Famille distinguée de la noblesse de Provence, venue à Marseille vers 1530, enrichie dans le négoce des épices, portée au consulat puis anoblie (1653), elle s'est particulièrement illustrée au XVIIIe par deux présidents à la cour des Comptes, et au XIXe siècle par deux évêques de Marseille.

Les Mazenod ont leurs racines en Jarez, entre Forez et Lyonnais, où ils sont cités dès 1335. Marchands apothicaires à Saint-Chamond, leur position est importante en cette cité au XVIe siècle, époque à laquelle ils forment plusieurs branches. L’une restée à Saint-Chamond, est anoblie par l’échevinat de Lyon (1659), et acquiert la seigneurie de Paveysin, une autre issue de l’apothicaire Arthaud Mazenod, se fixe vers 1600 à Saint-Etienne et prend le nom de Mazenod du Cluzel.

La troisième branche vient en Provence tôt, dans le XVIe siècle, pratiquer le commerce de droguerie et d’épices. François Mazenod, maître apothicaire, est le premier installé à Marseille; marié en 1534 à Catherine Cartier puis à Leynette Montaigne, il teste en 1546, sans enfant. Deux de ses neveux viennent reprendre l'activité de sa boutique, Estienne et Zacharie.

Zacharie Mazenod, maître apothicaire à Marseille, est l’auteur d’un rameau éteint en la personne de son arrière-petit-fils François de Mazenod, négociant, député du commerce puis premier échevin de la ville (1672), lequel n’eut qu’un fils, Pierre, mort sans postérité. La mère de ce dernier, Dimanche Greynat, mourut en 1708, laissant tous ses biens à l’hôpital des pauvres et convalescents de Marseille.

Estienne Mazenod, marchand apothicaire, épousa Magdeleine Montaigne, fille d’apothicaire et nièce de Leynette Montaigne ci-dessus. Ils eurent deux fils mariés : Anthoine et Amable. Amable Mazenod, marchand, eut au moins onze enfants, dont seul l’un, Faby, eut postérité. Ce dernier était filleul du capitaine Faby de Casaulx et s'engagea au service du roi. Installé en Brie, il fut capitaine des chasses royales et entra au service du maréchal de Vitry (gouverneur de Provence de 1631 à 1637), qui le nomma capitaine de son château de Coubert. Cette branche des Mazenod de Brie donna plusieurs générations de gentilhommes de la vénerie du roi et officiers militaires de mérite. Elle avait, sous Louis XV, sa résidence au château de Boisgarnier à Pécy, dont elle prit quelque temps le nom, puis habita le château du Plessis à Dontilly, et s’est éteinte en 1986.

Antoine Mazenod, apothicaire de Marseille, également capitaine, fut père de Charles Mazenod, riche marchand droguiste et bourgeois, second consul (1651), anobli deux ans plus tard (1653) pour avoir défendu les intérêts du roi et ramené l’ordre en Provence durant son consulat. Maintenu noble en 1668, il acheta la terre de Beaupré à Signes, et épousa Jeanne de Thomas, fille du baron de la Garde et de Sainte-Marguerite.

Bien que nobles, les Mazenod de Beaupré conservèrent leurs intérêts commerciaux encore un siècle. Ils quittèrent définitivement cette activité avec Charles-Alexandre de Mazenod (1718-1795) seigneur de Beaupré et Saint-Laurent-du-Verdon, mousquetaire du roi, qui dut renoncer à la carrière militaire après une chute de cheval, étudia le droit et acquit une charge de président en la cour des Comptes de Provence (1741). Son fils, Charles-Antoine de Mazenod (1745-1820), ayant été pourvu d'une charge de président dans la même cour avant la retraite de son père (1771), se retrouva donc à exercer en même temps que lui, les mêmes fonctions.

Les aînés étant de robe, les cadets furent d’Eglise ou d'épée : André de Mazenod (1719-1798) chanoine sacristain d’Aix fut vicaire général de l’évêque de Marseille et vicaire général du chapitre d’Aix. Il laissa sa charge de sacristain de Saint-Sauveur à son neveu Fortuné de Mazenod (1749-1840) chanoine de Marseille ; tous deux, ainsi que le reste de la famille, émigrèrent en Italie à la Révolution. Lors du rétablissement du siège épiscopal de Marseille par Louis XVIII, Fortuné de Mazenod fut choisi pour occuper cette charge éminente et sacré le 6 juillet 1823. Il démissionna 14 ans plus tard en faveur de son neveu Eugène de Mazenod (1782-1861), fondateur de la Société des Oblats de Marie Immaculée (1826), qui sera béatifié puis canonisé en 1995. Louis de Mazenod (1750-1835), dernier fils de Charles-Alexandre, fit carrière dans la Marine, qu’il quitta à la Restauration avec le grade de contre-amiral et la croix de Saint-Louis.

