Anciennes familles de Provence
     

 

Charbonnier
de Merveille, de la Robole


 

 

Famille d’officiers au parlement d’Aix, anoblie par charge en 1764. Originaire de la Bréole en haute vallée de la Durance, elle se fixe en la cité comtale avec Jean Charbonnier, premier huissier au parlement en 1678, office qu’il exerce quarante ans et laisse à son fils Jacques-Louis en 1712. Ce dernier ne le conserve pas, et s'attache à vivre en gentilhomme, épousant en 1713 la fille d’un secrétaire du roi et achetant la seigneurie de Merveille-lès-Martigues.

Jacques-Louis Charbonnier laisse de son mariage deux fils : Joseph-Louis Charbonnier de la Suriane, capitaine au régiment de Hainaut, et Jacques Charbonnier de la Robole, l’aîné, qui, après un début de carrière hésitant, prend définitivement la voie du droit. Marié à Paris, il succède à son beau-père dans la charge d’avocat général de la Reine (1762), fonction qu’il continue auprès du comte d’Artois (1773), après avoir acquis entre temps une charge anoblissante de secrétaire du roi (1764). Emigré sous la Révolution, il n’a qu’un fils, Louis Charbonnier de Merveille, que son père associe à sa charge dès 1777, et qui sera député de la noblesse de Provence, et dernier du nom.

La famille Charbonnier posséda la seigneurie de Merveilles près de Berre, avec le domaine de la Suriane à Saint-Chamas, et celui de la Robolle aux Milles.

A noter que, par une branche issue de Jacques Charbonnier, frère de Jean, installée à Pierrevert et Sainte-Tulle, la famille compte toujours des représentants en Haute-Provence.

Armes : de sable au sautoir d’or accompagné en chef d’une étoile et en pointe d’un croissant, le tout d'or, ainsi enregistrées à l’Armorial général par Jean Charbonnier, premier huissier au parlement de Provence. Il s’agit des armes des Charbonnier de Crangeac en Bresse, sans doute par simple imitation.

Armes identiques, à l’exception du croissant qui est d’argent, pour Antoine Charbonnier, tiers consul de la ville d’Arles, dont le lien de parenté avec ceux d’Aix n’est pas établi.



I - Anthoine CHARBONNIER d’où :

II - Jehan CHARBONNIER épouse Anne FABRE d’où :

III - Guilhem CHARBONNIER de la Bréole, épouse par contrat du 30 octobre 1605 à Seyne, Espérite MOULIN fille d’Abraham, ménager, et de Magdeleine GUYON, d’où, entre autres :

IV - Barthélémy CHARBONNIER habitant de Manosque, né à la Bréole vers 1614, décédé le 15 septembre 1692 à Manosque, inhumé le lendemain en la paroisse Saint-Sauveur en présence de Joseph d’Autaman, maître apothicaire et Joseph Auberge, épouse Catherine GUIBAUD décédée le 21 avril 1701 à Manosque, inhumée le lendemain. D’où :

  1. Espérite CHARBONNIER née vers 1646, inhumée le 18 novembre 1696 dans le cimetière de la chapelle Saint-Jean de Venterol, épouse Jean BARNEAUD lieutenant de juge et baile de Ventérol, fils de Jehan. Il meurt en 1702.
  2. Jeanne CHARBONNIER décédée le 1er janvier 1724 à Seyne, épouse le 8 mai 1669 en l’église de Seyne, Antoine CHAUVET, décédé le 13 avril 1693, fils de Pierre, et de Marguerite HERMITE.
  3. Elisabeth alias Isabeau CHARBONNIER née vers 1651, décédée le 3 octobre 1698 à Venterol, inhumée le même jour, épouse Jacques BARNEAUD fils de Jehan.
  4. Etienne CHARBONNIER parrain de son neveu en 1694.
  5. Jean qui suit,
  6. Jacques CHARBONNIER bourgeois de Manosque, décédé le 24 janvier 1709 à Pierrevert, inhumé le lendemain, épouse le 26 juin 1691 en l’église de Pierrevert, Anne SAUTEIRON fille de François, bourgeois et consul dudit lieu, et de Melchionne BAUDRIC, en présence d’Anthoine Sauteiron, Gaspard Martin, notaire de Sainte-Tulle, Anthoine Bon et messire Jean Sauvan vicaire. D’où descendance à Pierrevert, Sainte-Tulle (voir données J. Cayre, Généanet).
  7. Barthélémy CHARBONNIER procureur du roi au siège d’Aix, épouse le 17 novembre 1693 en l’église de la Madeleine d’Aix, Marthe de BARBEZIEUX fille d’Henry, maître apothicaire à Aix, et de Magdeleine de MARGUERIT. D’où :

