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Grégoire
Famille de marchands de soie et artistes aixois, originaire du
Luberon, peut-être de Goult au diocèse de Cavaillon.
Installé à Aix au tout début du XVIIIe siècle, Gaspard Grégoire
y épouse en 1713 la plus jeune fille du gantier Honoré Boyer ;
mariage célébré à l’écart de la ville et par nécessité, car
l’épouse est à deux jours d’accoucher. Cette alliance le fait
entrer dans la bourgeoisie marchande et artiste d’Aix, il
devient en effet beau-frère du peintre Cellony, de l’orfèvre
Burel et du drapier Bérage. Le couple aura dix enfants.
Gaspard Grégoire (1714-1795), fils aîné, s’associe à son cousin
Louis Bérage (dont il épouse la fille) dans la société de
soieries Bérage qui devient Bérage et Grégoire, puis Grégoire
père et fils. Apprécié de ses pairs, élu syndic des
marchands (1760), trésorier de la ville d’Aix, il se fait
construire un bel hôtel à l’extrémité de la rue de la
Plate-Forme (Hôtel Grégoire), où naîtront tous ses
enfants. Il sera surtout apprécié des Aixois pour un ouvrage
qu'il compose avec ses fils, décrivant les cérémonies
traditionnelles de la Fête-Dieu à Aix, qui deviendra très
populaire (1777).
La troisième génération des Grégoire poursuit l’entreprise
paternelle en la perfectionnant : Gaspard Grégoire (1751-1846),
troisième du nom, se fixe à Paris où il met au point un procédé
d’impression de velours en soie de grande qualité, que l'on
appellera « Velours Grégoire » (voir Henri Algoud, Gaspard
Grégoire et ses velours d’art, 1908). Ses frères Louis et
Paul sont dans le monde des arts : le premier comme musicien (il
est secrétaire de la musique de Napoléon puis maître de chapelle
de Louis XVIII), le second peintre et dessinateur.
A partir de la Révolution, une partie de la famille Grégoire
habite Paris. Outre Gaspard, Louis-Pierre (1762-1852) et
Dominique-Alexandre (1754-1802), ses plus jeunes frères, y font
affaire et s’y marient. Ils auront chacun une fille : la
première, Eulalie, épouse en 1825 un ancien garde du corps du
roi, Antoine Mary du Chassaing, et la seconde, Thérésia, est
mariée à un homme d'affaires parisien, ancien sous-préfet de
l’Empire, Jean Duguet. La famille s’éteint à la mort de cette
dernière, en 1885.
I
– Barthélémy GREGOIRE peut-être originaire de
Goult ou de ses environs, épouse le 10 mars 1664 à Avignon,
en l’église Saint Pierre, Marthe PERIOL. D’où:
II
- Gaspard GREGOIRE marchand de soie, conseiller
de la ville d’Aix (1720), puis trésorier (2 février 1724),
né vers 1676, décédé le 30 juillet 1763 à Aix, inhumé le
lendemain au tombeau de sa famille dans l’église des Grands
Carmes, épouse le 5 septembre 1713 en l’église des Milles,
Rose BOYER née le 28
août 1682 à Aix, fille de feu Honoré, maître gantier, et de
Gabrielle REYNAUD, en présence d’Henry Boyer, Joseph
Cellony, Laurent Burel et Esprit Blanc, l’épouse signe Rose
Boyer. D’où :
- Marie
GREGOIRE née le 7 septembre 1713 à Aix,
baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine
(parrain Henry Boyer, marraine Thérèse Boyer).
- Gaspard
qui suit,
- Joseph-Barthélemy
GREGOIRE prêtre de l’ordre des Grands Carmes,
né le 3 janvier 1716 à Aix, baptisé le surlendemain en
l’église Sainte-Madeleine (parrain Benoît Laurens,
marraine Gabrielle Reynaud), décédé à Aix et enseveli à la
Madeleine le 6 juillet 1792.
