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Anciennes familles de Provence | |||
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(d') Arles de Montaud ![]() Famille de Salon issue d’un marchand néophyte, Jehan d’Arles,
anobli par François Ier en 1536. *
Armes : d'or à la bande de sable chargée d'une étoile du
champ et accompagnée de trois étoiles de gueules, deux en chef
et une en pointe. Ce sont les armes concédées à Jehan
d’Arles par François Ier en août 1536, et qui remplacent, à sa
demande, celles figurant sur les lettres d’anoblissement reçues
trois mois plus tôt (d’argent à la bande de sable chargée
d’un dard d’or et accompagnée de deux étoiles de gueules, une
en chef et l’autre en pointe). La raison invoquée de ce
changement est la similarité que les armes primitives avaient
avec celles d’une autre famille (que nous n’avons pas identifiée
: la modification ne portant visiblement pas sur la composition
générale de l’écu mais sur le choix du meuble central, le dard).
I – François d'ARLES marchand juif de Salon, d’où :
II
– Jehan d’ARLES riche marchand de Salon (laine,
peaux, huile), également banquier, néophyte, taxé comme
nouveau chrétien de race judaïque (22 décembre 1512),
trésorier de la ville de Salon (1531, 1533), taxé cette
année-là parmi les quatre plus riches habitants de la ville
(Léandri, Arm. Salon), est anobli par le roi
François Ier (lettres patentes de mai 1536 et arrêt de
vérification du 26 avril 1537), et dès lors qualifié écuyer,
obtient de changer les armes contenues dans ses lettres
d’anoblissement, en raison d’une trop grande similarité avec
des armes déjà portées par d’autres (lettres patentes du 14
août 1536 et arrêté d’enregistrement du 18 juin 1537). Ces
lettres sont ainsi libellées (Arch. BdR B33 f°140)
:
III - Pierre d’ARLES écuyer de Salon, garde-sel pour le roi en la ville de Berre, trésorier de la ville de Salon (1541), assesseur (1542, 1549), consul de Salon (1547), riche propriétaire, teste à Salon le 12 juin 1566 (Gaucher Cazallet, not.), puis le 29 novembre 1568 (Cazallet, not.), codicille le 8 décembre 1568 (Roche, not.) ; épouse 1) par contrat du 17 octobre 1552, Violande de CADENET fille de Philibert, néophyte (ex-juif Ysaac) et de Marguerite. 2) par contrat du 17 novembre 1560 à Alès (Pichon, not.), Jeanne de CONDé, d’Alès, veuve de Jehan de LOZERAN, elle est assistée de François d’Arnassan seigneur de Saint-Julien de Cassagnes, son oncle, viguier d’Alès, et se constitue en dot la somme de 1500 livres qu’elle avait déjà apportée lors de son premier mariage. Elle teste le 11 mai 1596 à Salon. D’où :
IV
- Jacques d’ARLES écuyer, seigneur de Montaud près
de Salon, consul de Salon (1601), teste le 23 avril 1573 à
Salon (Cazallet, not.), décédé après 1601 ; épouse par contrat
du 18 février 1560 à Alès (Pichon, not.), Jehanne de LOZERAN
dame de Montaud et du Fesc, fille de feu noble Jean, seigneur
du Fesc et de Montaud, et de Jeanne de CONDé, l’épouse est
assistée de François d’Arnassan, seigneur de Saint-Julien, son
tuteur, et de noble Louis de Condé, son cotuteur, et reçoit en
dot tous ses biens ainsi que 500 écus d’or d’augment, l’acte
est signé en la maison d’Armand de Polverel seigneur de
Brouzet, en présence de Michel Nostradamus, docteur en
médecine, Jean Hozier, Antoine de la Roque, Elzias Reynaud
seigneur de la Melouze et autres. D’où :
V
- Jehan d’ARLES de MONTAUD écuyer, seigneur de
Montaud, reçu avocat au parlement de Provence à Aix, ville où
il se fixe et acquiert une certaine réputation, est maintenu
noble (jugement du 10 décembre 1668), assesseur d'Aix, meurt à
Aix et est enseveli le 2 janvier 1673 au couvent des
Observantins ; épouse 1) le 27 juillet 1619, Anne CONSTANTIN,
fille de Claude, bourgeois, consul d’Arles, et d’Anthonie
TAVERNIER ; elle meurt peu après la naissance de son troisième
enfant et est inhumée le 25 août 1623 aux Observantins d’Aix.
