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(d') Isoard
de Vauvenargues

Anoblie par charge de secrétaire du roi en 1774 à Aix, la
famille d’Isoard tire ses racines du village d’Auzet entre Digne
et Embrun. D’origine paysanne, elle s’installe dans la
bourgeoisie de Seyne à la fin du XVIIe siècle puis commerce à
Digne au début du siècle suivant.
Honoré Isoard (1680-1747), est l’initiateur de cette fortune.
Bourgeois de Seyne, réussissant ses affaires, il acquiert à
partir de 1736 une partie des fiefs de Beauvezet, Fontenelle et
Malijai, qu’il ne conserve toutefois pas. A sa mort, sa fille
épouse un juge de Mézel, co-seigneur de Beynes, tandis que ses
deux fils se tournent vers le droit : l’aîné, Jean-Antoine
Isoard (1717-1781), longtemps maire et viguier de Seyne,
s’installe à Aix comme avocat et couronne sa carrière par une
charge anoblissante de secrétaire du roi (1774). A sa mort,
cette charge est reprise par son frère cadet Joseph Isoard,
avocat à Marseille. Ce dernier est père d’une fille, Mme
Constans de Beynes, et d’un fils, Jean-Baptiste d’Isoard
(1762-1816), également avocat, grand notable marseillais,
propriétaire de terrains sur lesquels seront créées les rues
d’Isoard et Paul. Ce dernier aura deux enfants
: un fils directeur d’assurance à Marseille (mort sans postérité
en 1859) et une fille qui épouse en 1816 le magistrat Toussaint
Borély, créateur du domaine de New Powrcels à Gardanne.
A la mort de Jean-Antoine Isoard, fils aîné, sa veuve,
Marie-Anne Pin, investit la fortune de son mari dans l’achat de
la terre de Vauvenargues près d’Aix, ayant titre et qualité de
marquisat. Le couple a trois fils. L’aîné, Xavier d’Isoard
(1766-1839), attiré par l’état ecclésiastique, se lie au
séminaire d’Aix avec le futur cardinal Fesch oncle des
Bonaparte, puis avec Lucien Bonaparte en particulier, et saura
conserver toute sa vie leur bienveillante amitié. Il fait
carrière au Saint-Siège comme auditeur pour la France du
tribunal de la Rote (1803). Créé baron par Louis XVIII (1823),
nommé cardinal (1827), archevêque d’Auch (1828), il est élevé au
rang de duc et pair de France (1829). Le fils cadet, Joseph
d’Isoard (1768-1839), est pourvu par l’Empereur de la charge et
dignité nouvellement créée de grand prévôt d’Aix (1810). Le
troisième fils, Louis d’Isoard (1771-1836), servit l'armée des
Princes durant l’émigration, et fut autorisé par le frère du roi
(Louis XVIII), à porter le titre de marquis de Vauvenargues
(1794).