Les Mazenod de Beaupré s’éteignent à la mort de la marquise de Boisgelin, sœur de Mgr Eugène de Mazenod, en 1867.

Armes : d’azur à trois molettes d’or au chef d’or chargé de trois bandes de gueules. Cependant, les armes enregistrées à l’Armorial général par Charles Joseph de Mazenod sieur de Beaupré, sont : d’or à trois bandes de gueules, coupé d’azur à trois molettes d’or. La branche de Brie portait : d'azur à trois molettes d'or au chef barré de gueules et d'or.

I - Henry MAZENOD marchand à Saint-Chamond en Lyonnais, héritier substitué de son oncle Louis Mazenod, notaire royal, épouse vers 1515, Jehanne MAGNIN inhumée en juin 1545 en l’église Sainte-Barbe de Saint-Chamond. D’où :

1. Mathieu MAZENOD = ? marchand de Saint-Chamond, auteur de la branche du Lyonnais-Forez, seule subsistante.
2. Françoise MAZENOD épouse Claude CARRIER, notaire royal de Saint-Chamond.
3. Anne MAZENOD non mariée en 1556.
4. Catherine MAZENOD épouse SIBERT moulinier de soie à Saint-Chamond.
5. Estienne qui suit,
6. Zacharie auteur du second rameau de Marseille.

II - Estienne MAZENOD maître apothicaire et marchand d’aromates à Marseille, où il reprend la droguerie de son oncle François Mazenod; né vers 1520 à Saint-Chamond, teste le 14 novembre 1564 à Marseille (Hector Antelme, not.) et meurt avant le 1er décembre 1568, date de l’inventaire de sa boutique, épouse par contrat du 28 mars 1546 à Marseille, Magdeleine MONTAIGNE née le 22 décembre 1530 à Marseille, fille de Jacques, marchand apothicaire, bombardier, et de Marguerite BOISSON. Remariée par contrat du 22 juillet 1572 à Jehan VITALIS médecin. D’où :

1. Claude MAZENOD
2. Jehan MAZENOD
3. Delphine MAZENOD teste en 1577, épouse 1) par contrat du 2 août 1561 à Marseille, Bastien ALLENE fils de feu Barthélémy marchand, et de Jaumette GRATIAN. 2) par contrat du 12 septembre 1574 à Marseille, Anthoine MERCADIER, apothicaire, natif d’Annot, fils de Jehan, et de Magdeleine NIEL.
4. Anthoine qui suit,
5. Amable MAZENOD marchand bourgeois de Marseille, teste le 12 août 1607 à Marseille (Pierre Blanc, not.), y épouse le 15 novembre 1581 en l’église Notre-Dame de la Major, suivant contrat du 13 novembre (Pierre Blanc, not.), Véronique de TASSON fille de Nicolas Rémi, écuyer, et d’Anne de PAUL. Veuve, elle fait une donation à son fils Faby le 3 avril 1636 (David, not.). D’où :
   
