Anciennes familles de Provence
   

 

(d') Arles de Montaud
puis d'Arlatan de Lauris






Famille de Salon issue d’un marchand néophyte, Jehan d’Arles, anobli par François Ier en 1536.

Pierre d’Arles son fils, écuyer, fut garde-sel à Berre : en 1560, étant veuf, il maria son fils aîné à l’héritière du petit fief de Montaud près de Salon, dont il épousait lui-même la mère, veuve elle aussi. Jean d’Arles seigneur de Montaud, né de cette alliance, s’établit à Aix où il fut reçu avocat au parlement, et se fit connaître sous le seul nom de Montaud.

Sextius de Montaud (1632-1710), son fils, fut conseiller aux Comptes puis au parlement (1669) et entreprit en 1684 la construction à Aix d’une demeure adaptée à son rang (hôtel d’Arlatan-Lauris, 24 rue de l’Opéra). Jean de Montaud (1660-1730), son fils, lui succéda dans sa charge, et acheta la baronnie de Lauris avec la terre de la Roche-d’Espeil qu’il fit ériger en marquisat (1723).

Malgré leur position élevée et l’effacement de leur premier patronyme, les Arles-Montaud ne purent faire oublier leur origine judaïque. Après avoir troqué un temps leur blason contre celui des anciens seigneurs de Montaud en Vivarais, ils poussèrent leurs prétentions plus avant. A l’occasion du mariage projeté entre Sextius de Montaud marquis de la Roche (1693-1758), conseiller au parlement, et Thérèse d’Arlatan-Beaumont, ils prirent le parti de s’identifier avec cette famille, antique lignée arlésienne connue depuis le XIe siècle.

Ce mariage avait rencontré d’abord l’opposition des Arlatan. Melchior d’Arlatan, père de la demoiselle, intenta même un procès à Jean d’Arles et obtint un arrêt lui défendant de prendre le nom et les armes de sa famille. Mais, à la mort accidentelle de son unique fils, Jacques d’Arlatan, âgé de 27 ans, le 19 mai 1722, il se résigna et autorisa son gendre à perpétuer le nom de ses ancêtres (Bonnemant, Nobiliaire de la ville d’Arles, I, 6).

Jean-Louis d’Arlatan de Montaud de Lauris (1737-1811), marquis de la Roche, né de cette union, forma la quatrième génération de conseiller au parlement (1759), avant d’acquérir une charge de président à mortier (1776). Marié à Marie-Madeleine de Galliffet, il fut père de Boniface d’Arlatan de Montaud de Lauris (1766-1837), avocat au siège d’Aix (1786), qui eut, sous l’Empire et la Restauration, une belle carrière dans la magistrature et l’administration. Il n’eut qu’une fille, Louise d’Arlatan-Lauris, qui mourut en 1856, sans postérité de son mariage avec le conseiller Benault de Lubières.

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Armes : d'or à la bande de sable chargée d'une étoile du champ et accompagnée de trois étoiles de gueules, deux en chef et une en pointe. Ce sont les armes concédées à Jehan d’Arles par François Ier en août 1536, et qui remplacent, à sa demande, celles figurant sur les lettres d’anoblissement reçues trois mois plus tôt (d’argent à la bande de sable chargée d’un dard d’or et accompagnée de deux étoiles de gueules, une en chef et l’autre en pointe). La raison invoquée de ce changement est la similarité que les armes primitives avaient avec celles d’une autre famille (que nous n’avons pas identifiée : la modification ne portant visiblement pas sur la composition générale de l’écu mais sur le choix du meuble central, le dard).

Quatre générations plus tard, Sextius de Montaud et Jean, son fils, conseillers au parlement de Provence, déposent à l’Armorial général des armes différentes : burelé d’or et d’azur (par dix burelets ou burelles), qui sont celles d’autres Montaud possessionnés à Saint-Maurice d’Ibie en Vivarais. Cette prétention vivaraise est relayée par l’historien Maynier (1719) et Pithon-Curt qui donne pour armes aux Arles-Montaud : fascé d’or et de sable de huit pièces. Cette assimilation a probablement séduit également les Montaud de Marseille puisque Guillaume de Montaud, seigneur de Pierrefeu, fils du conseiller aux comptes François de Montaud, enregistra à son tour : fascé d’or et d’azur de huit pièces.