Le fils de ce dernier, Joachim marquis d’Isoard-Vauvenargues
(1801-1847), magistrat puis avocat à Aix, très affecté par la
perte de son épouse, se retira à Rome où le souvenir de son
oncle cardinal était encore présent, se fit prêtre et fut nommé
à son tour auditeur au tribunal de la Rote (1845). De son
mariage, il avait eu quatre enfants : ses deux filles furent
religieuses, son fils cadet saint-cyrien et officier de
cavalerie, émigra à New-York. L’aîné eut pour fils le comte
Xavier d’Isoard-Vauvenargues (1868-1912) qui perdit également sa
jeune épouse dans le tragique incendie du Bazar de la Charité
(1897). Il n’eut qu’une fille, Mlle Simone d’Isoard, qui resta
célibataire et mourut en 1988. Retirée à Toulouse, elle vendit
le château de Vauvenargues que sa famille n’habitait plus, en
1942. La propriété sera rachetée en 1958 par le peintre Picasso.
- Différend au sujet du nom de Vauvenargues
Vers 1865, un différend s’éleva entre les familles
d’Isoard-Vauvenargues et Clapiers-Collongues. Ces derniers, qui
étaient parents des Clapiers-Vauvenargues, pour qui fut créé le
marquisat (1722), contestèrent aux Isoard leur nom et titre de marquis
de Vauvenargues, et les attaquèrent à travers différents
mémoires qui restèrent d’abord sans réponse. L’affaire fut
portée en justice et, le 6 mars 1867, le tribunal civil d’Aix
reconnut aux Clapiers-Collongues leur parenté mais les débouta
en raison du lien très éloigné qui existait entre les deux
branches. Cette décision fut confirmée par la cour d’appel d’Aix
le 25 juillet 1867, puis en cassation le 20 avril 1868.
De leur côté, les Clapiers faisaient valoir que l’achat de la
terre de Vauvenargues ayant été finalisé en 1791, après
l’abolition des droits féodaux, ne leur donnait aucun droit,
tant au titre qu’au nom de Vauvenargues. Ne pouvant contester
aux Isoard l’usage du nom, les Clapiers résolurent alors de le
relever officiellement, et formèrent une demande en ce sens le
29 avril 1868, à laquelle les d’Isoard firent opposition. Cette
opposition fut invalidée par la cour d’Aix le 19 décembre 1868
puis le 10 juin 1869, et ces jugements eux-mêmes annulés pour
vice de procédure en cassation puis par le tribunal de Nîmes en
1874.
Armes : d'argent à la fasce de gueules accompagnée de
trois loups (ou isards) issants de sable, armés et lampassés
de gueules. Ces armes sont reprises des Isoard de
Chenerilles, famille chevaleresque de Digne, à la différence du
métal de l'écu, qui est d'argent au lieu d’or.
Mgr d’Isoard, archevêque d’Auch, adopta des armes particulières
: d'argent à la fasce de gueules chargée d’une étoile d’or,
surchargée d’une croix alésée d’azur, et accompagnée de trois
loups issants de sable, armés et lampassés de gueules.
Avec pour devise personnelle : lux et dux.
A noter que d’autres Isoard avaient repris aussi les armes des
seigneurs de Chenerilles. Ainsi, se firent enregistrer à
l’Armorial général : Pierre et Jean Izoard, marchands à Aix,
portant les armes des Isoard de Chenerilles à l’identique, et
Jean Isoard, de Seyne, ayant les trois loups de gueules.
I –
Vincens ISOARD travailleur à Auzet, décédé avant 1611 ; père
de :
II – Honoré ISOARD travailleur à Auzet, décédé en 1611, épouse
Pasquette alias Pasquale MEGES décédée en 1621. D’où, entre
autres enfants :
III - Jehan ISOARD ménager d’Auzet, né posthume et baptisé le
25 octobre 1611 en l’église d’Auzet (parrain André Audemar,
marraine Marguerite Alibert), décédé le 21 janvier 1678 à
Auzet, inhumé le lendemain, épouse vers 1645, Catherine
REYNIER décédée en 1685 ; d’où, entre autres enfants :
IV - Esprit ISOARD bourgeois, installé à
Seyne, baptisé le 4 novembre 1654 en l’église Saint-Barthélémy
d’Auzet (parrain Espérit Audemar, marraine Andrine Isoard),
décédé le 29 mars 1716 à Seyne, enseveli le lendemain, épouse
le 13 juillet 1677 en l’église de Seyne, Elisabeth alias
Isabeau BARRALIER décédée le 20 mars 1715, inhumée en l’église
des Frères Prêcheurs, fille de Jacques et de Marie JURAMY.
D’où :
- Honoré
qui suit,
- Marie-Anne
ISOARD baptisée le 25 mars 1682 en l’église de
Seyne (parrain Jean Reynier, marraine Catherine Reynier
fille du parrain), épouse le 4 décembre 1703 en l’église de
Marcoux, Estienne JEAN, de Mariaud, fils d’André, et d’Anne
BONNET.
- Anne
ISOARD née le 3 août 1685, baptisée le lendemain
en l’église de Seyne (parrain Honoré Reynier fils de Joseph,
marraine Anne Reynier sa sœur).
