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(de) Saurin

Originaire de Thorame, la famille de Saurin s’est fixée à Aix au
début du XVIIe siècle. Elle se disait issue de Pierre Saurin,
secrétaire du roi René, récompensé de ses services par
l’inféodation du fief de Magagnosc dans la viguerie de Grasse en
1476, et par des lettres d’anoblissements qui lui furent accordées
l’année suivante. Si la communauté de souche entre les Saurin de
Grasse (XVe siècle) et ceux de Thorame (XVIe siècle) est probable,
la filiation directe établie depuis Philippe Saurin, député de la
ville de Grasse aux Etats généraux tenus à Aix en 1374, jusqu’à
l’avocat Antoine Saurin, telle que rapportée par Artefeuil et ses
contemporains, ne peut être retenue faute de documents fiables.
Les Saurin se sont illustrés au barreau d’Aix par trois juristes
de renom : Antoine Saurin (1585-1668), professeur et régent de la
faculté de droit, Ignace Saurin (1641-1714), son fils, primicier
de l’université, assesseur d’Aix, syndic de la noblesse, et Pierre
de Saurin (1670-1743) son petit-fils, également assesseur d’Aix et
procureur du pays de Provence, ami du célèbre De Cormis.
Confirmée dans sa noblesse en avril 1710, la famille a donné au
début du XVIIIe siècle deux brillants officiers de Marine :
Charles de Saurin (1674-1754), fils aîné d’Ignace, capitaine de
vaisseau et chevalier de Saint-Louis, et Charles de Saurin de
Murat (1713-1757) fils cadet de celui-ci, capitaine de vaisseau et
chevalier de Saint-Louis, emporté par une épidémie de typhus en
1757.
Thomas-Albin de Saurin de Murat (1712-1779), frère du précédent,
ayant épousé la fille d’un riche négociant marseillais, put
acquérir grâce à sa dot une charge de conseiller en la cour des
Comptes de Provence (1745). N’ayant pas eu d’enfant, il laissa ses
biens à sa sœur unique, Renée de Saurin, mariée au sieur de Chaix
de Claret, de Sisteron. Parmi ces biens figurait le château de La
Saurine, à Meyreuil, édifié par l’avocat Pierre Saurin sur
les plans du célèbre Pierre Puget. La famille possédait également
à Aix l’hôtel qui porte toujours son nom (hôtel Saurin de Murat,
29 rue Portalis).
Armes : de gueules à une fasce d’or chargée d’un léopard de
sable. Elles sont ainsi enregistrées à l’Armorial général
par Joseph-Ignace Saurin avocat en la cour, et par un homonyme
mais non parent, Jacques Saurin, maître chirurgien à Grasse. La
fasce est toutefois en forme courbée ou arquée,
ou encore voûtée, selon certains auteurs (Atefeuil,
Chérin), avec pour devise : verd et mûr.
Non consulté : Raymond Bernex, Les Saurin de Murat, marins aixois,
in Provence historique, 1958 (pp. 53-68 et 222-254) et Complément
à l’histoire des Saurin de Murat, 1961.
*
Filiation
donnée par les nobiliaires (pour mémoire) :
- Philippe
SAURIN député de la ville de Grasse aux Etats de Provence
tenus à Aix en 1374, propose de se présenter avec 200 hommes
d’armes pour combattre les Truchins qui désolaient la
Provence. Père de :
- Raymond
SAURIN tué à Nice en défendant la ville, père de :
- Albin
SAURIN seigneur de Sartroux, qualifié noble dans l’hommage
qu’il prête au roi René pour le fief de Sartoux en 1437 et
le 15 janvier 1452. Père de :
- Pierre
SAURIN secrétaire du roi René, seigneur de la terre de
Magagnosc, viguerie de Grasse, qu’il reçoit en inféodation
du roi René par lettres du 21 novembre 1476, en récompense
de ses services et ceux de son père, anobli par d’autres
lettres données à Aix le 14 avril 1477 accompagnées des
armoiries concédées par ce souverain et dessinées par lui.