Après leur alliance avec les Arlatan-Beaumont (1724), les Arles-Montaud substituent à leurs noms et armes ceux de cette famille, purement et simplement : d’argent à cinq losanges en croix de gueules.


I – François d'ARLES marchand juif de Salon, d’où :

  1. Jehan qui suit,

II – Jehan d’ARLES riche marchand de Salon (laine, peaux, huile), également banquier, néophyte, taxé comme nouveau chrétien de race judaïque (22 décembre 1512), trésorier de la ville de Salon (1531, 1533), taxé cette année-là parmi les quatre plus riches habitants de la ville (Léandri, Arm. Salon), est anobli par le roi François Ier (lettres patentes de mai 1536 et arrêt de vérification du 26 avril 1537), et dès lors qualifié écuyer, obtient de changer les armes contenues dans ses lettres d’anoblissement, en raison d’une trop grande similarité avec des armes déjà portées par d’autres (lettres patentes du 14 août 1536 et arrêté d’enregistrement du 18 juin 1537). Ces lettres sont ainsi libellées (Arch. BdR B33 f°140) :

« Francoys par la grace de Dieu roy de France conte de Prouvence Forcalquier et terres adiacentes… Salut, receu avons l’humble supplication de nostre cher et bien amé Jehan Darle escuyer demourant au lieu de Salon en nostredy pays de Prouvence contenant que puys aucun temps en ça luy avons octroyé nos lettres d’anoblissement pour luy sa postérité et lignée avec permission de pourter en ses armes et blasons une bande de sable en champt d’argent avec ung dart d’or en ladicte bande et une estoille de gueulles au dessus et une autre semblable au dessoubs de ladicte bande painctes et sculpees en sesdictes lettres, lesquelles armes il feroit voluntiers changer parce qu’il y a autres personnaiges qui les portent semblables ou fort atrayentes à icelles et y mectre c’est assavoir au lieu de champt d’argent ung champt d’or et au lieu du dart d’or une estoille dor et au dessus de ladicte bande de sable deux estoilles de gueulles et une semblable au dessoubz mays il doubte que l’on luy en volsist aucune chose obicer s’il le faisoit de son auctorité… Données à Lyon le quatorziesme jour d’aoust l’an de grace mil cinq cenx trente six… »

Il teste le 22 août 1540 en faveur de ses trois fils (Ris, not. Salon), meurt peu après ; épouse vers 1520, Douce de SAINT-MARTIN fille d’Arnaud, de Pertuis. Elle teste le 15 septembre 1555 à Salon, fait un codicille le 26 mai 1577 (Trossier, not.), est inhumée le 20 août 1582 à Salon. D’où :

  1. Pierre qui suit,
  2. Jehan d’ARLES légataire de son père en 1540, docteur en droits de l’université d’Aix (9 avril 1550).
  3. Anthoine d’ARLES cité en 1540 et 1555.
  4. Jehanne d’ARLES épouse par contrat du 8 février 1537 à Salon, Jehan ARNAUD, licencié en droits, praticien et juge de Pertuis, fils de Louis. Il teste, malade, le 16 mars 1561, et est décédé avant 1570.
  5. Marquise d’ARLES épouse Girard PAUL marchand, fils d’Estienne.
  6. Magdeleine d’ARLES teste à Salon le 18 juillet 1566, épouse par contrat du 1er janvier 1522 à Salon, Jehan de CADENET médecin, fils de Thomas, médecin, et de Françoise MONSON.
  7. Marie d’ARLES épouse par contrat du 28 décembre 1538 à Salon (Chabaud, not.), Jehan de CADENET, notaire d’Avignon, fils de Philibert.
  8. Françoise d’ARLES teste à Salon le 20 décembre 1591 ; épouse par contrat du 22 juin 1539 à Salon, Girard FOURNILLIER, marchand de Salon, natif de Cavaillon, fils de feu Jacques, l’époux autorisé de Giraud Autheman et Antoine Paul ses oncles.
  9. Louise d’ARLES épouse par contrat du 16 février 1547 à Salon, Elzias BEAU marchand mercier de Marseille, fils de Laurent, marchand, et de Françoise ESTIENNE.
  10. Marguerite d’ARLES épouse Guilhaume de LAVAL.
  11. Suzanne d’ARLES épouse par contrat du 3 décembre 1551 à Salon (Louis Chabaud, not.), Jehan-Baptiste de MILAN marchand bourgeois de Salon, fils d’Amiel, marchand bourgeois, néophyte, et de Laurence EYGUESIER sa première épouse. Il teste le 1er octobre 1596.