- Thérèse
GREGOIRE née le 5 mai 1717 à Aix, baptisé le
même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Louis
Bérage marchand, marraine Espérite Boyer d’Aubert).
- Jeanne
GREGOIRE née le 16 décembre 1718 à Aix,
baptisée le lendemain en l’église Sainte-Madeleine
(parrain Balthazar Bertier, marraine Jeanne Archias de
Bérage) ; épouse le 12 février 1743 en ladite église,
Joseph GRANET marchand de Toulon, âgé d’environ 26 ans,
fils de Charles et d’Ursule FERAUD.
- Joseph-Marius
GREGOIRE né le 8 septembre 1720 à Aix, baptisé
le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Joseph
Cellony, marraine Magdeleine Bérage), inhumé le 12 août
1740 aux Grands Carmes.
- Thérèse
GREGOIRE née le 9 décembre 1722 à Aix,
baptisée le lendemain en l’église Sainte-Madeleine d’Aix
(parrain Laurent Burel, marraine Gabrielle Bérage).
- Joseph-Dominique
GREGOIRE dit Grégoire cadet, né le 4
août 1724 à Aix, baptisé le même jour en l’église
Sainte-Madeleine (parrain Joseph Bérage, marraine
Marie-Anne Bérage), décédé le 16 février 1761 et enseveli
le lendemain en l’église des Grands Carmes dans le tombeau
de sa famille.
- Charles
GREGOIRE né le 25 novembre 1726 à Aix, baptisé
le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Gaspard
Grégoire, marraine Marie Grégoire).
- Catherine
GREGOIRE baptisée le 2 mars 1730 en l’église
Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Joseph Grégoire, marraine
Catherine Boyer, épouse le 23 avril 1754 en ladite église,
Paul-Joseph REVEST procureur au parlement de Provence,
fils de Jean, bourgeois d’Aix, et de Louise AMOUREUX
(fille de Françoise Varion).
III
– Gaspard GREGOIRE négociant en soies, bourgeois
d’Aix, associé de son cousin Louis Bérage dans la société Bérage
et Cie, puis son successeur (Bérage Grégoire et
Cie, 1761) et enfin associé avec ses fils (Grégoire,
père et fils, 1777), syndic des marchands (1760),
trésorier de la ville d’Aix, « doué de beaucoup
d’esprit et d’un caractère aimable et gai »
(Roux-Alpheran), auteur de vers en provençal et d’un ouvrage
auquel collaboreront plusieurs de ses fils (Explication
des cérémonies de la Fête-Dieu d’Aix-en Provence,
1777), fait construire à Aix un hôtel qui prendra son nom (Hôtel
Grégoire, 55 rue Emeric David); né le 6 août 1714 à
Aix, baptisé le lendemain en l’église Sainte-Madeleine
(parrain Gaspard Grégoire, bourgeois, marraine Catherine
Guisot), décédé le 4 juillet 1795 ; épouse le 13 janvier
1750 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Thérèse BERAGE
née le 26 juin 1720 à Aix, fille de Louis, marchand de soie,
et de Jeanne ARCHIAS. D’où :
- Louis-Denis
GREGOIRE marchand de soie, bourgeois d’Aix,
associé de son père et ses frères dans la compagnie Grégoire,
père et fils, est reçu avec ses frères
Dominique-Alexandre et Gaspard maître dans la corporation
des marchands d’Aix (4 juin 1777), il devient ensuite
musicien, collabore pour la partie musicale à l’ouvrage de
son père (1777), nommé secrétaire de la musique de
l'empereur Napoléon puis maître de chapelle de Louis XVIII
; né le 9 octobre 1750 à Aix, baptisé le lendemain en
l’église Sainte-Madeleine (parrain Louis Bérage, marraine
Rose Boyer Grégoire), décédé le 6 juin 1840 à Marseille ;
épouse le 16 novembre 1794 à Paris, Marie-Anne MONTAGNE
née le 4 novembre 1774 à Aix, y décédée le 7 mars 1818,
fille de Joseph, marchand, puis officier municipal et
capitaine de milice, et de Jeanne-Marie Michelle
AUDIFFRET.
