Anciennes familles de Provence
   


 

(de) Le Gouche
de Saint-Etienne


 

 

Famille de marchands hollandais dont un membre, Cornelis Le Gouche, frère du directeur de la Compagnie des Indes occidentales, ayant ses affaires à Marseille, est anobli par Louis XIII en considération de ses services (1638) et se fixe à Manosque, où il achète la moitié de la seigneurie de Saint-Etienne-lès-Orgues (1643). Sa postérité obtient de nouvelles lettres de noblesse en 1698 et s’éteint en 1789, laissant ses biens à la famille de Sade d’Eyguières.

Armes : de gueules au sautoir bretessé et contre-bretessé d’or, accompagné en pointe d’un oiseau du même couronné à l’antique. Les armes enregistrées à l’Armorial général par André Le Gouche sieur de Saint-Etienne, comportent un sautoir d’argent au lieu d’or.


I – Nicolas LE GOUCHE décédé avant 1647, épouse Marie NASEN d’où :

  1. Jean LE GOUCHE marchand à Amsterdam, directeur de la compagnie des Indes occidentales (1647), né le 10 mai 1588 à Anvers, décédé le 18 novembre 1669 à Amsterdam, épouse suivant contrat du 16 avril 1635 à Amsterdam, et religieusement le 8 mai, Weintje van NECK âgée de 24 ans, baptisée le 29 juin 1610, inhumée le 25 juin 1682, fille de Jacob Cornelis [BANJAERT], bourgmestre d’Amsterdam, et de Griete van RHIJN, l’époux signe Jean Legouche. D’où deux filles, Marguerite et Catherine Le Gouche, mariées aux sieurs Clopper et Schuylenburgh.
  2. Corneille qui suit,
    


Jean Le Gouche (1588-1669)
directeur de la Compagnie des Indes
Portrait par Verspronck en 1634.

II - Corneille LE GOUCHE (Cornelis, Cornelius) marchand à Marseille, protestant, anobli par Louis XIII en considération de ses services (lettres patentes de septembre 1638, enregistrées à Aix le 20 décembre suivant), naturalisé français (un certificat du bourgmestre d’Amsterdam du 11 juin 1644 atteste de sa nationalité hollandaise), qualifié dès lors écuyer, il achète la moitié de la seigneurie de Saint-Etienne et des Orgues avec ses dépendances, de Gaspard et Magdalon de Vintimille des comtes de Marseille, au prix de 18.000 livres suivant acte du 9 décembre 1643 (Jaubert, not. Marseille), pour laquelle il rend hommage le 19 août 1644, obtient du roi le don des droits de lods et autres droits seigneuriaux (lettres patentes du 26 décembre 1643), fait hommage de sa seigneurie (19 août 1644), possède aussi une partie de celle de Cruis, teste en faveur de son fils unique Paul le 23 mai 1663 (Jean Laugier, not. Manosque) ; né à Amsterdam, il épouse 1) par contrat du 16 janvier 1639 à Manosque, Anne de BOURDIN, fille d’Isaac, docteur en médecine, protestant, et de Marguerite de FAURIS. 2) par contrat du 16 mai 1647 à Villard-Jullien en Dauphiné (Faure, not.), et au temple, Sarah de DURAND de LA CHATRE fille de Paul, seigneur de la Châtre, avocat au parlement de Dauphiné, et d’Anne MARTIN. 3) par contrat du 17 décembre 1661, et au temple, Catherine de BERTIN, fille de Pierre, de Lourmarin. D’où :

  1. Du premier lit : Judith LE GOUCHE de SAINT-ETIENNE protestante, décédée en suite de couches en 1679 après avoir testé en faveur de son fils Isaac, épouse suivant contrat du 15 mai 1655 et suivant lettres d’autorisation délivrées par le roi Louis XIV à Paris le 6 septembre 1657, son parent, Scipion BRUN de CASTELLANE seigneur de Caille et de Rougon, résidant à Manosque, maintenu dans sa noblesse en 1668, décédé à Lausanne le 6 mars 1709, fils de Jean, seigneur de Caille et de Rougon, ancien cornette au régiment de Valavoire, et de Marguerite de PONSSEAU. Exilé après la révocation de l’Edit de Nantes, à Genève, Lausanne puis Vevey, ses rentes foncières sont réattribuées en partie à sa belle-soeur Anne Le Gouche en raison d’un édit du mois de décembre 1689 ordonnant que les biens des personnes sorties du royaume pour cause de religion soient donnés à leurs plus proches parents.