III - Pierre d’ARLES écuyer de Salon, garde-sel pour le roi en la ville de Berre, trésorier de la ville de Salon (1541), assesseur (1542, 1549), consul de Salon (1547), riche propriétaire, teste à Salon le 12 juin 1566 (Gaucher Cazallet, not.), puis le 29 novembre 1568 (Cazallet, not.), codicille le 8 décembre 1568 (Roche, not.) ; épouse 1) par contrat du 17 octobre 1552, Violande de CADENET fille de Philibert, néophyte (ex-juif Ysaac) et de Marguerite. 2) par contrat du 17 novembre 1560 à Alès (Pichon, not.), Jeanne de CONDé, d’Alès, veuve de Jehan de LOZERAN, elle est assistée de François d’Arnassan seigneur de Saint-Julien de Cassagnes, son oncle, viguier d’Alès, et se constitue en dot la somme de 1500 livres qu’elle avait déjà apportée lors de son premier mariage. Elle teste le 11 mai 1596 à Salon. D’où :

  1. Du premier lit : Françoise d’ARLES épouse par contrat du 16 octobre 1569 à Salon (Cazallet, not.), Louis FRESQUIERE bourgeois de Saint-Maximin, fils de François, l’épouse assistée de Jacques Paul son cousin.
  2. Anne d’ARLES épouse par contrat du 1er janvier 1582 à Salon (Geminy, not.), Philibert HENRI licencié en droit et avocat, fils d’André, et d’Andrée RAGNEAU ; l’épouse est assistée de Pierre et Philibert de Cadenet, ses cousins.
  3. Jacques qui suit,
  4. Alexandre d’ARLES mineur de 25 ans en 1568.

IV - Jacques d’ARLES écuyer, seigneur de Montaud près de Salon, consul de Salon (1601), teste le 23 avril 1573 à Salon (Cazallet, not.), décédé après 1601 ; épouse par contrat du 18 février 1560 à Alès (Pichon, not.), Jehanne de LOZERAN dame de Montaud et du Fesc, fille de feu noble Jean, seigneur du Fesc et de Montaud, et de Jeanne de CONDé, l’épouse est assistée de François d’Arnassan, seigneur de Saint-Julien, son tuteur, et de noble Louis de Condé, son cotuteur, et reçoit en dot tous ses biens ainsi que 500 écus d’or d’augment, l’acte est signé en la maison d’Armand de Polverel seigneur de Brouzet, en présence de Michel Nostradamus, docteur en médecine, Jean Hozier, Antoine de la Roque, Elzias Reynaud seigneur de la Melouze et autres. D’où :

  1. Jehan d’ARLES baptisé le 14 novembre 1565 en l’église de Salon (parrain Pierre d’Arles, marraine Madame de Patris).
  2. Justine d’ARLES baptisée le 8 décembre 1572 en l’église de Salon (parrain noble Anthoine de Corde, marraine noble Françoise d’Arles), épouse par contrat du 22 juin 1593 à Salon, Alexandre d’ASTIER écuyer de Malaucène, fils de Besquin, et de Françoise de FLORENT.
  3. Annibal d’ARLES de MONTAUD écuyer, seigneur de Montaud, décédé avant 1623 ; épouse en 1603, Anne de CHATEAUNEUF MOLLEGES, née en 1587, fille de François, écuyer, et de Lucrèce de PAUL de LAMANON. D’où :