- Gaspard
GREGOIRE marchand et fabricant de soie et
d’étoffes, bourgeois d’Aix, maître des marchands d’Aix (4
juin 1777), s’installe dans les années 1780 à Paris où il
est logé galerie du Louvre et obtient une subvention
royale, met au point un procédé de fabrication de velours
de soie peints, dits « Velours Grégoire », grâce auquel il
réalise, aidé par son frère dessinateur Paul, « des
portraits d'une vérité frappante, des fleurs, des
tableaux même de la plus ravissante fraîcheur »
(Roux-Alphéran); plusieurs de ses œuvres sont aujourd’hui
conservées dans des musées, créateur de tissus circulaires
appelés « tournoises » (brevetés en 1800) ; passionné par
les couleurs, il rédige un Mémoire sur la couleur des
bulles de savon (1789), qui a pour épigraphe : « Les
couleurs embellissent les formes, comme l'esprit
embellit la raison », ouvrage qu’il proposa
d’abord à l'Académie de Rouen (1786) et dans lequel il
expose « avec plus d'ingénieuse supposition que de
rigueur scientifique », une explication de la
coloration des bulles de savon, également auteur d’une Table
des couleurs (1814) ; baptisé le 21 octobre 1751
en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Gaspard
Grégoire, son grand-père, marraine Thérèse Boyer Carnaud),
décédé à Paris le 12 mai 1846 en son domicile 47 rue de
Charonne, célibataire.
- Joseph
(Calixte) GREGOIRE baptisé le 15 octobre 1752
en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Joseph Bérage,
bourgeois, marraine Jeanne Grégoire Granet), décédé le 21
mai 1756, inhumé le lendemain aux Grands Carmes.
- Catherine-Louise
GREGOIRE religieuse, entre chez les Dames de
la Miséricorde dont elle tentera vainement de reconstituer
une communauté à Aix, attirée par son frère Louis-Denis à
Paris, elle rejoint le couvent des Miséricordiennes
auxquelles elle apporte le cœur du Père Yvan, pensionnée
par l’Etat ; baptisée le 28 novembre 1753 en l’église
Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Louis Bérage, marraine
Catherine Grégoire), décédée le 24 novembre 1823 à Paris.
- Dominique-Alexandre
qui suit,
- Paul
(Pierre) GREGOIRE sourd-muet de naissance, il
accompagne Toussaint Emeric-David à Paris (1776) afin
d’être confié aux soins de l’Abbé de L’Epée, qui lui donne
son instruction ; peintre et dessinateur distingué, il
collabore à l’ouvrage de son père (1777) puis aux
créations textiles de son frère Gaspard ; né le 18 octobre
1755 à Aix, baptisé le lendemain en l’église
Sainte-Madeleine (parrain Paul-Joseph Revest, procureur au
parlement, marraine Thérèse Bérage Pin), décédé le 7 juin
1842 à Paris, célibataire. Il possédait une maison à Aix
(27 rue de la Fonderie) qui sera vendue après sa mort en
août 1843.
- Joseph
GREGOIRE baptisé le 22 mai 1756 en l’église
Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Gaspard Grégoire, marraine
Thérèse Bérage).
- Jeanne
(Thérèse) GREGOIRE née le 22 octobre 1757 à
Aix, baptisée le lendemain en l’église Sainte-Madeleine
(parrain Joseph Granet, de Toulon, représenté par Joseph
Dominique Grégoire, marraine Jeanne Bérage), décédée le 17
août 1758, ensevelie le lendemain aux Grands Carmes.