- Catherine
ISOARD baptisée le 4 octobre 1687 en l’église de
Seyne (parrain Pierre Isoard, marraine Catherine Masse femme
dudit parrain).
- Jacques
ISOARD né le 5 octobre 1689, baptisé le
lendemain en l’église de Seyne (parrain Jacques Arnaud,
marchand, marraine Suzanne Remusat femme dudit parrain),
enterré le 5 janvier 1690.
- Antoine
ISOARD baptisé le 6 août 1693 en l’église de
Seyne (parrain Antoine Comte, marraine Eléonor Baridon).
- Jean
ISOARD né le 28 mars 1697, baptisé le même jour
en l’église de Seyne (parrain Jean Reynier, marraine Suzanne
M[…]).
V
- Honoré ISOARD bourgeois de Seyne, marchand à
Digne, co-seigneur de Beauvezet, Fontenelle et Malijai, achète
une partie de la terre, seigneurie, place et château de
Beauvezet avec celle de Fontenelle, à Mirabeau près de Digne,
d’Anne-Marguerite de Glandevès, veuve de Joseph d’Eissautier,
le 5 septembre 1736 (Faudon, not. Digne), rend hommage de ces
biens nobles le 2 août 1740, effectue un second achat
comprenant Malijai le 1er août 1741 (Bermond, not. Aix), puis
revend sa portion de Beauvezet et Fontenelle à Etienne Plan,
marchand de Mirabeau, le 11 avril 1743 ; baptisé 1er mai 1680
en l’église d’Auzet (parrain Honoré Baille, marraine Marie
Baille, de Seyne), décédé le 17 août 1747 à Seyne, épouse 1)
le 21 juin 1706 en l’église de Seyne, avec dispense de parenté
du 3e degré, Marguerite REYNIER fille de Jean et de Marguerite
BARRALIER, en présence du père de l’époux, de Jean et Joseph
Reynier frères de l’épouse et autres. 2) vers 1716 au Vernet,
Marguerite BAILLE baptisée le 9 novembre 1690 à Vernet, y
décédée le 9 mars 1778, fille de Joseph, bourgeois, notaire
royal du Vernet, et d’Eléonore FABRY. D’où :
- Du
premier mariage : Jean-Joseph ISOARD né
le 28 mars 1707, baptisé le même jour en l’église de Seyne
(parrain Jean Reynier notaire, marraine Isabeau Barralier).
- Eléonore
ISOARD née le 19 février 1712, baptisée le même
jour en l’église de Seyne (parrain Antoine Ferriol marchand
de Digne, marraine Eléonore Fabri), décédée le 2 janvier
1714 à Seyne et ensevelie dans l’église.
- Jean
ISOARD né le 20 octobre 1713, ondoyé le même
jour à maison par nécessité, cérémonies le 11 novembre en
l’église de Seyne (parrain Jean Roustan, marraine Marguerite
Savornin), décédé le 4 décembre suivant.
- Marc-Antoine
ISOARD né le 20 janvier 1715, baptisé le même
jour en l’église de Seyne (parrain Marc-Antoine Michel,
marraine Isabeau Michel), décédé le 26 février 1717 à Seyne,
enseveli dans l’église.
- Du
second mariage : Jean-Antoine qui suit,
- Joseph
ISOARD avocat en la cour du parlement de
Provence, installé à Marseille, acquiert la propriété de la
Miniarde (1762), succède à son frère dans la charge de
secrétaire du roi (provisions du 24 août 1781) ; baptisé le
7 janvier 1719 en l’église de Seyne (parrain Joseph Baille
bourgeois du Vernet, marraine Victoire Hodoul), épouse le 3
juillet 1753 en l’église Saint-Laurent de Marseille, Claire
MOUGINS née le 26 février 1725 à Marseille, fille de Pierre
Honoré, bourgeois, et d’Elisabeth PINATEL. D’où :
- Marie-Magdeleine
Félicité d’ISOARD née le 3 novembre 1755 à
Marseille, décédée le 26 avril 1832 à Mézel, épouse vers
1782, Jean-Louis CONSTANS
de BEYNES écuyer, seigneur de Beynes, maire et premier
consul de Mézel, puis suppléant de la justice de paix du
canton de Mézel, fils de Louis-Bernard écuyer, seigneur de
Beynes, conseiller au parlement de Provence (1729), préfet
de Barcelonnette, et de Jeanne Marie d’AUTANE d’ALLONS.
