Anciennes familles de Provence
     

 

Zbonski de Passebon


 

 

Famille noble de Pologne, venue en France à la suite d’Henri III, fixée à Sedan puis Marseille et restée essentiellement militaire. Eteinte en 1862.

L’auteur de la famille, Mathurin Zbonski, était entré au service d’Henri de Valois élu roi de Pologne. Il était certainement parent d’Abraham Zbonski, l’un des membres de la Diète polonaise qui, malgré ses réticences, avait porté son suffrage sur le prince français et le harangua à son entrée à Poznan le 28 janvier 1574, en ces termes : « Moi-même, dit-il à Henri, je prête serment de ne prendre que toi pour modèle : ce que tu feras, je le ferai ; j’imiterai mon souverain, autant que le peut un sujet, afin de partager ta gloire, si tu fais le bien ; si tu fais le mal au contraire, afin de pouvoir m’autoriser de l’exemple de mon roi ». Ce discours plut au prince capétien qui lui en demanda une copie (Mis de Noailles, Henri de Valois et la Pologne, 1867).

Selon la tradition, Mathurin Zbonski aurait suivi Henri à son retour en France, quelques mois plus tard. Le roi lui aurait alors dit : « Vous étiez Zbonski mais à présent vous êtes Passebon », surnom que ses descendants conservèrent. S’étant converti aux idées de Calvin, il dut quitter la cour, entra au régiment de Champagne puis se mit au service d’Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, qui le nomma capitaine de son château de Montvalent en Quercy. Le personnage de ce Mathurin reste cependant peu documenté.

Son fils, François Zbonski dit Passebon était toujours au service des Turenne en leur principauté de Sedan, lorsqu’il épousa en 1637 la fille d’un marchand de la ville. Henri Zbonski de Passebon (1638-1705), leur fils, fit carrière dans la Marine et s’établit à Marseille. Lieutenant de galères (1676) il participa à plusieurs campagnes et fut promu capitaine de galères (1695) ; il se fit connaître surtout par la publication d’un ouvrage illustré et détaillé sur les bâtiments de marine (1690). Il fut père d’Henry Zbonski de Passebon (1638-1705), capitaine d’infanterie, qui quitta ce corps pour le génie, et fut pourvu de l'office d'ingénieur en chef du département de Marseille, il reçut également la croix de Saint-Louis.

Il n’eut qu’un fils, Charles-Henry Zbonski dit le Comte de Passebon (1741-1828), lieutenant des maréchaux de France, qui épousa à Marseille la fille d’un négociant chrétien d'Alep en Syrie. Son fils, Joseph-Henri Zbonski de Passebon (1769-1841), propriétaire à Marseille, ne laissa qu’une fille décédée célibataire en 1862.

Armes : de gueules au tortil d’argent (alias : écharpe d’argent, ployée en cercle, nouée par le bas). Elles furent ainsi enregistrées à l’Armorial général de France par Henry Sbonski de Passebon, capitaine de galère.


I - Mathurin ZBONSKI gentilhomme du palatinat de Kalisz, entre au service d'Henri de Valois (futur Henri III) alors roi de Pologne, et le suit à son retour en France, surnommé Passebon par le souverain, il embrasse le calvinisme ce qui lui vaut la disgrâce du roi, quitte la cour et entre dans le régiment de Champagne où il obtient le grade de major, s’attache ensuite au duc de Bouillon qui le nomme capitaine commandant du château et de la châtellenie de Montvalent en Quercy. D’où :

II - François ZBONSKI dit PASSEBON chef de cuisine du duc de Bouillon (avant 1645), gentilhomme de la duchesse de Bouillon (Catherine de Berg, princesse de Sedan), puis capitaine des gardes d’Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, promu maréchal de camp, il est nommé prévôt de la province du Haut et Bas Limousin, décédé après 1679 ; épouse le 3 mai 1637 en l’église réformée de Sedan, Elisabeth ROSSIN demoiselle d’honneur de la princesse de Sedan, fille de Jean, marchand, et de feue Judith LA HURE. D’où :

  1. Henri qui suit,
  2. Frédéric ZBONSKI dit PASSEBON colonel d’un régiment au service des Etats de Hollande, né le 22 mars 1640 à Sedan, baptisé le 2 avril suivant au temple (parrain Frédéric de Roye duc de la Rochefoucault, comte de Roucy, marraine Suzanne de Cournaudon), mort sans postérité.
  3. David ZBONSKI dit PASSEBON né le 21 octobre 1642 à Sedan, baptisé le 26 octobre au temple (parrain David Camus, marraine Jeanne Trouillart), mort en bas âge.
  4. Isaac ZBONSKI dit PASSEBON né le 15 août 1645 à Sedan, baptisé le 27 août au temple (parrain Isaac Pillon, marraine Anne Trouillart sa femme), décédé le 4 décembre 1654 à Sedan, inhumé au cimetière protestant.