Il meurt à Aix après avoir fait donation de 500 florins au
couvent des frères Prêcheurs, où il est enseveli. Père de :
- Anthoine
SAURIN seigneur de Magagnosc, épouse Renée SAURIN, sa
cousine, d’où :
- François
SAURIN, père de :
- Antoine
SAURIN sert avec distinction durant les troubles de la Ligue
(ordonnance du grand prieur d’Angoulême, du 18 octobre
1579). Serait le même que :
I - Anthoine SAURIN épouse vers 1585,
Suzanne AUGIER de Thorame. D’où :
II - Antoine SAURIN avocat au parlement de
Provence, premier professeur en droit et régent de la faculté
de droit en l’université d’Aix, doyen des professeurs, « l’un
des plus habiles jurisconsultes de son temps »
(Artefeuil), il prononce notamment en 1613 l’éloge du
président de la Cépède (discours imprimé à Aix en 1623) ; né
le 22 janvier 1585 à Thorame, décédé en 1668, épouse 1) par
contrat du 14 juillet 1624 à Aix, et le même jour en la
cathédrale Saint-Sauveur, Anne ALIBERT fille d’Honoré,
bourgeois, et de feue Magdeleine BAUD. 2) par contrat du 26
juillet 1628 à Aix, Anne de MEYSSONNIER fille de Louis COCOREL
dit Meyssonnier docteur en médecine, conseiller et médecin
ordinaire du roi Louis XIII, et de Sibille de MARGALHET.
D’où, du second mariage :
- Louis
SAURIN baptisé le 13 avril 1631 en l’église
Sainte-Madeleine (parrain Me Louis [Meissonnier] docteur en
médecine, marraine Sibille de Margalhet).
- François
SAURIN baptisé le 6 novembre 1632 en l’église
Sainte-Madeleine (parrain François de Margaillet, marraine
Lucrèce du Périer).
- Julie
SAURIN baptisée le 8 janvier 1636 en l’église
Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Jehan Anthoine Trouilhas
conseiller du roi et receveur général de ses finances,
marraine Julie de Grimaldis).
- Thérèse
de SAURIN baptisée le 3 novembre 1638 en
l’église Sainte-Madeleine (parrain François de Saint-Marc,
marraine Claude de Cenier), décédée et ensevelie le 7 mai
1719 à Aix, épouse le 3 novembre 1658 en l’église
Sainte-Madeleine, Jean-Antoine JAUBERT avocat, conseiller et
premier professeur de droit en l’université d’Aix, fils de
feu Claude, praticien de Rians, et de feue Françoise PERRET.
- Marquise
SAURIN baptisée le 16 mai 1640 en l’église
Sainte-Madeleine (parrain César de Milan conseiller en la
cour, marraine Marquise de Cornillon).
- (Joseph)
Ignace qui suit,
- Charles
SAURIN baptisé le 9 octobre 1644 en l’église
Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Joseph Meyssonnier, marraine
Anne de Coulin).
- François
(Joseph) SAURIN prêtre de l’Oratoire, vicaire et
curé de la paroisse de Joyeuse en Vivarais de 1682 à 1688,
casuiste réputé, né et ondoyé à la maison le 6 avril 1647,
cérémonies le 1er mai suivant en l’église Sainte-Madeleine
(parrain François Joseph Meissonnier docteur en théologie,
marraine Marguerite de Meissonnier), décédé au couvent de
l’Oratoire à Aix où il s’était retiré.
III
– Ignace SAURIN célèbre jurisconsulte, docteur ès
droits, avocat au parlement de Provence, primicier de
l’université (1686), élu assesseur d’Aix et procureur du pays
de Provence en 1681 et 1691 (aussi en 1689 mais l’élection fut
cassée), il accompagne en cette qualité le maréchal de Catinat
au siège de Nice, est placé à la tête du sénat de cette cité
comme premier président (1691), syndic de la noblesse de
Provence, il reçoit des lettres de confirmation de noblesse et
anoblissement « en tant que de besoin » (ce qui est
le cas) données à Versailles en avril 1710, suivies de lettres
de règlement d’armoiries du 21 mai 1710 ; né le 29 décembre
1641 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine
(parrain Anthoine Brouchot docteur régent de la faculté de
droit, marraine Marguerite de Meyssonnier), décédé de la
goutte en son hôtel d’Aix le 10 septembre 1714, enseveli au
couvent des Dominicains (voir son éloge par E. Barrême en
1860); épouse le 23 avril 1669 en l’église Sainte-Madeleine
d’Aix, suivant contrat du 2 avril (de Citrane, not.),
Marguerite LE BRUN fille de Pierre, marchand bourgeois, et
d’Anne MARMET. D’où :
- Pierre
de SAURIN écuyer, avocat au parlement de
Provence, jurisconsulte et grand connaisseur du droit, ami
de Decormis, élu assesseur d’Aix et procureur du pays de
Provence en 1706 et 1724, habite son hôtel à Aix, ainsi que
sa maison de campagne de Rochefontaine au terroir de
Saint-Marc-la Morée (Meyreuil), qu’il fait bâtir sur les
plans de l’architecte Pierre Puget, son ami, et qui portera
après sa mort le nom de La Saurine ; il teste le
11 septembre 1720 puis le 28 octobre 1743 en faveur de son
neveu Thomas-Ignace-Albin de Saurin de Murat; né le 2
février 1670 à Aix, baptisé le lendemain en l’église
Sainte-Madeleine (parrain Pierre Lebrun bourgeois, marraine
Thérèse Saurin), décédé le 14 septembre 1743 en son hôtel
d’Aix, inhumé le lendemain au couvent des Dominicains, sans
alliance.