   
   1. Poupeau MAZENOD marinier à Marseille, épouse le 11 mars 1618 en l’église de la Major, suivant contrat signé la veille en la maison du père de l’épouse (Bernard Mittre, not.), Virgine de RAINS fille de capitaine Honorat et de Blanche FRANÇOIS, l’épouse reçoit en dot de ses parents une somme de 1.200 livres.
   2. Philippe MAZENOD baptisé le 11 mai 1586 en l’église Notre-Dame des Accoules (parrain seigneur Balbane, marraine Anne Marseillain).
   3. Cyprian MAZENOD baptisé le 15 août 1587 en l’église Saint-Marcel de Marseille tempores pestis (parrain Jacques Coste, marraine Venture Barthalot).
   4. Jehan MAZENOD baptisé le 16 avril 1590 en l’église Notre-Dame de la Major (parrain Jehan Champourcin, marraine Marselle d’Altovitis).
   5. Honorat MAZENOD baptisé le 24 février 1591 en l’église Notre-Dame de la Major (parrain Honorat Alene, marraine Catherine Candolle).
   6. François MAZENOD baptisé le 19 novembre 1593 en l’église Notre-Dame de la Major (parrain François Lombra…, marraine Claire Samarit).
   7. Faby auteur de la branche de Brie.
   8. Charles MAZENOD baptisé le 27 octobre 1598 en l’église de Peynier (parrain Charles Darlet, marraine Jehanne Martin).
   9. Anne MAZENOD baptisée le 14 janvier 1601 en l’église de Peynier (parrain Melchior Aycard, marraine Anne de Rochas).
   10. Marguerite MAZENOD baptisée le 4 novembre 1608 en l’église Notre-Dame de la Major (parrain Gabriel d’Ollivier, marraine Marguerite Mercadier).
   11. Magdeleine de MAZENOD épouse le 21 juin 1631 en l’église de la Major, suivant contrat du 12 mai, César LONGY marchand bourgeois de Marseille, fils de Jehan, marchand, et de Marguerite TEISSERE, l’épouse est assistée de sa mère et de Pompée son frère.

III - Anthoine MAZENOD marchand apothicaire de Marseille, capitaine, qualifié écuyer, né en 1551 à Marseille, décédé avant 1617 ; épouse 1) par contrat du 21 mai 1576 à Marseille (Donosan, not.), Magdeleine de RUIER fille d’Anthoine, bourgeois, et de Magdeleine ROUVANE. 2) par contrat du 24 novembre 1593 à Marseille (Guil. Giraudon, not.), Isabeau de GARDIOLLE née à Avignon, fille de feu François, et d’Isabeau de RHODES ; l’épouse apporte en dot tous ses biens et droits, l’époux lui constitue en douaire la somme de 100 écus d’or valeur de 1577, ils nomment pour procureurs spéciaux pour la validité de leurs donations Jehan-Baptiste de La Mer et Laurens du Roure procureur au siège, contrat signé en la maison de Jean Le Villain écuyer, en présence de Vincens du Roux aussi écuyer. D’où :

1. Du premier lit : Pierre MAZENOD baptisé le 14 avril 1577 en l’église Saint-Martin de Marseille (parrain Pierre Martin conseiller du roi trésorier de France en Provence, marraine Magdeleine Montaigne).
2. Jacques MAZENOD épouse le 5 avril 1605 en l’église Notre-Dame des Accoules à Marseille, Anthonette PACHIER fille de François, patron marinier, et de Magdeleine FLORY. D’où :
   
   
1. Marguerite MAZENOD baptisée le 19 septembre 1606 en l’église Notre-Dame des Accoules (parrain Jehan Besson, marraine Marguerite de Gay).
2. Emmanuel MAZENOD baptisé le 20 octobre 1612 en l’église Notre-Dame des Accoules (parrain André Romanenq, marraine Catherine Fort).
   
   
3. Estienne MAZENOD baptisé le 7 octobre 1591 en l’église Saint-Martin de Marseille (parrain Estienne Arguier, marraine Suzanne de Paul).
   
   
4. Du second lit : Charles qui suit,
5. Jehanne MAZENOD baptisée le 15 octobre 1607 en l’église Saint-Martin de Marseille (parrain François Paul, marraine Jeanne d’Antoine), épouse Vincent MAZET.

IV - Charles MAZENOD riche marchand et négociant droguiste à Marseille, seigneur de Beaupré à Signes (Var), élu second consul de Marseille (octobre 1650), anobli par Louis XIV en récompense de son action lors de son consulat, où il soutint le parti du roi dans le conflit opposant Sabreurs et Canivets et ramena l'ordre à Aix et Marseille (lettres données à Paris en mai 1653, confirmées en avril 1667 par suite de la révocation des anoblissements de 1665), compromis dans l’affaire de Niozelles et exilé par ordre de Mazarin à Poitiers (1660), maintenu dans sa noblesse (jugement du 29 juillet 1667), teste en 1660, 1663, 1668 ; meurt en octobre 1668, épouse 1) par contrat du 28 novembre 1617 à Marseille (Antoine Parat, not.), Magdeleine de SUFFIN fille d’Honoré, et de Batrone FAVIER, l’épouse est dotée de 3.000 livres, et deux coffres en noyer, présents Simon de Cipriani bourgeois, et Raphel Franco marchand. 2) le 17 juin 1649 en l’église de la Ciotat, suivant contrat du 31 décembre suivant (Antoine Prépaud, not.), Jeanne de THOMAS de LA GARDE fille de feu Jean, baron de Sainte-Marguerite et de la Garde, et de Françoise GRIMAUD de REGUSSE. Elle fonde en 1665 la chapelle du château de Beaupré à Signes, et est présente au mariage de son fils en 1678. D’où :