- Pierre
Joseph Honoré ISOARD né le 17 novembre 1756 à
Marseille, ondoyé le lendemain, cérémonies de baptême
suppléées le 6 décembre en l’église Notre-Dame des
Accoules (parrain Pierre-Antoine Chauvet avocat en la
cour, marraine Claire Pinatel), inhumé le 27 mars 1759 au
couvent des Dominicains.
- Jean-Baptiste
d’ISOARD avocat à Marseille, riche
propriétaire, figure parmi les notables les plus imposés
du département, agrandit sa propriété marseillaise en 1792
et 1812 (sa bastide nommée La Rousse deviendra l’actuel
château Saint-Antoine), émigre pendant la Révolution ; né
le 27 avril 1762 à Marseille, baptisé le même jour en
l’église Saint-Ferréol (parrain Jean-Baptiste Conquert,
négociant, marraine Thérèse Lavernède), décédé le 12 avril
1816 à Marseille, épouse le 25 avril 1791 en l’église
Saint-Ferréol de Marseille, Marie-Sophie de PAUL, née en
1770 à Marseille, y décédée le 28 novembre 1845, fille de
Guillaume, sieur du Viguier, lieutenant général civil de
la sénéchaussée de Marseille, membre de l’Académie de
Marseille, et de Marie Marguerite RICAUD. D’où :
- Antoine
Jean-Baptiste Pythéas d’ISOARD-PAUL fonde
avec plusieurs notables marseillais la Compagnie
d’assurance mutuelle contre l’incendie (juillet 1825),
dont il est nommé directeur ; né le 21 février 1793 à
Marseille, y décédé le 10 mai 1859, épouse le 18 février
1846 à Marseille, Jeanne Suzanne CAVILLIER née le 3 août
1805 à Etoy (Vaud, Suisse), fille d’Antoine Benjamin,
rentier, et de Jeanne Marie PRODOLLIET. Elle se remarie
en 1861 à Jean-François MICHEL, capitaine d’infanterie,
et meurt le 5 avril 1862 à Marseille. Sans postérité.
- Marie
Philippine Elisabeth d’ISOARD baptisée le
1er avril 1794 à Florence, décédée le 16 octobre 1872 à
Aix, épouse le 9 août 1816 à Marseille, Toussaint
(Joseph) BORELY, juge à Marseille, puis procureur
général du roi près la cour d’Aix (1830), cdr LH, membre
de l’Académie d’Aix, propriétaire du domaine agricole de
New Powrcelles à Gardanne, baptisé le 24 janvier 1788 à
Sisteron, décédé le 16 juin 1875 à Aix, fils de
Marc-Antoine, procureur au siège de Sisteron, et de
Marthe CRUDY. Sans postérité.
- François
Henri Joseph ISOARD né le 24 mars 1764 à
Marseille, baptisé le même jour en l’église Saint-Ferréol
(parrain François Moullard, docteur en médecine, marraine
Jeanne Rose Martin), inhumé le 1er mars 1771 au couvent
des Dominicains, décédé la veille.
- Pierre
ISOARD né le 8 août 1721, baptisé le lendemain
en l’église de Seyne (parrain Pierre Taxis fils de noble
Jean Taxis, conseiller secrétaire du roi, marraine Louise
Ebrard), y décédé le 19 avril 1727, inhumé au tombeau
familial.
- Honoré
Domnin ISOARD né le 13 février 1723, baptisé le
même jour en l’église de Seyne (parrain Pierre Gailhard,
marraine Louise Chabot).