    1. Isabeau d’ARLES de MONTAUD teste à Salon le 16 mai 1623, épouse en 1626 à Orgon (Arnoux, not.), Louis LEFEBVRE.
    2. Marguerite d’ARLES de MONTAUD baptisée le 5 février 1611 en l’église Saint-Laurent de Salon (parrain Alexandre Paul écuyer, marraine Marguerite de Paul), y décédée le 2 janvier 1680, ayant testé le même jour, ensevelie le lendemain, épouse 1) par contrat du 24 octobre 1629 à Salon, André GUINOT écuyer de Salon, fils de Reynaud, et de Louise d’HOZIER. 2) le 28 janvier 1645 en l’église Saint-Michel de Salon, suivant contrat du 9 janvier, Pierre de ROUX de BEAUVEZER, écuyer, seigneur de Lamanon et Beauvezet, décédé en 1649 à la guerre, fils de Claude, écuyer, seigneur de Beauvezet, premier consul de Salon, et de Jeanne de MARK de CHATEAUNEUF, dame de Beauvezet, en présence d’Alexandre d’Astre gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, Robert Aube, sieur du Thoret, Joseph Chaillol et Honoré Dauphin prêtre.
    3. Lucrèce d’ARLES de MONTAUD baptisée le 16 mars 1613 en l’église Saint-Michel de Salon (parrain Jehan François de Châteauneuf sieur de Mollégès, marraine Anne de Les…), décédée le 12 avril suivant.
    4. Théophile d’ARLES de MONTAUD baptisé le 16 mars 1614 en l’église de Salon (parrain Balthasar de Châteauneuf, marraine Marie de Beauveser), décédé le surlendemain.
    5. Laudune d’ARLES de MONTAUD célibataire, teste à Salon le 26 mai 1683 ; baptisée le 15 juin 1615 en l’église Saint-Michel de Salon (parrain Claude d’Arles, marraine non nommée).
    6. Jehan d’ARLES de MONTAUD baptisé le 21 mars 1617 en l’église Saint-Michel de Salon (parrain Jehan d’Arles de Montaud, avocat, marraine Jeanne de Cadenet).
    7. Catherine d’ARLES de MONTAUD baptisée à Salon, épouse Jehan PERRIN écuyer.
    8. Magdeleine d’ARLES de MONTAUD

  4. Pierre d’ARLES de MONTAUD écuyer, donataire de son beau-frère Nicolas Raymond.
  5. Jehan qui suit,
  6. Vincens d’ARLES de MONTAUD
  7. Marie d’ARLES épouse par contrat du 29 novembre 1598 à Salon, Jehan CARTOIS garde du roi, fils de Jean et de Catherine ESTIENNE.
  8. Jehanne d’ARLES épouse suivant contrat du 26 avril 1600 à Salon, Nicolas de RAYMOND écuyer, propriétaire d’une partie de l’île de la Souteyranne à Vauvert.

V - Jehan d’ARLES de MONTAUD écuyer, seigneur de Montaud, reçu avocat au parlement de Provence à Aix, ville où il se fixe et acquiert une certaine réputation, est maintenu noble (jugement du 10 décembre 1668), assesseur d'Aix, meurt à Aix et est enseveli le 2 janvier 1673 au couvent des Observantins ; épouse 1) le 27 juillet 1619, Anne CONSTANTIN, fille de Claude, bourgeois, consul d’Arles, et d’Anthonie TAVERNIER ; elle meurt peu après la naissance de son troisième enfant et est inhumée le 25 août 1623 aux Observantins d’Aix. 2) par contrat du 22 novembre 1631 à Aix (Beaufort, not.), Anne de SALVE fille de Jehan dit Baudety, écuyer de Valensole, et de Catherine GIRAUD. Elle est inhumée le 18 mai 1644 aux Observantins. D’où :

  1. Du premier mariage : Anne de MONTAUD baptisée le 23 avril 1620 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jean de Galaup sieur de Chasteuil, marraine Anthonie de Tavernier).
  2. Claude de MONTAUD baptisé le 27 juillet 1621 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain François Constantin, marraine Elisabeth Janselme ?), inhumé le 27 novembre 1627 au couvent des Observantins.
  3. Esprit de MONTAUD baptisé le 10 août 1623 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Esprit d’Astier, écuyer de Malaucène, marraine Marguerite de Constantin), inhumé le 1er mars 1624 aux Observantins.