1. Du second mariage : Charles-Joseph qui suit,
2. Nicolas MAZENOD
3. Marguerite de MAZENOD née et ondoyée le 24 août 1661, cérémonies du baptême suppléées le 10 novembre 1663 en l’église Saint-Martin de Marseille (parrain Marc-Antoine Mazenod seigneur de Pavesin, de la ville de Lyon, marraine Marguerite de Napollon) ; épouse le 22 janvier 1684 en l’église Saint-Martin de Marseille, François d’ARENE écuyer de Marseille, fils d’Antoine, écuyer, et de feue Louise de BEDARRIDES dame de Carqueirane.
4. Anne de MAZENOD baptisée le 2 avril 1664 en l’église Saint-Martin de Marseille (parrain noble Charles de Mazenod fils de Marc-Anthoine, marraine Anne de Grenad femme de François de Mazenod), épouse le 11 septembre 1696 en l’église Saint-Ferréol de Marseille, Jules César de THOMAS de LA GARDE baron de Sainte-Marguerite, co-seigneur de la Garde, avocat, lieutenant général civil et criminel au siège de Toulon, âgé de 39 ans, son cousin, fils de Joseph Paul, écuyer, baron de Sainte-Marguerite, seigneur de la Garde, et de Blanche de RICARD BREGANÇON. Il meurt de la peste en 1720.

V - Charles-Joseph de MAZENOD écuyer, seigneur de Beaupré, teste le 15 octobre 1668 (Donin, not. Marseille), né le 22 décembre 1652 à Marseille, cérémonies de baptême le 8 mai 1653 en l’église Saint-Martin (parrain Joseph Paul Albert de Thomas baron de Sainte-Marguerite seigneur de la Garde, marraine Estiennette de Berton), décédé en 1730, épouse le 19 mai 1678 en l’église Notre-Dame des Accoules à Marseille, Marie GRIMAUD fille de Nicolas, marchand, et d’Anne ROLAND ; l’épouse signe Marie Grimaude. D’où :

1. Jeanne de MAZENOD née en 1679, décédée le 23 février 1744 à Aix, ensevelie le même jour aux Récollets, épouse 1) le 1er avril 1702 en l’église Saint-Martin de Marseille, (Guillaume) Philippe d’ESCALIS de SABRAN chevalier, baron d’Ansouis, Bras et Saint-Julien d’Asse, fils de feu Henry, chevalier, baron d’Ansouis, seigneur de Bras, Saint-Julien d’Asse, Bellegarde, Estoublon, Saint-Martin de Pallières, président au parlement de Provence, et de feue Thérèse d’ANCEZUNE de CADEROUSSE sa première épouse. Il meurt le 13 décembre 1729 à Aix. 2) le 26 décembre 1731 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Ignace de LOMBARD de MALIGNON écuyer, seigneur de Malignon, second consul d’Aix et procureur du pays de Provence, fils de Charles, marquis de Montauroux, seigneur de Saint-Césaire, conseiller au parlement de Provence, et de Louise de GERARD. Il meurt le 10 septembre 1752 à Aix et est inhumé le lendemain en l’église des Récollets.
2. Nicolas de MAZENOD né le 8 novembre 1684 à Marseille, baptisé le même jour en l’église Saint-Martin (parrain Nicolas de Grimaud, marraine Elisabeth de Mazet).= ? religieux à la Primatice de Marseille.
3. Louise de MAZENOD religieuse professe à la Présentation de Marseille, sous le nom de Sœur Anne de la Croix, décédée le 25 août 1761.
4. Louise de MAZENOD née en 1686, inhumée le 17 novembre 1750 à l’Oratoire d’Aix, épouse le 13 août 1711 en l’église Saint-Martin de Marseille, Gaspard d’ANTOINE-VENEL conseiller du roi en la cour des Comptes, Aides et Finances de Provence, fils de feu Henry, conseiller en la cour des Comptes, et de Françoise de PETRA.
5. Charles (Vincent) qui suit,