- Jean-Honoré
ISOARD né le 29 novembre 1724, baptisé le même
jour en l’église de Seyne (parrain Jean Juramy marchand,
marraine Marie Savornin), décédé le 15 décembre suivant.
- Jean-Baptiste
ISOARD né le 4 février 1726, baptisé le même
jour en l’église de Seyne (parrain Jean-Baptiste Salvat
avocat, conseiller du roi et procureur de la ville, marraine
Marie de Guérot de la Brémondière).
- Catherine
ISOARD née en 1728, décédée le 21 août 1730,
ensevelie dans l’église paroissiale.
- Jean-Honoré
ISOARD né le 15 septembre 1729, baptisé le même
jour en l’église de Seyne (parrain Jean-Pierre Salvat,
marraine Thérèse Arnaud).
- Jean-Joseph
ISOARD né le 3 septembre 1732, baptisé le
lendemain en l’église de Seyne (parrain Jean-Baptiste
Girard, major et commandant de cette place, marraine Thérèse
Remusat), y décédé le 7 mai 1734, enseveli dans l’église.
- Marguerite
Apollonie ISOARD de BEAUVEZET née le 8 février
1734 à Seyne, baptisée le lendemain en l’église paroissiale
(parrain Pierre Rougon, bourgeois, marraine Marguerite de
Félix La Brémondière dame de Saint-Jurs), épouse le 11
novembre 1754 en l’église de Seyne, Pierre-Antoine CHAUVET
seigneur en partie de Beynes, juge royal de Mezel,
conseiller du roi lieutenant général au baillage de Digne,
puis procureur général des Basses-Alpes (1790), député de la
Législative, né le 15 juillet 1729 à Seyne, habitant de
Mezel, fils de feu Jean-Antoine, notaire et procureur, et de
Marie-Thérèse d’Augier de La Gremuse, sa seconde épouse, en
présence de Michel-Ange Pascalis du Laus, d’Allos, avocat en
la cour, Jean-Joseph Henry, notaire royal de Seyne,
Jean-Antoine Isoard, maire, Joseph Isoard avocat en la cour,
ses frères, Marc-Antoine Rougon, marchand. Il meurt le 29
mai 1808 à Mézel. D’où postérité (famille Fruchier).
VI – Jean-Antoine ISOARD licencié en droit, nommé
dans les offices cumulés de conseiller du roi premier consul
et maire perpétuel, alternatif mi-triennal et chef de viguerie
de Seyne (provisions du 8 novembre 1743, réception le 2
décembre), exerce cette fonction pendant 14 ans, puis vend les
terres de son père et s’installe à Aix, avocat au parlement de
Provence, achète en 1774 une charge de conseiller secrétaire
du roi, maison et couronne de France qu'il exerce en tant
qu'audiencier à la chancellerie du parlement de Provence
(provisions du 1er décembre 1774 avec lettres de survivance,
le tout enregistré le 3 janvier 1775), teste le 20 avril 1775
; né le 28 septembre 1717 à Seyne, baptisé le lendemain
(parrain Jean-Antoine Chauvet, notaire royal et procureur,
marraine Anne Gailhard), décédé le 27 juin 1781 à Aix, inhumé
le lendemain, épouse 1) le 25 avril 1752 en l’église
Saint-Ferréol de Marseille, Marie-Magdeleine CARIER de LA
VERNEDE âgée d’environ 22 ans, fille de Marc et de feue Marie
SURGA, l’épouse signe Marie Magdelaine Lavernède. 2)
le 13 novembre 1764 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix,
Marie-Anne Rose PIN née le 4 septembre
1736 à Aix, fille de Joachim-Antoine, marchand drapier, et de
Thérèse BERAGE. Veuve, elle achète
la terre et marquisat de Vauvenargues, avec ses dépendances et
droits seigneuriaux, de Nicolas-François-Xavier de Clapiers,
dernier de sa branche (achat effectué de 1788 à 1791),
moyennant 296 500 livres. Elle meurt en l’hôtel
d'Entrecasteaux sur le cours à Aix le 1er septembre 1823.