    1. Thérèse CHARBONNIER épouse 21 décembre 1719 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Jean-Baptiste GUELTON du PIGNET fils de René, écrivain de la Marine, et de Louise PIELLAT du PIGNET.
    2. Magdeleine CHARBONNIER née le 20 janvier 1702 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jean Charbonnier premier huissier au parlement, marraine Magdeleine Marguerit).
    3. Catherine Françoise CHARBONNIER née le 28 mars 1703 à Aix, baptisée le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Honoré de Reboul, conseiller du roi, marraine Angélique d’Antelmy).
    4. Louis CHARBONNIER de BARBEZIEUX chanoine de l’église cathédrale de Châlons, prieur commendataire du prieuré de Saint-Louis, né le 13 mars 1705 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Louis Charbonnier, marraine Magdeleine Marguerit).
    5. Thérèse CHARBONNIER née le 5 novembre 1707 à Aix, baptisée le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Barthélémy Liéron procureur au siège, marraine Thérèse Dignossi).

V - Jean CHARBONNIER premier huissier au parlement de Provence (provisions données à Paris le 24 février 1678), habitant d’Aix, né à la Bréole, épouse le 6 février 1679 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Marquise MARGUERIT, décédée le 10 août 1716 à Aix, inhumée le lendemain en la paroisse du Saint-Esprit, fille de Jean-François, receveur des épices et greffier au siège d’Aix, et de Claire MARTINOT ; en présence d’Antoine Lantelme, Joseph Fuzat, commis au greffe du siège, Jacques Deluy et Guillaume Touche ecclésiastique. D’où :

  1. Jean-François CHARBONNIER né le 13 mai 1684 à Aix, baptisé le même jour en l’église du Saint-Esprit (parrain Jean-François Marguerit, receveur des épices, marraine Jeanne Aubert veuve de Maurice Traversery).
  2. Joseph CHARBONNIER avocat en la cour du parlement de Provence, né le 21 mai 1686 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain François de Leydet sieur de Calissane conseiller au parlement, marraine Marguerite Traversery).
  3. Jacques Louis qui suit,

VI – Jacques Louis CHARBONNIER écuyer, seigneur de Merveille, succède à son père dans la charge de premier huissier au parlement de Provence (provisions données à Versailles le 10 janvier 1712, avec dispense d’âge du 14 juin 1711), mais démissionne en 1714 (office acquis par Antoine Bellon qui en est pourvu le 17 octobre 1714), élu député des Etats de Provence, né le 25 août 1689 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jacques Robert, chirurgien, marraine Marguerite d’Autremand), épouse le 29 octobre 1713 en l’église Sainte-Madeleine, Angélique d’HERAUD fille de Jacques, avocat au parlement, conseiller secrétaire du roi audiencier en la chancellerie de Provence, et de Marguerite de BEAUFORT. D’où :

  1. Jacques qui suit,
  2. Joseph CHARBONNIER né le 23 juillet 1718 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Joseph Charbonnier, avocat en la cour, marraine Marie Elisabeth d’Héraud) inhumé le 21 juillet 1723 à Gardanne.
  3. Joseph Louis CHARBONNIER né et ondoyé à la maison le 22 août 1724 à Aix, suppléments de baptême le 25 en l’église Sainte-Madeleine (parrain Joseph Bègue docteur en médecine, marraine Claire Marguerit).
  4. Thérèse de CHARBONNIER née le 19 mai 1727 à Aix, baptisée le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Antoine Constans, seigneur de Beynes, conseiller du roi trésorier général de France, marraine Thérèse de Beaufort).
  5. Joseph Louis Amédée Bernard CHARBONNIER de LA SURIANE écuyer, capitaine au régiment de Hainaut, né le 29 mai 1728 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Bernard Héraud, marraine Honorade Cabassole).