VI – Charles-Vincent de MAZENOD de BEAUPRE écuyer, seigneur de Beaupré, teste le 15 avril 1738 (Jean, not. Aix), né en 1688, décédé à Marseille et enseveli le 25 avril 1739 aux Grands Augustins, auteur d’un livre de raison continué par son fils ; épouse le 26 mai 1717 en l’église du Saint-Esprit à Aix, suivant contrat de la veille, Marie-Anne de MOURGUES de CALLIAN dame de Callian, baptisée le 5 novembre 1698 à Aix, fille de feu Jacques, co-seigneur de Callian, avocat, assesseur d’Aix, et de Marthe d’ABEILLE sa seconde épouse. Elle meurt à Aix et est inhumée le 18 août 1723. D’où :

1. Charles-Alexandre qui suit,
2. (Charles-Auguste) André de MAZENOD de BEAUPRE dit l’Abbé de Mazenod, entré au séminaire Saint-Sulpice à Paris, licencié en théologie, docteur en Sorbonne, prêtre, chanoine et sacristain de l’église métropolitaine d’Aix (résignera à son neveu), chanoine et archidiacre honoraire de l’église de Marseille, grand vicaire de Mgr de Belsunce évêque de Marseille (1752), puis de Mgr de Belloy (1755), vicaire général capitulaire d’Aix (1770), il « se distingua par son zèle contre l’hérésie janséniste, sa dévotion au culte du Sacré-Cœur et son extrême modestie qui lui fit refuser l’épiscopat » (Ricard, Monseigneur de Mazenod, 1892), refuse de prêter le serment civil du clergé, émigre en Italie, à Turin puis Venise ; né en 1719 à Marseille, décédé le 22 novembre 1798 à Venise, enseveli en l’église Saint-Sylvestre.
3. Anne Blanche de MAZENOD de BEAUPRE religieuse bénédictine à l’abbaye de Soyons, diocèse de Valence, teste le 16 avril 1741 à Valence (Valdemar, not.) ; née et ondoyée à la maison le 23 septembre 1722, cérémonies administrées le 13 octobre 1722 en la cathédrale Sainte-Marie de Toulon (parrain Charles Joseph Paul de Thomas baron de Sainte-Marguerite et de la Garde, marraine Marie-Blanche Paul de Thomas des Martins de Puyloubier).

VII – Charles-Alexandre de MAZENOD de BEAUPRE chevalier, seigneur de Beaupré et Saint-Laurent-du-Verdon, sert dans la première compagnie des mousquetaires du roi (du 3 mai 1735 au 25 juin 1739) qu’il quitte à la suite d’une chute de cheval, nommé président en la cour des Comptes, Aides et Finances de Provence (dispense d’études de droit du 12 août 1740, provisions du 10 février 1741, reçu le 6 mars 1741 en l’office de Pierre de Gueidan, acheté 80.000 livres), bachelier à la faculté d’Aix (16 décembre 1640), puis licencié en droit (4 janvier 1741), second président à mortier au parlement de Provence lors de la réforme Maupeou (1771-1774), conseiller du roi en ses Conseils, rend hommage à Aix, entre les mains de son fils, pour sa terre et seigneurie de Saint-Laurent (17 novembre 1774), possède à Aix l’hôtel des Laugier sur le Cours qui deviendra l’hôtel de Mazenod (53, cours Mirabeau) ; baptisé le 23 février 1718 à Marseille, baptisé le même jour en l’église Saint-Martin (parrain Charles Joseph de Mazenod, marraine Marthe d’Abeille de Callian), décédé le 9 mai 1795 à Aix, inhumé au cimetière de la Madeleine d’Aix; épouse le 10 juin 1743 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, suivant contrat du 1er juillet (Bouteille, not.), (Ursule Elisabeth) Félicité de LAUGIER de SAINT-ANDRE née le 19 novembre 1725 à Aix, y décédée le 13 février 1782, fille d’Antoine, seigneur de Saint-André, avocat, subdélégué général de l’intendance de Provence, chevalier de l’ordre du roi, et de Françoise VARION. D’où :