III - Henri ZBONSKI de PASSEBON dit le Chevalier de Passebon, chevalier, officier de marine, il est successivement sous-lieutenant de galères sur La Réale (24 mars 1670), lieutenant de galères (22 décembre 1676), fait plusieurs campagnes en Méditerranée, sur La Perle (1682) avec laquelle il participe au bombardement de Gênes (1684), abjure le protestantisme, reçoit une pension du roi de 1000 livres en récompense de ses services (1687), commande à bord de La Fortune (1692), et de La Patronne, avec le grade de capitaine-lieutenant de vaisseau (15 février 1693), promu capitaine des galères du roi (1695), il fut un graveur de marine remarqué par ses contemporains, notamment pour son ouvrage donnant les Plans de plusieurs bâtiments de mer avec leurs proportions (Marseille, 1690), et pour son Plan général de la ville de Marseille en 1701 ; né le 18 janvier 1638 à Sedan, baptisé le 21 janvier en l’église protestante de Sedan (parrain Henry de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, marraine Charlotte, sa fille), décédé le 20 janvier 1705 à Marseille, enseveli le lendemain en l’église des Accoules; épouse le 25 octobre 1678 au temple de Velaux, suivant contrat du 21 octobre, Anne Marguerite BROUSSON fille de Jean, marchand droguiste et banquier, bourgeois de Marseille, et de Catherine Marie GAMOND. D’où :

  1. Jean-François ZBONSKI de PASSEBON écuyer, sert quelques temps dans le génie, puis entre à la Trappe, né à Marseille, baptisé le 23 décembre 1679 au temple protestant de Velaux (parrain François de Passebon, marraine Catherine de Gamond sa grand-mère).
  2. (Anne) Elisabeth ZBONSKI de PASSEBON née à Marseille, baptisée le 28 juillet 1682 au temple protestant de Velaux (parrain Paul Taleman sieur de Lussac, marraine Catherine de Gamond), décédée le 5 juillet 1749 à Bezouce (Gard), inhumée le lendemain à Nîmes, épouse le 29 novembre 1705 en l’église Saint-Castor de Nîmes, suivant contrat du 21 octobre, Charles MAGNE, avocat, conseiller du roi et juge au présidial de Nîmes, né en 1682 à Nîmes, décédé le 25 juin 1742 à Bezouce, inhumé le lendemain, fils de Charles Guillaume, conseiller du roi et lieutenant de viguier en la viguerie et conventions royaux de Nîmes, et d’Elisabeth Marie de FERRAND. L’épouse apporte en dot notamment le domaine de la Roque à Nîmes, acquis par son aïeul Jean Brousson en 1678. D’où postérité.
  3. Henry qui suit,
  4. Françoise ZBONSKI de PASSEBON née le 9 novembre 1685 à Marseille, baptisée le lendemain en l’église Notre-Dame des Accoules (parrain Charles Gaspard Guillaume de Vintimille du Luc, des comtes de Marseille, évêque de Marseille, marraine dame Françoise Jacques intendante de justice de la Provence, sic), décédée le 29 octobre 1761 à Marseille en l’abbaye de Notre-Dame du Mont Sion, inhumée le lendemain en l’église des Accoules, au tombeau de ses ancêtres, épouse par contrat du 30 juillet 1723 à Marseille, Honoré de ROME d’ARDENE sieur d’Ardène, seigneur de Banon et de sa vallée, capitaine gouverneur de la Maison du Roi à Marseille, inspecteur des bois et forêts de Provence, veuf d’Antoinette LEROY, né vers 1651, fils de Pierre, bourgeois de Mane, et de Magdeleine de TENDE. Il meurt en 1726.