  4. Du second mariage : Sextius qui suit,
  5. Annibal de MONTAUD baptisé le 15 septembre 1633 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Annibal Augier conseiller du roi et auditeur des Comptes, marraine Catherine d’Arles de Montaud), enseveli le 13 novembre 1633 au couvent des Observantins.
  6. Lucrèce de MONTAUD inhumée le 28 juillet 1637 aux Observantins.
  7. Thérèse de MONTAUD baptisée le 24 février 1639 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Michel Salve, avocat en la cour, marraine Liénor Estienne), décédée le 6 juin 1727 et inhumée au couvent des Grands Augustins ; épouse le 23 avril 1656 en l’église Sainte-Madeleine, Antoine LIEUTAUD écuyer, trésorier questeur général au bureau des finances d’Aix (1648), fils d’Etienne, bourgeois, et de Louise de COURDURIER.
  8. Claire de MONTAUD épouse le 21 janvier 1662 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Pierre d’ESTIENNE de VILLEMUS écuyer, seigneur de Villemus et la Galinière, prévôt général de la maréchaussée de Provence (1654), fils de feu Estienne, écuyer, seigneur de Villemus et la Galinière, et d’Isabeau de SAUVIN du CHEYLARD.

VI – Sextius d’ARLES de MONTAUD chevalier, seigneur de Montaud, est pourvu d’un office de conseiller en la cour de Comptes, Aides et Finances de Provence (reçu le 24 décembre 1655 en la charge de François de Galice), qu’il quitte pour celui de conseiller au parlement de Provence (lettres de provisions du 15 septembre 1669, reçu le 14 octobre en la charge d’Antoine de Gautier), résigne sa charge à son fils mais est maintenu dans ses fonctions (lettres patentes du 16 septembre 1689), achète en 1679 à Aix l’hôtel construit par Martin Eyguesier qu’il revend en 1681 à Pierre de Gueydan, fait construire l’hôtel d’Arlatan-Lauris (achat de la parcelle le 6 mars 1684), est inscrit à l’Armorial général (1696) ; baptisé le 3 octobre 1632 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrains les consuls d’Aix, qui sont le comte de Courbon, François de Beaumont et Spérit de la Palun, marraine Lione de Giraud), décédé à Aix et enseveli au couvent des Observantins le 11 mai 1710 ; épouse le 18 février 1659 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Françoise d’AYMAR de PIERRERUE baptisée le 3 septembre 1638 à Aix, fille de Jean-Bernard, écuyer, seigneur de Pierrerue, conseiller en la cour des Comptes de Provence, et d’Honorade de CORIOLIS de LA BASTIDE. Elle teste le 2 septembre 1723 et lègue à son fils Jean 2.500 livres pour tout droit d’héritage, attendu « les grands biens qu’il a reçus d’elle » déjà, institue pour héritier Sextius de Montaud son petit-fils et lègue à Jean-Louis et Thérèse de Montaud ses autres petits-enfants, au premier 1.000 livres, au second 2000 livres pour se marier, élit sépulture en la tombe des dames du Tiers-Ordre au couvent des frères prêcheurs d’Aix, dont elle est la supérieure. D’où :

  1. Jean qui suit,

VII – Jean de MONTAUD chevalier, seigneur, puis 1er marquis de la Roche, baron de Lauris, seigneur du Puget et autres places, succède à son père dans la charge de conseiller du roi au parlement de Provence (provisions données à Versailles le 12 septembre 1689, réception le 8 octobre suivant en survivance de son père pour 5 ans), inscrit à l’Armorial général (1696), achète du duc de Neufville-Villeroy la baronnie de Lauris avec les terres du Puget et de la Roche d’Espeil en la viguerie d’Apt, au prix de 153.000 livres (1718), obtient l’érection de sa terre de la Roche en marquisat (lettres patentes d’août 1723, enregistrées le 4 octobre suivant) et l’autorisation de se qualifier conseiller au parlement malgré la résignation de sa charge à son fils (lettres du 29 juillet 1723) ; baptisé le 27 février 1660 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Jean de Montaud, marraine Honorade de Coriolis), décédé le 10 janvier 1730 à Aix et enseveli le lendemain en la paroisse Saint-Sauveur ; épouse le 13 septembre 1692 en l’église Saint-Laurent de Marseille, Marie-Anne de VENEROSY de PESCIOLINI, des comtes d’Istria, fille d’Amand, écuyer de Marseille, et de Françoise de COUSINERY, l’épouse est dotée par son père de 50.000 livres, dont 18.000 constitués par l’hôtel Pesciolini de Marseille, que Jean de Montaud vendra en 1708 pour 15.500 livres. Elle meurt le 31 mai 1740 et est inhumée le même jour à Aix. D’où :