  2. Du second lit : Paul qui suit,
  3. Anne LE GOUCHE de SAINT-ETIENNE teste à Grenoble le 5 décembre 1698 faisant donation aux pauvres de la charité de Manosque d’une bastide et de ses droits, et de la maison où sont logés lesdits pauvres à Manosque, provenant de la succession de sa soeur Judith, elle teste à nouveau le 30 août 1720, épouse André ROLLAND avocat général au parlement de Grenoble, condamné par arrêt du parlement d’Aix en 1706 dans le procès de l’aventurier Pierre Mège qui se prétendait être Isaac de Caille, son neveu, décédé de maladie en 1696; disculpé par arrêt de la cour de cassation du parlement de Paris rendu en 1708.

III - Paul LE GOUCHE de SAINT-ETIENNE écuyer, seigneur de Saint-Etienne, les Orgues et Fontienne, rend hommage de la moitié de la seigneurie de Saint-Etienne, les Orgues et Fontienne qu’il possède (20 juillet 1672), est condamné en 1677 pour avoir assailli à coups de bâton un huissier qui lui notifiait une assignation (1.500 francs dont 300 francs d’amende, 1.000 francs de dommages envers l’huissier, et 200 francs pour la construction d’un bureau pour les huissiers de la cour), protestant, il abjure la religion prétendue réformée le 28 octobre 1685 en l’église Notre-Dame de Manosque, est condamné comme faux noble en 1687, teste le 14 novembre 1689 à Manosque (Joseph Lardeireti, not.) en faveur de son fils André, et fait une pension viagère de 1500 livres à son épouse ; né le 13 septembre 1652 et baptisé le 1er novembre au temple de la Pierre-Blanche de Manosque (parrain Mr de la Chastre son ayeul, marraine demoiselle de Féraudy femme de Mr d’Esparron, de Manosque), décédé le 20 novembre 1689 à Manosque, inhumé le lendemain en l'église Notre-Dame, épouse par contrat du 7 mai 1673 à Nîmes (Pierre Arnoux, not.), Marguerite de VILLARS de VALLONGUE décédée le 31 mai 1698 à Manosque, âgée d’environ 53 ans, fille d’André, seigneur de Vallongue, Gajan et Savignargues, conseiller du roi juge et magistrat en la sénéchaussée et siège présidial de Nîmes, et d’Anne de RICHARD. D’où :

  1. Judith LE GOUCHE de SAINT-ETIENNE baptisée le 8 avril 1674 au temple protestant de Manosque (parrain Jean Bernard ministre protestant, marraine Judy Le Gouche épouse de Mr de Rougon), décédée à l’âge de 83 ans le 7 décembre 1756 inhumé à Saint-Sauveur de Manosque, épouse le 3 juillet 1695 en l'église Notre-Dame de Manosque et suivant contrat passé le surlendemain, Joseph de VILLENEUVE CALLIAN chevalier, seigneur de Clumanc, Callian et Puymichel, fils de feu Henry, chevalier, seigneur des mêmes lieux, et de feue Marguerite de BONNE, l’époux est assisté de Louis Trimond d’Aiglun, docteur en théologie, chanoine et official du diocèse de Nîmes, d’Honoré de Coriolis de Villeneuve, chevalier, baron de Corbières, de François de Villeneuve seigneur de Tartonne, et de noble Christophe de Fauris, seigneur de Néoules, écuyer de Forcalquier, l’épouse est assistée d’Anne de Richard son ayeule maternelle.
  2. André qui suit,
  3. Henry LE GOUCHE de SAINT-ETIENNE baptisé en janvier 1678 au temple protestant de Manosque (parrain Jacques Savornin), décédé à l’âge de 6 mois le 22 juillet suivant.