D’où:
- Du
second mariage : Marie-Thérèse Marguerite ISOARD née
en 1765, y décédée le 10 avril 1773, ensevelie le lendemain
au couvent des Dominicains.
- (Joachim
Jean) Xavier d’ISOARD de VAUVENARGUES dit l’Abbé
d’Isoard puis le Cardinal d’Isoard, fut
séminariste à Aix où il se lie avec Joseph Fesch (oncle de
Bonaparte), émigre avec sa mère en Italie, rentre en France
à la chute de Robespierre, suit Fesch devenu cardinal à Rome
en qualité de secrétaire particulier, nommé auditeur du
Tribunal de la Rote pour la France (1er janvier 1803,
confirmé le 9 déc. 1803, admis le 5 juin 1804), devient
l’ami intime de Lucien Bonaparte, acquiert l’hôtel
d’Entrecasteaux à Aix (10, cours Mirabeau) des filles du
marquis Bruny d’Entrecasteaux (1810), est nommé chargé
d’affaires de la France auprès du Saint-Siège (13 juin 1815,
nomination sans suite), consulteur de la congrégation des
Rites (1815), doyen du Tribunal de la Rote (10 mars 1823),
créé baron par Louis XVIII (24 mai 1823), avec
transmissibilité à son neveu, consulteur de la congrégation
du Saint-Office (13 juin 1823), ordonné prêtre à Rome
(1825), créé cardinal-prêtre au titre de
Saint-Pierre-aux-Liens (25 juin 1827, sacré en 1829,
transféré au titre de la Trinité-des-Monts le 15 avril
1833), nommé archevêque d’Auch (23 mars 1828, préconisé le
15 décembre, sacré le 11 janvier 1829 chez les dames du
Sacré-Cœur à Paris, mise en possession par procuration le 25
janvier), créé pair de France avec titre et rang de duc (24
janvier 1829), refuse les sièges épiscopaux d’Aix et
Bordeaux, accepte celui de Lyon au décès de son ami Fesch
(ordonnance du 13 janvier 1839), mais meurt avant son
affectation ; né le 23 octobre 1766 à Aix, baptisé le
lendemain en l’église du Saint-Esprit (parrain Joachim Félix
Pin bourgeois, marraine Claire Mougins Isoard), décédé le 7
octobre 1839 à Paris d’une inflammation de poitrine, inhumé
le 23 octobre en la cathédrale d’Auch ; un portrait de lui a
été exécuté par Horace Vernet.
- Joseph
(Antoine) d’ISOARD écuyer, attiré par l’état
ecclésiastique, resta laïc, administrateur des hospices
d’Aix, nommé par Napoléon à la dignité de grand prévôt
d’Aix, alias chef de la cour prévôtale des douanes (cour
créée en 1810), célibataire ; né le 22 février 1768 à Aix,
baptisé le même jour en l’église du Saint-Esprit (parrain
Joseph Thomas Pin, son oncle, marraine Claire Pascal Pin),
décédé le 1er mai 1839 à Aix.
- Marie-Anne
Rose ISOARD née le 7 décembre 1769 à Aix,
baptisée le même jour en l’église du Saint-Esprit (parrain
Antoine Bruno Xavier Pin, marraine Marie Laure Mercadier
Pin), y décédée le 22 décembre 1771, inhumée le lendemain au
couvent des Dominicains.