- Anne
Françoise de SAURIN née le 15 avril 1671 à Aix,
baptisée le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain
Léon Le Brun avocat en la cour, marraine Françoise Le Brun).
- Léonore
de SAURIN née le 29 mai 1672 à Aix, baptisée le
même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jean Antoine
Jaubert avocat, marraine Léonore Sibon).
- Isabeau
de SAURIN née le 6 septembre 1673 à Aix,
baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain
Jean Bourges, procureur, marraine Isabeau Chaix), épouse le
18 février 1697 en l’église de la Madeleine, Honoré de
VITALIS écuyer de Grasse, fils de Pierre conseiller du roi,
et de Catherine de BREMOND.
- Charles
qui suit,
- Louis
de SAURIN né le 15 février 1676 à Aix, baptisé
le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Louis
Lebret capitaine d’infanterie dans les troupes de Son
altesse royale de Savoie, marraine Marguerite de [non
nommée]).
- André
de SAURIN prieur de Saint-André de Valborgne en
Languedoc, né le 10 décembre 1677 à Aix, baptisé le
lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain André
Tournon avocat, marraine Diane Brun), décédé le 18 novembre
1742 à Aix, inhumé en la paroisse de la Madeleine.
- (Jean)
Antoine de SAURIN dit l’Abbé de Saurin,
prêtre et religieux bénédictin, chanoine régulier de
l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, député de sa
communauté auprès du roi Louis XV en 1717 pour demander de
nouveaux règlements pour l’abbaye ; prieur de Saint-Michel
de Vitrolles (13 septembre 1718), permute sa charge
d’armarier de Saint-Victor avec le prieuré de Sainte-Enimie
en Gévaudan, diocèse de Mende, possédé par Jean-Joseph de
Bernage (bulles du Saint-Siège du 5 juillet 1734, prise de
possession le 6 décembre suivant), nommé vicaire général de
l’abbé de Saint-Victor en 1732, résigne son prieuré de
Sainte-Enimie à son neveu Louis-Raymond de Saurin en 1752,
en échange de la chapellenie de Sainte-Madeleine (prise de
possession du 21 janvier 1754), puis résigne le prieuré de
Vitrolles au même (2 décembre 1756) ; né le 8 janvier 1680 à
Aix, baptisé le lendemain en l’église Sainte-Madeleine
(parrain Jean Antoine Jaubert avocat, marraine Thérèse
Allègre), décédé le 12 mars 1759 à Aix, inhumé le lendemain
en la paroisse de la Madeleine.
- Eléonore
de SAURIN née jumelle le 13 novembre 1685 à Aix,
baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain
Pierre Saurin, marraine Eléonore de Sibon).
- Jean-Baptiste
Joseph de SAURIN né jumeau le 13 novembre 1685 à
Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine
(parrain Jean-Baptiste Joseph de Coriolis de Villeneuve,
marquis d’Espinouse, marraine Anne d’Agoult d’Ollioules).
IV
– Charles de SAURIN dit Saurin de Magagnosc
ou le Baron de Saurin Murat, écuyer, baron de Murat
en Languedoc par sa femme, officier de marine, fut
successivement garde-marine à Toulon (16 février 1692),
enseigne de vaisseau (1er février 1704), aide-major (17 mars
1727), lieutenant de vaisseau (1er février 1728), capitaine de
vaisseau (1re avril 1738), chevalier de l’ordre royal et
militaire de Saint-Louis (23 décembre 1721), il se signale
dans de nombreux combats contre les Anglais et reçoit du roi
une pension de 1000 livres sur le Trésor, teste en faveur de
son fils aîné, signe Saurin de Maguanosc ; né le 29
août 1674 à Aix, baptisé le même jour en l’église de la
Madeleine (parrain Charles Saurin, marraine Anne de Lenfant),
y décédé le 15 mai 1754, enseveli le lendemain en la paroisse
de la Madeleine, épouse le 28 mars 1712 en l’église
Sainte-Madeleine, suivant contrat du 15 avril, Elisabeth de
THEZAN de POUJOL fille de Thomas, chevalier, vicomte de Poujol
et Murat-sur-Vèbre, seigneur et baron d'Olargues, Mourcairols,
Nages, Boissezon, Boussargues, etc., lieutenant du roi en
Guyenne, et de Jeanne de BLAUZAC de VALFONS dame de Peyrelade.