VII – Jacques CHARBONNIER de LA ROBOLE écuyer, seigneur de Merveille et la Robole, fut d’abord clerc tonsuré du diocèse d’Aix et, sous l’impulsion de Mgr l’archevêque de Cambrai, abbé commendataire de Saint-Evroult, se fit pourvoir du prieuré de Maule, diocèse de Chartres, dépendant de ladite abbaye, mais dont les revenus appartenaient aux prêtres de l’Oratoire à Paris ; après publication de mémoires et procès, il est débouté par arrêt en 1746 ; il est ensuite capitaine d’infanterie puis se tourne vers le droit, est reçu docteur de l’université d’Avignon (10 février 1753), obtient la charge d’avocat général de la Reine, en survivance de son beau-père, qu’il exerce à partir de 1762 (ses revenus en 1769 sont de 1500 livres par an (300 de gages, 1200 pour son entretien), est désigné comme agent du corps de la noblesse à Paris le 27 septembre 1761, acquiert une charge anoblissante de conseiller secrétaire du roi, maison et couronne de France, des héritiers de Jean Vautier de Seuil, dans laquelle il est reçu le 4 juin 1764 et qu’il résignera en faveur de son fils le 1er septembre 1786, devient l’un des syndics de cette compagnie, quitte sa charge d’avocat général de la Reine pour la même fonction au conseil de Mgr le comte d’Artois, frère du roi, qu’il exerce avec son fils de 1773 à 1783 ; par lettres patentes de décembre 1772 il est maintenu dans le droit d’établir des viviers, bourdigues et gardoirs de poissons en l’étang de Berre le long de sa seigneurie de Merveille (droit accordé par Henri III en 1547 à Nicolas de Concils Agaffin, tombé en désuétude et qu’il réclama en 1769, mais après vérification ces lettres furent annulées et le droit restreint à une seule bourdigue pour usage personnel par lettres patentes du 15 juin 1780), vend peu après la seigneurie de Merveille au sieur Julien (laquelle seigneurie est acquise peu après par Louis-Augustin de Viguier) ; il possède des terres en Normandie (à Hotot-en-Auge qu’il vend le 24 mai 1792), émigre sous la Révolution ; né le 19 septembre 1716 à Aix, baptisé le lendemain en l’église du Saint-Esprit (parrain Jacques d’Héraud conseiller du roi secrétaire du roi maison et couronne de France, marraine Marthe Barbezier veuve de Mre Charbonner procureur au siège),  meurt après 1792 ; épouse par contrat à Paris, Marie-Gabrielle TARTARIN veuve de Louis MARCADE, avocat au parlement, née vers 1720 décédée en sa maison rue des Bons-Enfants à Paris et inhumée le 8 septembre 1786 en l’église Saint-Eustache, fille de Pierre, avocat en parlement, avocat général de la reine à la suite de son père, contrôleur général des rentes et bons d’État du Conseil, et de Gabrielle GUINET, sa première épouse. D’où :

  1. Louis (Marie Véran) qui suit,
  2. Thérèse Marie-Sophie CHARBONNIER de LA ROBOLE née en 1757, décédée le 13 octobre 1758 à la Fare, âgée d’un an.

VIII – Louis CHARBONNIER de MERVEILLE écuyer, seigneur de Merveille, conseiller et avocat général du conseil du comte d’Artois en survivance de son père de 1777 à 1783, puis secrétaire du roi maison et couronne de France et de ses Finances, en survivance et par adjonction à l’office de son père (provisions du 6 septembre 1786, office supprimé en 1790), député de la noblesse de Provence; né le 23 novembre 1753 à Marseille, baptisé le lendemain en l’église Saint-Martin (parrain Louis Charbonnier, son grand-père, marraine Barbe Catherine Guiné sa tante maternelle). Destinée inconnue.



 
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