- Louis
(de Gonzague Mitre) qui suit,
VII
– Louis d’ISOARD de VAUVENARGUES écuyer, appelé
durant l’émigration Isoard de la Sine du nom d’une
ferme à Vauvenargues, est autorisé par Monsieur frère du roi
(futur Louis XVIII) à porter le titre de marquis de
Vauvenargues et à le transmettre à ses descendants (lettres
patentes datées à Vérone du 8 octobre 1794), directeur des
contributions indirectes à Avignon et à Marseille, chev. LH,
né le 25 novembre 1771 à Aix, baptisé le même jour en l’église
du Saint-Esprit (parrain Joachim Mitre Pin, avocat en la cour,
marraine Marie-Anne Rose Claire Pin), décédé le 4 décembre
1836 en son hôtel à Aix, épouse le 30 décembre 1798 à Aix,
(Marie Polixène) Désirée de ROSTOLAN née le 14 février 1774 à
Aix, y décédée le 27 août 1840, fille de feu Louis, président
trésorier général de France, et de Thérèse de FOURNIER. D’où :
- Suzanie
d’ISOARD-VAUVENARGUES née en 1800, décédée le 5
mai 1819.
- Aloïs-Joachim
qui suit,
- Elisabeth
d’ISOARD-VAUVENARGUES dite Elisa, célibataire,
née en 1802 à Aix, y décédée le 28 juin 1841 en l’hôtel
familial à Aix.
- Gustave
d’ISOARD-VAUVENARGUES dit le comte d’Isoard
Vauvenargues, licencié en droit (1822), accompagna
son oncle le cardinal dans diverses fonctions à Rome ou en
France, employé aux impôts, chev. St-Sylvestre (1850),
propriétaire, célibataire, auteur de Méditations
philosophiques et aphorismes (Paris, 1856) et
inventeur d’un procédé de reproduction de médailles ; né le
3 octobre 1804 (11 vendémiaire 13) à Aix, y décédé de
maladie le 11 décembre 1883.
- Emma
d’ISOARD-VAUVENARGUES née le 6 janvier 1807 à
Avignon, décédée le 18 janvier 1854 à Nîmes, épouse le 28
novembre 1831 à Aix, Isidore CABOT de LA FARE dit le
comte de Cabot La Fare, capitaine d’infanterie,
commandant de l’Ecole polytechnique, chev. LH et
St-Ferdinand d’Espagne, propriétaire, né le 24 septembre
1792 au château d’Arigès à Florac (Aveyron), fils de
Charles, dit le marquis de la Fare, chef d’escadron, chev.
Saint-Louis et LH, et d’Emmanuelle Joséphine de BRUGES. Il
meurt le 12 mars 1875 à Nîmes. D’où postérité (famille de
Régis de Gatimel).
VIII – Aloïs-Joachim d’ISOARD-VAUVENARGUES baron
puis marquis d’Isoard-Vauvenargues, et enfin
abbé d’Isoard, licencié en droit (1817), substitut du
procureur du roi (1823), se distingue dans la magistrature
puis démissionne à l'avènement de Louis-Philippe (1830),
inscrit comme avocat près la cour royale d’Aix, membre de
l’Académie d’Aix (13 avril 1836), très affecté par la mort de
sa femme, se retire avec ses enfants à Rome où il se fait
prêtre, est admis au nombre des prélats domestiques du pape
Grégoire XVI, membre de la congrégation des évêques et
réguliers, auditeur pour la France au tribunal de la Rote
(déc. 1845), chevalier grand croix de l’ordre du Christ ; né
le 28 mars 1801 à Aix, décédé le 20 novembre 1847 à Rome ;
épouse le 4 août 1834 à la mairie de Lançon, Augustine de
CORIOLIS née le 24 décembre 1812 à Aix, y décédée le 22
janvier 1841, fille de Léon, propriétaire, et de Gertrude
BONFILHON sa seconde épouse. D’où :
- Berthe
d’ISOARD-VAUVENARGUES religieuse du Sacré Cœur à
Rome ; née le 29 janvier 1836 à Aix, décédée en 1906 à Rome.
- Gonzague,
qui suit,
- Marie
d’ISOARD de VAUVENARGUES religieuse du Sacré
Cœur à Conflans, prend le voile au couvent de Paris le 14
août 1857 ; née le 27 novembre 1838 à Aix.