L’épouse se constitue en dot tous ses biens présents et à
venir, l’époux reçoit de son père la moitié de ses biens, la
dot de l’épouse est transformée en une somme de 50.000 livres
(transaction du 29 mars 1719 à Toulouse). Survivant à son mari
et à ses fils, elle teste en faveur de sa fille. D’où :
- (Ignace)
Thomas Albin qui suit,
- Charles
(Antoine Laurent) de SAURIN de MURAT dit le Chevalier
de Saurin écuyer, officier de marine distingué, fut
successivement garde-marine à Toulon (12 février 1729),
après deux ans de volontariat, sous-brigadier des gardes
(1er novembre 1732), enseigne de vaisseau (10 mars 1734),
affecté à Rochefort (1740), lieutenant de vaisseau (1er mai
1741), capitaine de vaisseau (17 mai 1751), chevalier de
l’ordre royal et militaire de Saint-Louis (13 juin 1743), il
fit en tout 17 campagnes, combats de terre et de mer, fut
prisonnier chez les Turcs, et reçut deux blessures dont
l’une importante à l’oreille ; né le 10 août 1713 à Aix,
baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain
Antoine Saurin, marraine Elisabeth de Vitalis de Saurin,
représentée par Anne Rose de Bouche), décédé de maladie
(typhus) le 20 décembre 1757 à Brest, après avoir institué
son frère aîné pour son héritier, et fait un legs de 3000
livres à Mme de Claret, sa sœur.
- (Magdeleine)
Renée de SAURIN de MURAT née le 18 septembre
1715 à Aix, baptisée le lendemain en l’église
Sainte-Madeleine (parrain André de Saurin, marraine
Magdeleine de Roux de Vincens), décédée le 24 janvier 1788 à
Aix, ensevelie le lendemain au cimetière de Saint-Sauveur;
épouse le 17 octobre 1754 en l’église Sainte-Magdeleine
d’Aix, Joseph de CHAIX de
CLARET écuyer, seigneur de Claret et du Villar en Dauphiné,
diocèse de Gap, baptisé le 17 juin 1724 à Claret, fils de
Joseph, avocat au parlement, juge du lieu de Claret, et de
Marguerite de BORRELY, l’épouse signe Renée de Saurin.
- (Pierre)
Louis-Raymond de SAURIN de MURAT religieux
bénédictin, sacriste du prieuré de Sainte-Enimie, titulaire
de la chapellenie Sainte-Madeleine fondée dans ce prieuré,
succède à son oncle comme prieur et seigneur de
Sainte-Enimie (prise de possession le 30 juillet 1752) en
échange de la chapellenie Sainte-Madeleine, et comme prieur
du prieuré de Saint-Michel de Vitrolles et de Notre-Dame de
Barcelonnette, au diocèse de Gap (1756) ; né le 4 octobre
1717 à Aix, baptisé le lendemain en l’église
Sainte-Madeleine (parrain Pierre de Saurin, écuyer,
représenté par André de Saurin, marraine Elisabeth de
Vitalis de Saurin représentée par Thérèse de Gaudin
d’Autier), décédé en juillet 1765.
V
– Thomas-Albin de SAURIN de MURAT écuyer, baron de
Murat, seigneur de la Morée, nommé conseiller en la cour des
Comptes, Aides et Finances de Provence, reçu le 19 juin 1745
en la charge de Jean-Baptiste d’Albertas, puis conseiller
honoraire, teste le 27 juillet 1768 en faveur de sa sœur Mme
de Claret, il laisse à sa mort 66 volumes de notes manuscrites
de jurisprudence, histoire, littérature et morale compilées
par lui ; né le 18 mai 1712 à Aix, baptisé le même jour en
l’église Sainte-Madeleine (parrain Joseph Ignace de Saurin
écuyer, marraine Thérèse Saurin de Jaubert), décédé le 9
février 1779 à Aix et inhumé au cimetière de la Madeleine ;
épouse le 2 mars 1745 en l’église Saint-Ferréol de Marseille,
suivant contrat signé la veille (Boyer, not.), Louise PAILHèS,
âgée de 22 ans, fille de Jean, riche négociant marseillais
originaire de Montpellier, et de Marie-Anne (Françoise) VAREZE
; l’épouse est dotée de 60.000 livres. Sans postérité, dernier
de sa famille.
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