHASTEUIL surnommé le «Solitaire du Mont Liban», considéré comme Bienheureux par les Maronites ; docteur en droits de l’université d’Aix (1608), étudie l’hébreu, la philosophie, l’astrologie et l’Ecriture sainte, se retire du monde, décide de quitter la France pour vivre en anachorète au Liban, embarque à Marseille avec l’ambassadeur de Constantinople (20 juillet 1631), arrive à Constantinople (27 septembre 1631) où il séjourne dix mois, puis repart et débarque à Seyde (6 septembre 1632), se retire à l’ermitage d’Ehden puis, afin de fuir les incursions turques, au monastère des Carmes de Mar-Elicha (novembre 1643), où il meurt en odeur de sainteté le 15 mai 1644; était né le 19 août 1588 à Aix, baptisé le lendemain en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain François de Périer, marraine Jaumette Estienne femme du conseiller Jean Paul Cheilan sieur de Moriès) ; sa vie fait l’objet de deux ouvrages, l’un par l’abbé Gaspard Augery (Le Provensal solitaire au mont Liban ou la vie de François de Galaup sieur de Chasteuil gentilhomme de la ville d’Aix, 1658), l’autre par le Père Marchety, de Marseille (La Vie de Monsieur de Chasteuil solitaire du mont Liban, 1666), et d’une notice plus tard par Tamizey de Larroque (Annales des Basses-Alpes, 1889).
  4. Honoré GALAUP de CHASTEUIL baptisé le 4 avril 1591 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Honoré de Castellane, marraine Diane de Gérente), décédé à l’âge d’environ 25 ans.
  5. Balthasar GALAUP baptisé le 4 août 1592 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Balthasar Imbert, docteur ès lois, marraine Jeanne de Lévesque).
  6. Paul GALAUP baptisé le 20 août 1595 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Paul de Auront [Hurault] de l’Hôpital écuyer, seigneur de Vallegrand, chancelier du roi et conseiller en ses conseils d’Etat et Privé, maître des supplications ordinaires, marraine Chrétienne d’Aguerre comtesse de Sault).
  7. Octavien GALAUP baptisé le 5 mars 1597 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Claude Fauchet, président, marraine Catherine Estienne épouse du sieur du Périer).

V - Jehan GALAUP de CHASTEUIL écuyer, seigneur de Chasteuil, docteur en droit de l’université d’Aix (1608), jurisconsulte réputé, ami de Peiresc, Malherbe et Du Vair ; conseiller du roi et procureur général en la cour des Comptes, Aides et Finances de Provence (reçu le 30 novembre 1622 en l’office de Marc-Antoine de Cadenet, son oncle), antiquaire et historien, chargé de l’organisation des arcs triomphaux dressés en novembre 1622 pour l’entrée de Louis XIII à Aix, il en publie la description (Discours sur les arcs triomphaux…, 1624) ; né vers 1587, cérémonies du baptême le 14 janvier 1588 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain noble Jehan Just, marraine Jehanne de Cadenet), décédé le 22 août 1656 à Aix et inhumé le lendemain en l’église des Dominicains ; épouse le 14 juin 1623 en l’église de Saint-Maximin, suivant contrat du même jour (Baux, not.), Elisabeth alias Isabeau PUGET de SAINT-MARC fille d’Antoine, baron de Saint-Marc (1609), seigneur de Chasteuil, Merveilles, Escragnolles en partie, capitaine d’infanterie, et de Philippe RENAUD d’ALLEINS. D’où :