  1. Sextius qui suit,
  2. Thérèse de MONTAUD baptisée le 25 décembre 1694 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Amand de Venerosy Pisciolini, écuyer de Marseille, marraine Thérèse de Montaud), inhumée le 18 juillet 1695 au couvent des Observantins.
  3. Jean de MONTAUD baptisé le 16 janvier 1696 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Sextius de Montaud, conseiller au parlement, marraine Françoise de Cousineri), inhumé le 28 janvier suivant au Observantins.
  4. Françoise de MONTAUD baptisée le 28 janvier 1697 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Sextius de Montaud, conseiller au parlement, marraine Claire de Montaud).
  5. Thérèse de MONTAUD puis d’ARLATAN de LAURIS née le 7 juillet 1698 à Aix, baptisée le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Etienne de Lieutaud, ci-devant écuyer ordinaire du roi, marraine Thérèse de Villemus), décédée le 9 mars 1786 à Riez, épouse 1) le 27 novembre 1725 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (contrat reçu Vaugier, not.), Pierre-Henry du PUGET de SAINT-MARC chevalier, baron de Saint-Marc, lieutenant-colonel du régiment de Montauban, puis commandant de la milice de Provence, chevalier de Saint-Louis, baptisé le 5 avril 1676 à Nice, fils de Jean-Joseph, baron de Saint-Marc, et de Suzanne de RENAUD de FALICON. 2) le 10 septembre 1731 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, suivant contrat du 8 septembre (Vaugier, not.), Joseph-Jules de SABRAN-BAUDINARD des comtes de Forcalquier et d’Arian, chevalier, seigneur baron de Baudinard, Montblanc et Villevieille, lieutenant des maréchaux de France, né le 18 mars 1702 à Aix, décédé le 29 mai 1781 au château de Baudinard, inhumé le lendemain, fils de Jean-François, dit le comte d’Ariano, seigneur baron de Baudinard, Montblanc et Villevieille, et d’Isabeau de GLANDEVES.
  6. Auguste de MONTAUD né le 11 octobre 1699 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Sextius de Montaud conseiller au parlement, marraine Françoise de Cousinery), inhumé le 1er mai 1705 au couvent des Observantins d’Aix.
  7. Jean-Louis de MONTAUD puis d’ARLATAN de MONTAUD dit l’Abbé de Montaud, religieux, prieur de l’église et prieuré de Viens sur résignation de son oncle François d’Aymar de Pierrerue ; baptisé le 27 février 1701 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Sextius de Montaud, conseiller au parlement, marraine Marguerite Rose de Châteauneuf), décédé le 16 juillet 1775 à Aix, enseveli le lendemain en la paroisse de la Madeleine.

VIII – Sextius de MONTAUD puis d’ARLATAN de MONTAUD chevalier, 2e marquis de la Roche, baron de Lauris, seigneur de Puget et autres lieux, succède à son père dans sa charge de conseiller du roi au parlement de Provence (provisions et dispense d’âge du 31 mars 1718, réception le 30 avril en survivance de son père), avec permission de donner son avis aux requêtes du parlement (lettres patentes du 16 février 1719), commissaire du corps de la noblesse de Provence, entreprend la reconstruction du château de Lauris ; né le 18 novembre 1693 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Sextius de Montaud, conseiller au parlement, marraine Françoise de Cousinery), décédé à Aix le 7 juillet 1758 et enseveli le lendemain en la paroisse Sainte-Madeleine ; épouse le 23 juillet 1724 en l’église Saint-Lucien d’Arles, suivant contrat à Arles (Brunet, not.), Marie-Thérèse Honorée d’ARLATAN de BEAUMONT, née en 1700, décédée en 1742, fille aînée et héritière de Melchior, chevalier, seigneur de Beaumont et Malijai, de la ville d’Arles, et de Marie de FAUCHER. D’où :