- Guy
d’ISOARD-VAUVENARGUES dit le Comte d'Isoard,
élève saint-cyrien, capitaine de cavalerie, fait la campagne
de 1870 et est promu chef d’escadron, dirige une société de
courtage maritime (Veritas Rochelle), émigre à New-York aux
Etats-Unis, s’engage dans une manufacture de verre puis
s’installe à son compte, se retire en 1893 à Passaic City
(New Jersey), naturalisé Américain en novembre 1893 ; né le
6 janvier 1841 à Aix, épouse en mai 1880 à New-York, Léonie
LIONNET originaire de Montfaucon-d’Argonne (Meuse), décédée
en 1934 à Passaic City. Sans postérité.
IX
– Gonzague d’ISOARD-VAUVENARGUES baron puis
marquis d’Isoard-Vauvenargues, propriétaire châtelain
de Vauvenargues et de Laurade, maire de Vauvenargues jusqu'en
1876, est confirmé dans son droit à porter le nom de
Vauvenargues et le titre de marquis (juin 1868) ; né le 1er
janvier 1838 à Aix, décédé le 29 décembre 1913 au
château de Vauvenargues, inh. Aix ; épouse le 24 juillet 1865
à la mairie du Tremblay-sur-Mauldre (Yvelines), et
religieusement le lendemain, Marguerite de ROUGé née le 15
décembre 1835 à Paris, décédée le 21 février 1917 au château
de Vauvenargues, fille d’Adolphe, comte de Rougé, marquis de
Fay, propriétaire et maire du Tremblay-sur-Mauldre, et de
Marie de SAINT-GEORGES de VERAC. D’où :
- Cécile
d’ISOARD-VAUVENARGUES née le 22 juillet 1866 au
château du Tremblay-sur-Mauldre, décédée le 6 mars 1914 en
son hôtel à Aix, épouse le 29 février 1896 à la mairie
d’Aix, et religieusement le 2 mars en la chapelle de
l’archevêché, le comte Gérard de CHABOT propriétaire,
conseiller général des Deux-Sèvres, châtelain de Boissière
et maire de Saint-Aubin-de-Baubigné, veuf d’Irène FOUCHER de
BRANDOIS, né le 14 juillet 1854 à Nantes, décédé le 17 mai
1928 à Aix, fils de Jules, propriétaire, et de Marie
Isabelle de LA CORBIERE. Sans postérité.
- Xavier
qui suit,
- Pierre
d’ISOARD-VAUVENARGUES célibataire, né le 27 mars
1874 à Paris (7e), décédé le 4 février 1910 au château de
Vauvenargues.
X
– Xavier d’ISOARD-VAUVENARGUES dit le comte
d’Isoard-Vauvenargues, élève saint-cyrien (1887),
lieutenant d’infanterie au 163e de ligne, né le 30 août 1868
au château du Tremblay-sur-Mauldre, décédé le 23 mars 1912 à
Bandol, épouse 1) le 10 octobre 1894 à Toulouse, Germaine
d’YRENNE de LALANNE née le 19 mars 1867 à Carcassonne, fille
de Louis, avocat, et d’Ernestine DUSSAU. Elle meurt le 4 mai
1897 à Paris, dans l’incendie du Bazar de la Charité, son
corps est inhumé à Carcassonne. 2) le 26 janvier 1909 à Paris
(9e), Marthe MOINE née le 13 avril 1876 à Saint-Chamond,
décédée le 18 mai 1964 à Paris (18e), fille de Jean-Baptiste,
négociant, et de Marie-Magdeleine JERICOT. D’où, du premier
mariage :
- Simone
d’ISOARD-VAUVENARGUES célibataire, habite au
château de l’Armurié à Colomiers (Haute-Garonne), vend le
château de Vauvenargues et ses terres (3000 ha) en 1942 à un
marchand de biens qui revend le tout en septembre 1958,
beaucoup plus cher, au peintre Picasso; fait don de ses
archives à la bibliothèque Méjanes; née le 17 août 1895 au
château de l’Armurié, décédée le 29 septembre 1988 à
Lourdes.
Mgr Xavier d'Isoard-Vauvenargues
cardinal, archevêque d'Auch
(1766-1839)
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