1. (Charles) Antoine qui suit,
2. Charles Ignace de MAZENOD né le 26 juin 1746 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Ignace de Lombard de Malignon, marraine Françoise de Varion de Laugier son aieule), décédé en 1753.
3. Charles Hippolyte de MAZENOD né le 28 janvier 1748 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Charles Joseph Paul de Thomas président en la cour des Comptes, marraine Louise de Mazenod veuve de Gaspard d’Antoine Venel), y décédé le 25 mai 1759, inhumé le lendemain en sa paroisse.
4. (Charles) Fortuné de MAZENOD dit l’Abbé de Mazenod puis Mgr de Mazenod, séminariste à Aix puis Paris, membre de la Société de Sorbonne, licencié en Sorbonne, prêtre, vicaire général de Glandèves et de Senez, chanoine sacristain de l’église métropolitaine Saint-Sauveur d’Aix (en suite de son oncle), chanoine de l’église cathédrale de Marseille, vicaire général de Mgr de Boisgelin archevêque d’Aix, émigre en Savoie, Suisse puis en Italie, à Livourne, Rome, Naples, en Sicile où il reste vingt ans, nommé évêque de Marseille lors du rétablissement de ce siège (13 janvier 1823, sacré le 6 juillet à Issy, prise de possession le 14 juillet, entrée solennelle le 10 août), démissionne en 1837 en faveur de son neveu, qui le nomme chanoine de premier ordre du chapitre royal de Saint-Denis ; né le 27 avril 1749 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Ignace de Bonnaud de la Galinière, conseiller à la cour, marraine Françoise de Varion de Laugier), décédé le 22 février 1840 à Marseille, inhumé à la Major, son oraison funèbre prononcée par l’abbé Jeancard le 31 mars 1840.
5. (Charles) Louis (Eugène) de MAZENOD dit le Chevalier de Mazenod, officier de marine, fut successivement élève au collège Bourbon, garde de la marine à Toulon (12 janvier 1766), garde du pavillon (1er mars 1766), enseigne de vaisseau (1er octobre 1773), participe à la guerre d’indépendance américaine, promu lieutenant de vaisseau (13 mars 1779), capitaine d’infanterie (1er juin 1780), chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis (2 mai 1782), capitaine de fusiliers (8 février 1784), major de vaisseau (16 décembre 1786), capitaine de vaisseau (1792), émigre à Nice (20 avril 1791), puis en Italie, rentre en France en 1817 et se retire avec le grade de contre-amiral et pension ; né le 30 mars 1750 à Aix, baptisé le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Louis de Félix, baron d’Ollières, représenté par Ignace de Lombard de Malignon, marraine Eugénie de Castellane de Venel Malignon), décédé le 24 février 1835 au palais épiscopal de Marseille, épouse secrètement à Palerme en Sicile, Antonia VITTA sa maîtresse, née en 1762 à Palerme, décédée le 19 juin 1827 à Marseille.
6. Marie-Anne (Sophie) de MAZENOD née le 31 mars 1752 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Charles Henry Gaspard Xavier d’Antoine Venel, marraine Marie-Anne de Laugier Fontienne), inhumée le 25 décembre 1753 en la paroisse Saint-Jean du faubourg.

VIII – Charles-Antoine de MAZENOD de BEAUPRE chevalier, co-seigneur de Saint-Laurent-du-Verdon, élève du collège des Jésuites d’Aix, licencié en droit (16 juin 1764), avocat au parlement de Provence, président à la Cour des Comptes, Aides et Finances de Provence (provisions de 1770 avec dispense d’âge et de parenté, reçu le 10 janvier 1771 en l’office de Gaspard de Maurelet), président à mortier au parlement de Provence à la réunion des deux cours (1771-1774), conseiller du roi en ses Conseils, juriste et humaniste distingué, auteur d’ouvrages restés inédits sur les Etats et tribunaux de Provence (Histoire des contestations entre les parlements et la cour des comptes, 6 vol., Continuation de l’Histoire du parlement depuis 1720 jusqu’en 1771, Abrégé des délibérations de la cour des comptes, etc.), député de la noblesse de Provence aux Etats généraux (1788, 1789), membre de la loge de L’Amitié, émigre à Italie, à Nice (décembre 1790), Venise (mai 1794), Naples (janvier 1798), Palerme (janvier 1799), rentre en France fin décembre 1817 ; né le 24 janvier 1745 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Antoine de Laugier chevalier de l’ordre du roi, subdélégué général de l’intendance de Provence, marraine Marthe d’Abeille de Callian), décédé le 10 octobre 1820 à Marseille ; épouse le 3 février 1778 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, suivant contrat de la veille, Marie-Rose JOANNIS réputée pour sa vertu et sa beauté, née le 29 mai 1760 à Aix, fille de Joseph-Thomas, docteur en médecine, professeur royal à la faculté d’Aix, et d'Elisabeth BONNET, l’épouse est dotée de 120.000 livres. Emigrée avec sa famille en Italie (1791), elle rentre en France avec sa fille pour sauver une partie de ses biens (1795), obtient à cet effet un jugement de divorce, meurt à Aix le 17 décembre 1851, âgée de 95 ans. D’où :