  1. Claire d’ARLATAN de MONTAUD née le 12 août 1725 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Melchior d’Arlatan de Montaud, marraine Marie-Anne de Venerosy de Piscioliny).
  2. Thérèse Charlotte Gabrielle d’ARLATAN de MONTAUD née le 4 novembre 1726 à Lauris, baptisée le même jour en l’église paroissiale (parrain Jean d’Arlatan de Montaud, chevalier, baron de Lauris, marquis de la Roche, seigneur du Puget, conseiller honoraire au parlement, marraine Thérèse d’Arlatan de Montaud, veuve d’Antoine de Lieutaud, chevalier, trésorier général au bureau des finances de Provence, représentée par Marie-Anne de Venerosi de Pesciolini), décédée le 29 juin 1730 à Arles, inhumée le lendemain au couvent des Grands Carmes.
  3. Thérèse Justine d’ARLATAN de MONTAUD née le 1er septembre 1729 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jean-Louis d’Arlatan prieur de l’église de Viens, marraine Thérèse d’Arlatan de Montaud, veuve d’Henry du Puget).
  4. Marie-Françoise Eulalie d’ARLATAN de MONTAUD née et ondoyée en la maison de son aïeul maternel à Arles le 9 juillet 1731, cérémonies de baptême suppléées le 15 juillet 1739 en l’église Saint-Lucien d’Arles (parrain Jean-Louis d’Arlatan de Montaud, chevalier, son oncle, marraine Françoise d’Arlatan de Beaumont épouse de Marc-Antoine de Sabatier de l’Armilière), épouse le 30 juin 1753 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, suivant contrat à Aix (Boyer, not.), Jean Charles de PASCAL chevalier, baron de la Reiranglade, seigneur du Plan, du Pin et autres lieux, citoyen de Nîmes, membre de l’Académie de Nîmes, fils de Jean Louis, baron de la Reyranglade (1729), et de feue Marie-Anne de GEVAUDAN.
  5. Marie-Anne Euphémie Gabrielle d’ARLATAN de MONTAUD née le 16 septembre 1732 à Aix, baptisée le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain François Massot, marraine Marguerite Aubet).
  6. Félicité (Charlotte Gabrielle) d’ARLATAN de MONTAUD née le 7 juillet 1734 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jean-Louis de Montaud, marraine Marie-Anne de Venerosi), épouse le 23 février 1754 en ladite église, suivant contrat à Aix (Guyon, not.), Jean-Louis de ROUVIERE de LA BOISSIERE chevalier, seigneur de la Boissière, Dions, la Barthelasse, Varangles, chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis, puis lieutenant criminel en la sénéchaussée de Nîmes, lieutenant général de police, président au présidial et maire de Nîmes, conseiller d’Etat, fils de Jean, chevalier, seigneur de Dions, lieutenant-général criminel de la sénéchaussée de Nîmes, maire de Nîmes, et de feue Louise VIVET de MONTCLUS.
  7. Jean-Louis (Martin) qui suit,

IX – Jean-Louis d’ARLATAN de MONTAUD de LAURIS chevalier, 3e marquis de la Roche, baron de Lauris, seigneur du Puget et autres lieux, avocat, succède à son père dans l’office de conseiller du roi au parlement de Provence (provisions du 24 février 1759, précédées de lettres de dispense d’âge du 9 février, reçu le 15 mars suivant), nommé président à mortier au parlement de Provence, où il succède à Louis-Sextius Grimaldi de Régusse (arrêt de réception du 17 juin 1776), président du Conseil général des Bouches-du-Rhône (1811), signe Arlatan Lauris ; né le 11 novembre 1737 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jean-Louis de Montaud, marraine Marie-Anne de Venerosi de Montaud), décédé à Aix et enseveli le 8 septembre 1811 au cimetière de Saint-Jean ; épouse le 29 novembre 1763 en l’église du Saint-Esprit à Aix, Marie-Madeleine de GALLIFFET née le 3 mai 1741 à Aix, y décédée le 12 février 1821, fille de Simon-Alexandre-Jean, chevalier, seigneur du Tholonet, Monbijoux et autres places, conseiller du roi en ses Conseils, président de la chambre des enquêtes du parlement de Provence, et de Magdeleine de LEOTARD d’ENTRAGES, l’épouse signe Marie Madeleine de Galliffet. D’où :

