Anciennes familles de Provence
   

 

 

Léon de Berluc-Pérussis

(1835-1902)

provençaliste et félibre


Né en 1835, d'une ancienne famille de Forcalquier, fils et petit-fils de magistrats, il fait ses études de droit à Aix et se fait inscrire en 1856 au barreau de cette ville. Dès 1853, il collabore au Mercure aptésien et à L'Abeille du Midi, sa vocation littéraire s'affirme et sa vie, soit à Aix, soit au château de Porchères, se consacre bientôt aux études et aux manifestations de son patriotisme provincial.

Membre, puis inspecteur divisionnaire de la Société française d'Archéologie en 1862, académicien d'Aix en 1865, adepte du Félibrige dès ses premières manifestations, Mistral l’appelle ainsi dans une lettre du 25 octobre 1875 :

" Felibre car, permettez-moi de vous donner ce titre car vous l’avez gagné vingt fois par tout ce que vous mettez de patriotisme, d’intelligence et de goût au service de la Provence".

Majoral du félibrige en 1876, membre du Comité des Beaux-Arts du ministère de l'Instruction publique, agrégé à toutes les sociétés savantes de sa province, il fonde la Société littéraire d'Apt en 1862, et organise les fêtes du 5e centenaire de Pétrarque à Avignon en 1874, préside en 1875 les fêtes littéraires de Notre-Dame de Provence, fonde la même année l'Abrégé de Forcalquier, section alpine du félibrige, préside aux fêtes de Gassendi à Digne en 1878, fonde la Société académique de cette ville, organise en 1882 les Fêtes latines de Forcalquier et de Gap, anime par sa présence et sa parole tous les congrès, toutes les réunions où l'âme de la Provence peut être exaltée et le patriotisme local encouragé.

Paul Mariéton dira à son tour, en 1894 (La terre provençale, p.239) :

"Nul n'a plus fait que M. de Berluc-Pérussis pour sauver de la routine et guérir des lieux communs, les anciens groupes littéraires des capitales déchues du Midi, pour leur infuser la jeunesse avec un sang nouveau."

Partisan de la décentralisation, du rétablissement des libertés provinciales et locales, il manque toutefois de moyens d'action.

Il publie des discours, des éloges, quelques notes sur l'agriculture et des études d'histoire locale : les anciennes faïenceries de Haute-Provence (1885), Les quatre paroisses urbaines de Forcalquier (1888), Lincel et Saint-Martin (1895). Il prend parfois le pseudonyme A. de Gagnaud.

Il fut tout à la fois poète français et provençal. Ses poésies françaises sont parfois laborieuses, les provençales sont ciselées avec un soin extrême; la recherche des rimes les rend cependant peu intelligibles à ceux qui ne connaissent pas le dialecte parlé.


La Madalenen (1881) d'une inspiration analogue à celle du Vase brisé, peut être considérée comme son chef-d'oeuvre.

A noter que Léon de Berluc avait de fréquentes relations avec son lointain cousin Ubaldino Peruzzi, gonfalonnier de Florence, qui défendait comme lui la fraternité latine, et joua un rôle considérable en 1859 lors de l’annexion de la Toscane au royaume de Sardaigne, et sera nommé ministre de l’intérieur du nouveau gouvernement italien (Corresp. Mistral-Berluc annotée par B. Durand).

 





Portraits de famille
(Coll. privée ©AnciennesFamillesDeProvence)






Hélène de Berluc
son épouse, née Pin.





Anne de Berluc-Pérussis,
leur fille.

Autre photographie de
Léon de Berluc-Pérussis jeune












 
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