  1. (François) Hubert, qui suit,
  2. François GALAUP de CHASTEUIL dit le Chevalier de Chasteuil, aventurier ; docteur en droits, entré au service de Malte sans être chevalier, reçoit la croix d’honneur pour son action contre les Barbaresques (1644), revient en France, se jette dans la Fronde, sert le prince de Condé qui le fait capitaine de ses gardes, reprend du service pour Malte et arme un vaisseau à Toulon afin de chasser de nouveau les musulmans (1652) mais est capturé et réduit en esclavage deux ans à Alger, libéré contre une rançon payée par sa mère, il est impliqué avec ses frères dans l’émeute d’Aix (14 février 1659), condamné à mort par contumace (arrêt du parlement d’Aix du 27 mars 1659), tente d’assassiner François d’Honorat-Boniparis désigné pour succéder à son frère dans la charge d’avocat général mais manque son coup de feu et prend la fuite ; se fait gardien des Carmes au couvent de Marseille où il séduit une jeune fille, l’engrosse et l’étrangle dans sa cellule, crime pour lequel il est condamné à mort, sauvé in extremis de la potence par un coup d’éclat de son ami Vanens à la tête d’une douzaine de soldats, se réfugie à Nice puis Turin, entre au service du duc Charles-Emmanuel de Savoie qui le fait capitaine-major du régiment de la Croix-Blanche puis précepteur et sous-gouverneur de son fils le prince de Piémont ; s’occupe d’alchimie et de pierre philosophale, se lie avec Bachimont et de nouveau avec Vanens lié à la Voisin et aux empoisonneurs, il intrigue contre le duc de Savoie qui meurt subitement (12 juin 1675), repéré par les agents de Louvois, il fait l’objet d’un ordre d’arrestation et d’enfermement à Pignerol (5 août 1675), mais échappe encore à la justice, est décrit en juin 1678 comme étant « d’une taille médiocre, très maigre, toujours incommodé d’une toux très grande causée par une blessure qu’il avait reçue dans le corps, le dos rond, un peu voûté, la bouche relevée, peu de barbe, les chevaux noirs, le teint blême et basané » (Ravaisson, Archives de la Bastille, vol. 5), également littérateur, il est l’auteur de poésies et de traductions restées à l’état manuscrit (Satyricon, Stace, Petits Prophètes) ; baptisé le 15 novembre 1625 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain François de Gallaup, marraine Laurence d’Urre femme de Marc-Antoine de Cadenet de Lamanon), il meurt en 1677 à Verceil en Piémont, probablement empoisonné par ses anciens complices.
  3. Marc-Antoine de GALAUP de CHASTEUIL écuyer, seigneur de Chasteuil, officier des galères du roi, baptisé le 10 janvier 1629 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Antoine de Puget, commandeur de Malte, marraine Marguerite de Saint-Jacques), décédé le 1er novembre 1696 à Aix, enseveli le lendemain au tombeau de ses pères en l’église des Dominicains.
  4. Victoire de GALAUP CHASTEUIL née vers 1630, décédée le 13 septembre 1682 à Aix, ensevelie le lendemain aux Dominicains ; épouse le 17 décembre 1648 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix, Sextius de DURAND seigneur de Fuveau, fils de feu Pierre, seigneur de Fuveau, et de Marguerite de CASTELLANE ESPARRON sa seconde épouse.
  5. Lucrèce de GALAUP CHASTEUIL baptisée le 3 octobre 1632 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jehan Mérindol, avocat, marraine Lucrèce de Vintimille dame du Luc).
  6. Marie de GALAUP CHASTEUIL religieuse au couvent de Sainte-Claire d’Aix, baptisée le 7 juin 1634 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain François Roustang de Cadenet, marraine Marie de Cadenet), décédé à Aix et ensevelie en son couvent le 1er juillet 1664.
  7. Gabrielle de GALAUP CHASTEUIL baptisée le 7 octobre 1636 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jean André de Puget, marraine Isabeau de Masargue).
  8. Louis de GALAUP de CHASTEUIL sert dans la marine lorsqu’il est fait prisonnier avec son frère François et meurt de la peste à Tunis ; baptisé le 21 février 1639 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Louis de Cormis, marraine Laurence d’Urre).
  9. Roustan de GALAUP CHASTEUIL officier du duc de Savoie, baptisé le 31 mars 1642 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain François Roustan de Cadenet sieur de Lamanon, marraine Elisabeth de Mazargues), décédé à Aix et enseveli le 30 avril 1693 au couvent des Dominicains.
  10. Pierre de GALAUP de CHASTEUIL dit le Chevalier de Chasteuil, écuyer, impliqué malgré sa jeunesse dans les poursuites engagées contre ses frères après les émeutes d’Aix (1659), quitte la France et combat à Candie contre les Turcs sous les ordres du duc de la Feuillade, revenu à Paris il devient l’ami de La Fontaine, Furetière, Boileau et Mlle de Scudéry, poète provençal et historien, auteur d’une Ode sur la prise de Maestricht (Paris, 1673), et d’une Histoire des troubadours ou poètes provençaux restée manuscrite, revient à Aix où il est préféré à l’historien Pierre-Joseph de Haitze pour préparer les arcs de triomphe en l’honneur des ducs de Bourgogne et de Berry de passage à Aix, et en publie la description, comme le fit son père et à l’exemple de son ouvrage (Discours sur les arcs triomphaux etc., Aix, 1701) ; cet événement aviva la rivalité entre les deux historiens qui se mua en querelle, donnant lieu à de vifs libelles et menaces de procès ; baptisé le 2 août 1644 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Hubert de Gallaup, marraine Antonette de Fabry), décédé à Aix et enseveli le 13 juillet 1727, dernier de sa famille ; épouse le 17 septembre 1708 en la cathédrale d’Aix, Marie de MICHAELIS fille de feu Alexandre, avocat au parlement, second consul d’Aix, et de feue Victoire d’ESTIENNE du BOURGUET, en présence de Joseph de Michaelis, frère, Nicolas Bounieux et Jean-Baptiste Bonfillon, l’époux signe Chasteuil Gallaup, l’épouse Marie de Michaelis. Sans postérité. Cette union à l’âge de 64 ans, serait née de la pression de son entourage « de ne pas voir éteindre un nom qui est cher depuis plusieurs siècles à la Provence » (Mercure Galant, nov. 1708), après la mort prématurée de ses neveux ; explication qui doit être nuancée puisque l’épouse est en réalité âgée d’environ 40 ans.