1. Charlotte Elisabeth Eugénie de MAZENOD de BEAUPRE née le 28 février 1779 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Charles Alexandre de Mazenod, président en la cour des Comptes, seigneur de Saint-Laurent, son grand-père, marraine Catherine Elisabeth Bonnet de Joannis sa grand-mère), décédée le 8 septembre 1784 à Aix, inhumée le lendemain au cimetière de la Madeleine.
2. (Charles Joseph) Eugène de MAZENOD de BEAUPRE dit l’Abbé de Mazenod puis Mgr de Mazenod, prélat et saint de l’Eglise catholique ; émigré avec sa famille en Italie (1791), rentré en France (oct. 1802), séminariste de Saint-Sulpice à Paris (12 oct. 1808), sous-diacre (22 déc. 1810), diacre (16 juin 1811), prêtre (21 déc. 1812), fonde la Société de la jeunesse chrétienne d’Aix, puis la Société des Missionnaires de Provence (oct. 1815) qu’il installe à l’ancien Carmel d’Aix, oblat (11 avril 1816), vicaire général et coadjuteur de son oncle l’évêque de Marseille (1823), supérieur de sa communauté appelée Oblats de Saint Charles puis Missionnaires Oblats de Marie Immaculée (approbation par Léon XII le 17 février 1826), évêque in partibus d’Icosie (bref du 1er octobre 1832), succède à son oncle comme évêque de Marseille (ordonnance du 1er avril 1837, bulle du 6 octobre 1837), sénateur de l’Empire (24 juin 1856), off. LH, grd-croix de l’ordre des Deux-Siciles, grd off. Sts Maurice et Lazare de Sardaigne, membre honoraire de l’Académie de Marseille, des sociétés de Statistique, de Médecine, etc. ; né le 1er août 1782 à Aix, baptisé le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Joseph Thomas de Joannis, professeur royal de médecine, son grand-père, marraine Eugénie Françoise d’Antoine, épouse d’Augustin François de Lévesque président honoraire aux Comptes), décédé le 21 mai 1861 au palais épiscopal de Marseille, inhumé à la Major, son oraison prononcée par l’abbé Jeancard (4 juillet 1861), béatifié par Paul VI (19 octobre 1975), puis canonisé par Jean-Paul II (3 décembre 1995).
3. (Charlotte) Eugénie (Antoinette Emilie Césarie) de MAZENOD de BEAUPRE héritière de Saint-Laurent-du-Verdon, émigre en Italie avec sa mère (juin 1791), rentre en France en 1795 ; née le 31 octobre 1785 à Aix, ondoyée à la maison, cérémonies de baptême le 17 janvier 1786 en l’église Sainte-Madeleine (parrain Louis-César des Martins marquis de Puyloubier, marraine Alexandrine Gabrielle Elisabeth de Joannis épouse du conseiller de Pierrefeu), décédée le 20 août 1867 chez sa fille Mme de Damas au château de Cirey en Champagne, inhumée le 27 août au caveau familial du cimetière Saint-Pierre d’Aix, épouse le 21 novembre 1808 à Aix, Armand-Natal de BOISGELIN de KERDU comte puis marquis de Boisgelin, châtelain et maire de Saint-Martin-de-Pallières, né le 26 septembre 1780 à Saint-Brieuc, décédé le 29 juin 1853 à Aix, fils de Gilles-Dominique chevalier, vicomte de Kerdu, seigneur de Launay, maréchal de camp, chev. Saint-Louis, guillotiné en juillet 1794, et d'Adélaïde de LAURENS de PEYROLLES marquise de Saint-Martin-de-Pallières. Le couple a cinq enfants, dont deux survivent.

 Mgr Eugène de Mazenod (1782-1861)
évêque de Marseille et saint.
Portrait photographié et sceau épiscopal.