IV – Henry ZBONSKI de PASSEBON écuyer, sert sur les galères, nommé capitaine d’infanterie au régiment de la Marine (1702), réformé en 1709, capitaine au régiment d’Esgrigny infanterie, qu’il quitte pour être ingénieur, nommé chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis (1720), il est ensuite ingénieur ordinaire du roi en chef des places du département de Marseille, teste le 4 mars 1744 à Marseille (Chambon, not.), né à Marseille, baptisé le 20 avril 1684 au temple de Velaux (parrain Mr Charles, trésorier des galères du roi, marraine Catherine Brousson), inhumé le 14 octobre 1749 en la paroisse des Accoules ; épouse le 4 août 1739 en l’église Notre-Dame de la Major à Marseille, Anne (Marguerite) BELANGER née le 20 novembre 1714 à Marseille, fille de Charles, marchand, et de Françoise PONS. Veuve, elle se remarie le 17 décembre 1754 en l’église de la Major à Marseille, à Jean-François de DIEUDé. D’où :

V – Charles-Henry ZBONSKI de PASSEBON dit le Comte de Passebon, chevalier, lieutenant des maréchaux de France aux ports de Toulon et Marseille (25 septembre 1771), membre de l’Académie de Marseille, propriétaire, signe Zbonsky de Passebon (1770), né le 17 juin 1741 à Marseille, baptisé le lendemain en l’église de la Major (parrain Charles Belanger, négociant, marraine Françoise Zbonski de Passebon veuve d’Honoré Rome d’Ardène), décédé le 27 décembre 1828 à Marseille, épouse le 8 mars 1768 en l’église Saint-Ferréol de Marseille, Magdeleine STAMMA fille de Georges, négociant
d’Alep en Syrie, et de Sophie RATOUN, en présence de Joseph Stamma, son frère, Joseph Brès, avocat en la cour, Jean-Louis Cortez chevalier de Saint-Louis, et Joseph Gambin prêtre. Magdeleine appartient à l’une des premières familles catholiques anciennes-syriennes d’Alep (Shtamma) pratiquant le commerce international, en lien avec les Roux, de Marseille, dont le comptoir est à Smyrne ; elle est la nièce du champion d'échecs Philippe Stamma, auteur d’un Essai sur le jeu des échecs publié à Paris (1737). Georges Stamma, qui commerçait avec la Chine, meurt le 17 novembre 1784 à Viroflay où il résidait depuis environ 15 ans chez Joseph Chammas, négociant, son proche parent. D’où :

  1. Joseph-Henri qui suit,
  2. (Magdeleine) Félicité ZBONSKI de PASSEBON née le 6 mars 1770 à Marseille, baptisée le lendemain en l’église Saint-Ferréol (parrain François Antelmy négociant, marraine Magdeleine Félicité Deydier Curiol de Mirabeau), décédée le 25 juillet 1795 à Viroflay, épouse le 7 décembre 1791 en l’église Saint-Roch à Paris, Joseph (Ruscalla Cazadour) CHAMMAS négociant, né vers 1750 à Diyarbakir en Mésopotamie (Turquie), fils de Ruscalla Cazadour, et de Marie NABUTE. Résidant en France depuis de nombreuses années, il fut adopté par son oncle Cyriac Cazadour Chammas, proche parent de Georges Stamma. Veuf, il se remarie le 24 février 1796 à Dorothée DELAPORTE, et meurt le 4 juillet 1822 à Paris, inhumé le lendemain au Père Lachaise.

VI – Joseph-Henri ZBONSKI de PASSEBON chevalier, propriétaire à Marseille, né le 19 janvier 1769 à Marseille, baptisé le lendemain en l’église Notre-Dame de la Major (parrain Joseph Stamma, bourgeois, son oncle, marraine Anne Marie Catherine Maurel de Chaudi), décédé le 28 février 1841 à Marseille, épouse le 24 mai 1791 en l’église Saint-Martin de Marseille, (Marie) Louise CADE née le 25 août 1767 à Marseille, fille de Joseph, marchand fabricant de bas, et de feue Marie-Thérèse BOYER. 2) le 24 mars 1795 à Marseille (4 germinal an III), (Marie Suzanne) Angeline DEVIEU née en janvier 1781 à Marseille, y décédée le 11 février 1832, fille de Jean Etienne Lazare, négociant, et de (Anne) Thérèse SABATIER. 3) le 31 mars 1832 à Marseille, Marie Catherine BERNUS née en 1795 à Marseille, décédée le 16 août 1865 à Istres, fille de Jean-Baptiste, portefaix, et de Marie BRUN. D’où, du second mariage :

  1. Marie-Anne Henriette Zarine ZBONSKI de PASSEBON propriétaire à Marseille, célibataire, née le 1er février 1797 à Marseille, y décédée le 28 décembre 1862.


Joseph-Henri Zbonski de Passebon
(1769-1841)
© FB. coll. privée


 

 

 
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