- Joseph-Joachim
GREGOIRE procureur postulant au parlement de
Provence (lettres de provisions d’office et de dispense
d’âge données à Paris le 26 février 1783), chef du bureau
de la police d’Aix, né le 20 septembre 1758 à Aix, baptisé
le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Joseph
Bérage, son oncle, marraine Marie-Anne-Rose Pin), décédé
le 9 avril 1844 à Marseille, épouse le 29 décembre 1793,
sa cousine, Rose Perpétue Françoise REVEST née le 2
novembre 1754 à Aix, décédée le 5 mars 1828 à Marseille,
fille de feu Paul Joseph, procureur au parlement, et de
Catherine GREGOIRE, en présence de Louis Grégoire, l’ainé,
de Pierre-Louis Grégoire, de Bernard Delphine et de Marius
Paul. D’où :
- Alexandre
(Joseph) GREGOIRE propriétaire rentier à
Marseille, né en 1795 à Aix, décédé le 20 janvier 1870 à
Marseille, célibataire.
- Jeanne
GREGOIRE baptisée le 18 mai 1761 en l’église
Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Joseph Granet, marchand,
marraine Jeanne Grégoire Granet).
- Louis-Pierre
GREGOIRE négociant à Paris, né le 1er août
1762 à Aix, baptisé le même jour en l’église
Sainte-Madeleine (parrain Louis-Denis Grégoire, marraine
Jeanne Bérage) ; épouse le 2 juin 1798 à Paris, Marie
BOUILLET fille de Claude et de Marie-Anne BOUGERY. D’où :
- (Marie
Louise) Eulalie GREGOIRE née en 1806 à
Paris, décédée le 14 novembre 1864 à Paris (10e),
épouse le 1er décembre 1825 en l’église Saint-Roch à
Paris, suivant contrat du 7 novembre (Moisant, not.),
Antoine MARY du CHASSAING garde du corps du roi
compagnie de Noailles, puis percepteur des
contributions à Tulle puis à Bourg-Saint-Andéol
(Ardèche), né le 22 juin 1798 à Meymac (Corrèze),
décédé le 6 décembre 1871 à Bourg-Saint-Andéol, fils
de Léonard, avocat, et de Marie-Anne de PICHARD de
SAINT-JULIEN. Ils eurent deux filles, la plus jeune
mourut à 16 ans, l’aînée, Louise du Chassaing, épousa
en 1864 le conseiller d’Etat Charles Merruau, sans
postérité.
- Denis
(Jacques) GREGOIRE baptisé le 9 octobre 1766
en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain
Jacques-Joseph-Melchior Isnard, avocat, marraine
Louise-Catherine Grégoire), décédé le 29 juin 1769, inhumé
le lendemain à Puyricard dans le caveau du Corpus Domini.
IV
– Dominique-Alexandre GREGOIRE marchand de soie,
associé de ses frères, maître des marchands d’Aix (4 juin
1777), chargé d’affaires à Paris ; né le 30 octobre 1754 à
Aix, baptisé le lendemain en l’église Sainte-Madeleine
(parrain Joseph-Dominique Grégoire, marraine Marie-Anne
Bérage), décédé en 1802 à Paris ; épouse le 31 mars 1794 à
Montmartre près Paris (11 germinal II), Marguerite Elisabeth
Charlotte LYOTTIER fille de Jean, maître sculpteur à Paris,
et de Marie Marguerite de LIGNY (celle-ci veuve du sculpteur
Gilles-Paul Cauvet). Née en février 1753 à Paris, elle y
décède le 6 octobre 1836. D’où :
- (Marie
Thérèse dite) Thérésia GREGOIRE née en 1798 à
Figeac (Lot), décédée le 15 mai 1885 à Paris (9e), inhumée
le 18 mai au cimetière Montmartre, épouse le 1er décembre
1821 en l’église Saint-Roch à Paris, Jean DUGUET
sous-préfet, négociant, industriel (Fonderie et
laminage d’Essonne, 1827), banquier (Quin
Duguet et Cie, 1840-1841), né en 1780, fils d’Artus
Hyacinthe, employé, natif de Rennes, et de Marguerite
SEPTFONS. Décédé entre 1848 et 1860; postérité inconnue.
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