  1. Magdeleine Louise Emilie d’ARLATAN de LAURIS née le 26 février 1765 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jean-Louis d’Arlatan son grand-oncle, marraine Magdeleine de Léotard d’Entrages de Galliffet sa grand-mère).
  2. Boniface (Martin Joseph Alexandre) qui suit,
  3. (Françoise Alexandrine) Désirée d’ARLATAN de LAURIS célibataire, née le 7 avril 1769 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Simon Alexandre Jean de Galliffet, chevalier, seigneur de Tholonet et de Montbijoux, conseiller au parlement, et ancien président à la chambre des Enquêtes, représenté par Jean-Louis d’Arlatan, marraine Françoise d’Arlatan de l’Armilière, représentée par Marie Marguerite Désirée de Soleilhas de Fortis), décédée après 1837.
  4. Léontine Geneviève d’ARLATAN de LAURIS née le 13 mai 1774 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Boniface Martin Joseph Alexandre d’Arlatan chevalier, marraine Geneviève Arnaud), décédée le 3 juin de la même année à Ansouis, inhumée le lendemain dans l’église paroissiale.

X – Boniface d’ARLATAN de MONTAUD de LAURIS dit le Marquis d’Arlatan Lauris, chevalier, 4e marquis de la Roche, baron de Lauris, avocat en parlement, procureur du roi à la sénéchaussée d’Aix, nommé en l’office de conseiller du roi et son avocat au siège général d’Aix (provisions du 26 avril 1786, précédées de lettres de dispense d’âge du 20 avril, réception le 15 mai en l’office de Marc-Antoine Fabri), exerce jusqu’à la suppression des tribunaux (30 septembre 1790), émigre en Italie, administrateur des hospices d’Aix (du 24 août 1803 au 30 avril 1810), maire de Vacqueyras (30 avril 1810), nommé conseiller à la cour impériale d’Aix (1er juillet 1811), devenue cour royale (28 mars 1816), président de chambre (19 février 1819), conseiller général des Bouches-du-Rhône (3 mai 1820), président du conseil général (1834), conseiller municipal d’Aix (31 août 1830), chev. LH (1835), auteur d’une notice sur le troubadour Rambaud de Vacqueiras (1827), membre de la Société royale académique d’Aix, de l’Académie des sciences et belles-lettres d’Aix, recteur de la Confrérie des Pénitents gris, vénérable de la loge Les Arts et Amitié d’Aix, riche propriétaire, il possède outre son hôtel d’Aix le château de Lauris, achète ceux de la Gaude et de Peyrolles ; signe d’Arlatan Lauris, son portrait par Droumet est conservé à la Chapelle des Bourras à Aix ; né le 12 juin 1766 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain François Boniface de Fortis, seigneur de Soleilhas, conseiller au parlement, marraine Pauline Gabrielle de Léotard d’Antrages), décédé le 30 août 1837 à Aix, victime du choléra ; épouse le 17 août 1802 à Sarrians (Vaucluse), Joséphine Gabrielle Rosalie de LA BAUME PLUVINEL, née le 7 août 1783 au château de la Bâtie à Saint-Martin-en-Haut (Rhône), décédée le 27 juin 1856 à Aix, fille de Joseph Antoine Augustin, marquis de la Roque, cornette au régiment de Clermont cavalerie, et de Louise Gabrielle Victoire de VALERNOD dame de Chavanes, Chavanieux, la Bastie et autres lieux. D’où :

  1. Louise (Joséphine Désirée) d’ARLATAN-LAURIS née le 31 janvier 1806 à Aix, y décédée le 28 octobre 1856 ; épouse le 17 octobre 1826 à Aix, Frédéric (Eugène) de BENAULT de LUBIERES d’ALBE de ROQUEMARTINE chevalier, marquis de Roquemartine et de Sénas, conseiller-auditeur à la cour royale d’Aix, propriétaire, conseiller municipal d’Eyguières, vice-président du comice agricole d’Aix, né le 24 mars 1804 à Eyguières, fils de Charles Félix, chevalier, marquis de Roquemartine, lieutenant de louveterie, et de Marie Joséphine de VIANY. Sans postérité et dernier de sa famille, il teste le 11 mai 1868 (Béraud, not. Aix) en faveur de son neveu Gabriel de Bonnecorse, qui sera autorisé à relever son nom, et meurt le 21 mars 1876 à Aix.





 
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