IV – André LE GOUCHE de SAINT-ETIENNE écuyer, seigneur de Saint-Etienne, les Orgues et Fontienne, sert pendant deux campagnes comme volontaire en Piémont et en la vallée de Barcelonnette sous les ordres du sieur d’Usson lieutenant général du roi, son oncle, rend hommage la partie de Saint-Etienne qu’il possède le 25 février 1690, acquiert l’une des 500 lettres de noblesse créées par édit de mars 1696 et est en conséquence anobli par lettres données à Compiègne en septembre 1698, teste le 22 août 1709 à Saint-Etienne (Jean-François Marguerie, not.) ; baptisé le 9 juin 1675 au temple protestant de Manosque (parrain André Rolland, avocat de Grenoble, conseiller au présidial de Nîmes, marraine Anne de Richard, veuve de Vallongue); épouse le 15 janvier 1701 en l'église Saint-Sauveur de Manosque, suivant contrat du même jour (Joseph Lardeyreti, not.), Marguerite de SAVOURNIN fille de Jacques, avocat au parlement de Provence, et de Catherine de SAVOURNIN, sa seconde épouse. D’où:

  1. Jean-Baptiste qui suit,
  2. Marie Anne LE GOUCHE de SAINT-ETIENNE née le 3 baptisée le 5 novembre 1702 à Notre-Dame de Manosque (parrain Pompée Raffin bourgeois, marraine Suzanne Gassaud), légataire de son père (1709).
  3. Louise LE GOUCHE de SAINT-ETIENNE née le 7 baptisée le 17 janvier 1705 à Notre-Dame de Manosque (parrain Jean Loth, marraine Catherine Tassy), morte en bas âge.
  4. Catherine LE GOUCHE de SAINT-ETIENNE légataire de son père (1709).

V - Jean-Baptiste de LEGOUCHE de SAINT-ETIENNE chevalier, seigneur de Saint-Etienne, les-Orgues, Fontienne et Alson, rend hommage de sa coseigneurie de Saint-Etienne, les Orgues et Fontienne le 9 juin 1719 ; né le 17 baptisé le 18 novembre 1701 à Notre-Dame de Manosque (parrain Jean Antoine Fabre médecin, marraine Françoise de Villeneuve), décédé à l’âge de 87 ans le 16 juin 1789 et inhumé à Saint-Sauveur de Manosque, épouse le 29 juin 1723 en l’église de Sainte-Tulle, Louise de DONODEY fille de Joseph Annibal, écuyer, avocat au parlement de Provence, lieutenant principal civil et criminel du comté de Sault, et de Gabrielle de RAPHAELIS d'AGOULT de ROGNES ; elle meurt le 4 octobre 1776 et est inhumée au tombeau des sieurs de Saint-Etienne à Notre-Dame de Romigiers à Manosque. D’où :

  1. (Marguerite) Marie Thérèse de LEGOUCHE de SAINT-ETIENNE dame de Saint-Etienne, les Orgues, Fontienne et autres lieux, baptisée le 10 novembre 1727 à Notre-Dame de Manosque, née la veille (parrain Joseph de Villeneuve chevalier seigneur de Clumanc, Callian et Puymichel, son oncle, marraine Marguerite de Maioly épouse d’Henry d’Espagnet), épouse à l’âge de 18 ans le 24 mars 1746 à Notre-Dame de Manosque, suivant contrat du 8 juin suivant (Jean Estienne, not. Eyguières), Joseph David de SADE d’EYGUIERES dit le Comte de Sade, chevalier, seigneur d’Eyguières (1746), ancien chevalier de Malte et page de la grande écurie du roi, promu brigadier d’infanterie (1745) après plus de 30 années de service, décoré de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, reçoit le commandement des villes d’Antibes, Grasse et dépendances (janvier 1746), en prend possession en juillet suivant, puis est élevé au grade de maréchal des camps et armées du roi (mars 1747). Né le 1er septembre 1692 à Eyguières, il est inhumé à Antibes le 29 janvier 1761. Il était fils cadet de Joseph, chevalier, dit le Marquis d’Eyguières, seigneur dudit lieu et de Montdragon, et de feue Anne Suzanne de ROUX d’ARBAUD.




 

 
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