VI - Hubert GALAUP de CHASTEUIL écuyer, co-seigneur de Chasteuil, succède à son père en l’office de conseiller du roi et procureur général en la cour des Comptes, Aides et Finances de Provence (reçu le 11 mai 1647), puis avocat général au parlement de Provence (provisions données à Paris le 29 octobre 1655, réception le 20 novembre en la charge de Christophe de Fauris), hostile au cardinal Mazarin, impliqué dans l’émeute du 14 février 1659 à Aix dite Journée de Saint-Valentin (attentat contre le premier président d’Oppède), accusé d’en être l’un des principaux instigateurs avec Henri d’Escalis de Bras, condamné au bannissement à perpétuité du royaume (29 mai 1659), sa charge est confisquée et supprimée (édit de juin 1659), sans remboursement et ses biens confisqués, réfugié à Marseille, il est ensuite à Paris, arrêté à Montpellier (10 juin 1662), est à Besançon, puis embastillé (19 septembre 1670), libéré trois mois plus tard grâce à l’intervention du président d’Oppède et exilé à Reims (lettre du roi du 19 déc. 1670), réhabilité par arrêt du Conseil d’Etat, il meurt avant de reprendre sa charge ; littérateur et bibliophile, sa bibliothèque comportait plus de 1600 ouvrages dont de nombreux manuscrits médiévaux et incunables ; baptisé le 11 juillet 1624 à la maison, cérémonies le 26 juillet en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Hubert de Puget, sieur de Saint-Marc, marraine Françoise de Cadenet), décédé en 1679 à Paris ; épouse le 16 février 1656 en l’église de Barbentane, suivant contrat du lendemain (Guignard et Deville, not.), Anne de RAOUX baptisée le 5 novembre 1641 à Barbentane, fille d’Antoine, écuyer de Barbentane, et de Marguerite BIJAUD, l’épouse est dotée de 30.000 livres. D’où :

  1. François GALAUP de CHASTEUIL baptisé le 12 février 1657 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Etienne Alleman, primicier de l’université d’Aix, marraine Elisabeth de Puget), mort en bas âge.
  2. Jean Sextius GALAUP de CHASTEUIL baptisé le 29 décembre 1657 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Sextius Durand de Fuveau, marraine Marie de Cadenet), mort en bas âge.
  3. Jean Henri GALAUP de CHASTEUIL baptisé le 12 avril 1659 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jean Henri Puget de Saint-Marc, marraine Elisabeth de Mazargues), enseveli le 4 novembre 1676 aux Dominicains.
  4. (Marc) Antoine GALAUP de CHASTEUIL écuyer d’Aix, auteur de poésies; baptisé le 24 août 1664 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Marc-Antoine Puget de Châteauneuf, marraine Marguerite de Grimaldi), décédé à Aix et enseveli au couvent des Dominicains le 24 août 1699 ; sans alliance ; sa mère hérite de ses biens.
  5. Victoire GALAUP de CHASTEUIL baptisée le 10 avril 1666 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain François-Roustan de Cadenet Lamanon, marraine Victoire de Galaup).
  6. Jean-François qui suit,

VII – Jean François GALAUP de CHASTEUIL écuyer, sous-lieutenant des galères du roi, baptisé le 15 mai 1667 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jean-François d’Estienne de Villemus, marraine Françoise de Galaup), décédé à Aix et enseveli aux Dominicains le 3 mai 1707 ; son héritage revient à son oncle Pierre de Galaup Chasteuil.




 

 
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