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Anciennes familles de Provence | |||
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(de) Lambelot
Famille qui occupa une position importante mais éphémère en la ville de Manosque, à la fin du XVIe siècle, par la fonction de juge ordinaire et notaire royal qu’y occupait en 1572 Etienne Lambelot, fils du consul Thibaud Lambelot, dont le nom laisse à penser qu'il n'était pas du lieu, ni même méridional. Les Lambelot de Manosque furent particulièrement impliqués dans une affaire qui éclaboussa de scandale une partie de la bourgeoisie manosquine, dans les années 1616-1619. Affaire criminelle, dite des Faux Témoins, qui au terme de plusieurs sentences rendues à Aix, reconnut la culpabilité en faux-témoignage de sept notables du pays : Jean Lambellot, ses beaux-frères le notaire Esprit Ventier et Grégoire Melve marchand, ainsi que Jean-Pierre Brémond praticien, François Hodoul ancien notaire, Claude Lardeyret bourgeois et sa mère Isabeau Bérard. L’affaire concernait un riche marchand marseillais nommé Jean Béliard qui avait prêté une somme de 500 écus audit Grégoire Melve, marchand de Sainte-Tulle, lequel s’était engagé sous la caution de son beau-frère, le notaire manosquin Esprit Ventier. Béliard, venant un jour dans la région réclamer son bien, eut en guise de réponse un refus menaçant de la part de ses hôtes, qui se mua en machination : les débiteurs, forts de leur influence locale, entrainèrent plusieurs complices et s’entendirent pour faire croire que Béliard dans un accès de démence, s'était mis à proférer injures, blasphèmes et calomnies, les plus abominables qui soient, et déposèrent plainte devant le juge. Béliard isolé face aux témoignages de tant de notables, fut mis aussitôt aux arrêts, mené à Aix et emprisonné, son impiété horrifia les juges qui le condamnèrent en septembre 1619, pour l’exemple, à avoir la langue tranchée et à être brûlé vif. Il fut sauvé à la veille de son supplice par la déposition de l’un des conjurés nommé Roland, vigneron, qui, se trouvant à l’agonie et rongé par le remords, avoua toute l’affaire dans une déposition qui put être portée à temps jusqu'à Aix et remise entre les mains des juges, et qui mit au jour le complot. La sentence fut exemplaire. Ventier, malgré sa position et sa fortune, dont il avoua l'origine peu vertueuse, fut condamné à la terrible mise à mort requise contre Béliard ; Brémond et Hodoul, après avoir eux aussi avoué, furent pendus à Aix, leurs têtes exposées sur des piques, l’une à Manosque l’autre à Forcalquier, Lardeyret rompu et brisé sur une roue, Melve décédé, fut roué en effigie à Sainte-Tulle, l’aîné des fils de Ventier fut banni de Provence et le cadet absous à cause de son âge, Lambellot enfin, réussit à se sauver. (Ann. Bass. Alpes 1909 p. 398 ss., et
surtout Moquard, Nouvelles causes célèbres ou fastes du crime,
tome second, Paris 1842, p.253-266, tiré de François de Rosset Les
Histoires tragiques de nostre temps, 1675, p.333 ss.)
I – Théobald alias Thibaud LAMBELOT consul de Manosque en l’année 1543, épouse Marguerite GUISOLLE. Elle teste le 27 juin 1591 à Manosque. D'où :
II - Estienne LAMBELOT praticien, juge de la ville de Manosque en 1572, est reçu la même année en un office de notaire royal de Manosque (lettres de provisions du 22 juin, réception le 10 novembre), baptisé le 14 novembre 1548 en l'église Saint-Sauveur de Manosque (parrain Claude Crose fils de Pierre, marraine Françoise Brunet), décédé avant 1588; épouse par contrat du 4 mai 1567 à Manosque, Catherine de REDORTIER née en avril 1550 à Manosque, y décédée le 28 juillet 1623 inhumée en l’église Notre-Dame de Manosque, fille de feu Jehan dit Grandjehan, et de Marguerite MAIGE. D’où :
III – Pierre LAMBELOT maître apothicaire de Manosque, décédé le 20 mars 1640 inhumé en l’église de l’Observance, épouse 1) Bitronne FORT de Bonnieux, marraine à Manosque en 1607, décédée le 30 janvier 1619 inhumée à l’Observance. 2) Catherine de ROSTAN. D’où, du second lit :
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