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Anciennes familles de Provence | |||
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(de) Bertet
La famille Bertet de La Clue,
maintenue noble en 1668, appartient à l’ancienne bourgeoisie de la
ville de Moustiers. Antoine Bertet y est notaire de 1471 à 1499,
puis Jean Bertet, de 1497 à 1505. La filiation commence avec
Gaspard Bertet, marchand, qui épouse en 1544 la fille d’Honoré
Arbaud, riche drapier à Aups et seigneur de Bresc, et adopte vers
cette époque les qualificatifs de la noblesse. Guilhem Bertet, son
fils, écuyer, acquiert le domaine de La Clue. Il a trois
fils : Pierre, auteur de la branche de Segriès, qui s’éteint
avec sa petite-fille, Anne de Bertet, mariée à un bourgeois de
Moustiers ; Gaspard, qui fait la branche de La Clue, et Jean de
Bertet (1596-1678), prieur de Moustiers, nommé agent général du
clergé de France en 1625 et aumônier du roi Louis XIII en 1634.
La branche de La Clue est la plus illustre : Gaspard de Bertet, capitaine d’infanterie en 1625, est père de Guillaume de Bertet (1626-1692), capitaine et viguier de Moustiers, et aïeul de Jean-François de Bertet de La Clue (1658-1724), juge de Moustiers, qui obtient d’être maintenu noble en 1697, non sans difficulté. Ce dernier a quatre fils entrés au service du roi. L’un d’eux, Jean-François de Bertet de La Clue (1696-1764) dit La Clue-Sabran, fera carrière dans la Marine, et quittera le service en 1764 avec le rang de lieutenant général des armées navales, malgré une terrible défaite contre les Anglais à Lagos en 1759. Gaspard-Nicolas de Bertet de La Clue (1732-1815), son neveu, également officier de marine, chef d’escadre en 1784, se retire en 1792 ; resté longtemps célibataire, il épouse à 63 ans la veuve du marquis de Majastres qui décède après quatre ans de mariage, en 1800, sans lui donner d’enfant. Il est le dernier du nom. Armes : d’or à trois roses de gueules, au chef d’azur chargé d’une étoile du champ. Elles ont été ainsi enregistrées à l’Armorial de Provence par Jean-François de Bertet, sieur de la Clue, juge de Moustiers, et par Gaspard de Bertet de La Clue, prieur de Moustiers, son frère ; elles seront également déposées par Gaspard-Nicolas de Bertet, chef d’escadre, lors de son admission aux Etats généraux d’Aix en 1787. Jean-François de Bertet, avocat au parlement, avait pris cependant des armes différentes : écartelé au I et IV d’or à un chevron d’azur accompagné de trois roses de gueules au chef de gueules chargé de trois croix ancrées au pied fiché d’argent, au II et III d’argent à une bande d’azur chargée en chef d’une fleur de lys cousue de gueules, brochant sur un lion passant de gueules. Il s’agit, au premier quartier, des armes des Bertet, de Tarascon, famille de savants et lettrés, contemporains de notre avocat (notamment les frères Jean Bertet, jésuite, Théodose Bertet, capucin, et Rostain Bertet, chanoine de Tarascon et grand archidiacre d’Avignon). Cette communauté d’armoirie évoquant une communauté d’origine entre les deux familles, n’a pas été démontrée mais reste très possible. Deux autres Bertet de Moustiers figurent à l’Armorial : Guillaume de Bertet qualifié « bourgeois » (d’or à la bande d’azur, coupé d’azur au loup passant d’argent), et Marguerite de Thomas, veuve Bertet, aussi « bourgeoise » (d’or au loup passant d’azur, coupé de gueules à la barre d’argent). Il s’agit d’armes de fantaisie, attribuées d’office. Enfin, la famille Bertet, des notaires et juges de Grambois, portait les mêmes armes que les Bertet de Moustiers. Joseph Bertet, vicaire de Grambois, autre Joseph Bertet, notaire à Grambois, et Guillaume Bertet, juge de Grambois, firent enregistrer leurs armes à l’Armorial général. Là aussi, une communauté d’origine paraît très possible.
I – Gaspard BERTET marchand de Moustiers, commence à s’intituler noble et écuyer vers 1544, teste le 16 décembre 1552 (Abert, notaire à Moustiers) pour moitié en faveur de sa femme et pour l’autre moitié en faveur de son fils Guillaume; épouse par contrat passé le 14 juin 1544 à Aups, Françoise ARBAUD fille cadette d’Honoré, seigneur de Bresc, ancien marchand drapier d’Aups, et de Marguerite BERNARD dite de CLARE. Elle est veuve à la date du 22 avril 1574, lors de la transaction que, avec son fils Guillaume, elle établit avec ses neveux Marcellin, Guillaume et Antoine Arbaud fils de Melchior, sieur de Bresc, au sujet de la propriété d’une bastide. D’où :
II – Guillaume alias Guilhem BERTET qualifié écuyer de Moustiers, teste le 21 juin 1629 à Moustiers (Carbonel, not.) ; épouse par contrat du 20 septembre 1573 à Moustiers (Pellissery, not.), Melchionne de PERIER. D’où :
III - Pierre de BERTET écuyer, seigneur de la Clue, élu consul de Moustiers en 1631, achète de Jean de Pontevès comte de Carcès, la terre et arrière-fief de la Clue, ou la Cluse, pour laquelle il rend hommage le 1er février 1634, la revend à son frère Pierre le 18 septembre 1637, est nommé lieutenant du gouverneur de la ville par ordre du comte d’Alais le 7 août 1649 ; épouse par contrat du 11 avril 1606 à Moustiers (Claude Carbonel, not.), Marguerite de SABRAN d’AIGUINES, fille de feu Claude, écuyer, seigneur d’Aiguines et de Chantereine, et de feue Sybille de CASTELLANE SALERNES. D’où :
IV - Guillaume de BERTET écuyer de Moustiers, sieur de Segriès et de la Clue (1657), maintenu noble par jugement de la commission du 26 mai 1668, rend hommage au roi pour sa terre et seigneurie de la Clue ou Cluze (17 novembre 1672), meurt à l’âge d’environ 80 ans, à Moustiers, et est inhumé en la chapelle Saint-Joseph le 6 mai 1700 ; épouse par contrat du 15 août 1656 à Moustiers (Carbonnel, not.), Anne de SABRAN, sa cousine germaine, fille de Marc-Antoine, seigneur de Salleperrine, et de Françoise de DEMANDOLX. D’où :
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