2) par contrat du 22 novembre 1631 à Aix (Beaufort, not.),
Anne de SALVE fille de Jehan dit
Baudety, écuyer de Valensole, et de Catherine GIRAUD. Elle est
inhumée le 18 mai 1644 aux Observantins. D’où :
VI
– Sextius d’ARLES de MONTAUD chevalier, seigneur
de Montaud, est pourvu d’un office de conseiller en la cour de
Comptes, Aides et Finances de Provence (reçu le 24 décembre
1655 en la charge de François de Galice), qu’il quitte pour
celui de conseiller au parlement de Provence (lettres de
provisions du 15 septembre 1669, reçu le 14 octobre en la
charge d’Antoine de Gautier), résigne sa charge à son fils
mais est maintenu dans ses fonctions (lettres patentes du 16
septembre 1689), achète en 1679 à Aix l’hôtel construit par
Martin Eyguesier qu’il revend en 1681 à Pierre de Gueydan,
fait construire l’hôtel d’Arlatan-Lauris (achat de la parcelle
le 6 mars 1684), est inscrit à l’Armorial général (1696) ;
baptisé le 3 octobre 1632 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix
(parrains les consuls d’Aix, qui sont le comte de Courbon,
François de Beaumont et Spérit de la Palun, marraine Lione de
Giraud), décédé à Aix et enseveli au couvent des Observantins
le 11 mai 1710 ; épouse le 18 février 1659 en l’église
Sainte-Madeleine d’Aix, Françoise d’AYMAR
de PIERRERUE baptisée le 3 septembre 1638 à Aix, fille de
Jean-Bernard, écuyer, seigneur de Pierrerue, conseiller en la
cour des Comptes de Provence, et d’Honorade de CORIOLIS de LA
BASTIDE. Elle teste le 2 septembre 1723 et lègue à son fils
Jean 2.500 livres pour tout droit d’héritage, attendu « les
grands biens qu’il a reçus d’elle » déjà, institue
pour héritier Sextius de Montaud son petit-fils et lègue à
Jean-Louis et Thérèse de Montaud ses autres petits-enfants, au
premier 1.000 livres, au second 2000 livres pour se marier,
élit sépulture en la tombe des dames du Tiers-Ordre au couvent
des frères prêcheurs d’Aix, dont elle est la supérieure. D’où
:
VII
– Jean de MONTAUD chevalier, seigneur, puis 1er
marquis de la Roche, baron de Lauris, seigneur du Puget et
autres places, succède à son père dans la charge de conseiller
du roi au parlement de Provence (provisions données à
Versailles le 12 septembre 1689, réception le 8 octobre
suivant en survivance de son père pour 5 ans), inscrit à
l’Armorial général (1696), achète du duc de Neufville-Villeroy
la baronnie de Lauris avec les terres du Puget et de la Roche
d’Espeil en la viguerie d’Apt, au prix de 153.000 livres
(1718), obtient l’érection de sa terre de la Roche en
marquisat (lettres patentes d’août 1723, enregistrées le 4
octobre suivant) et l’autorisation de se qualifier conseiller
au parlement malgré la résignation de sa charge à son fils
(lettres du 29 juillet 1723) ; baptisé le 27 février 1660 en
l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Jean de Montaud,
marraine Honorade de Coriolis), décédé le 10 janvier 1730 à
Aix et enseveli le lendemain en la paroisse Saint-Sauveur ;
épouse le 13 septembre 1692 en l’église Saint-Laurent de
Marseille, Marie-Anne de VENEROSY de PESCIOLINI, des comtes
d’Istria, fille d’Amand, écuyer de Marseille, et de Françoise
de COUSINERY, l’épouse est dotée par son père de 50.000
livres, dont 18.000 constitués par l’hôtel Pesciolini de
Marseille, que Jean de Montaud vendra en 1708 pour 15.500
livres. Elle meurt le 31 mai 1740 et est inhumée le même jour
à Aix. D’où :
VIII
– Sextius de MONTAUD puis d’ARLATAN de MONTAUD chevalier,
2e marquis de la Roche, baron de Lauris, seigneur de Puget et
autres lieux, succède à son père dans sa charge de conseiller
du roi au parlement de Provence (provisions et dispense d’âge
du 31 mars 1718, réception le 30 avril en survivance de son
père), avec permission de donner son avis aux requêtes du
parlement (lettres patentes du 16 février 1719), commissaire
du corps de la noblesse de Provence, entreprend la
reconstruction du château de Lauris ; né le 18 novembre 1693 à
Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine
(parrain Sextius de Montaud, conseiller au parlement, marraine
Françoise de Cousinery), décédé à Aix le 7 juillet 1758 et
enseveli le lendemain en la paroisse Sainte-Madeleine ; épouse
le 23 juillet 1724 en l’église Saint-Lucien d’Arles, suivant
contrat à Arles (Brunet, not.), Marie-Thérèse Honorée
d’ARLATAN de BEAUMONT, née en 1700, décédée en 1742, fille
aînée et héritière de Melchior, chevalier, seigneur de
Beaumont et Malijai, de la ville d’Arles, et de Marie de
FAUCHER. D’où :
IX
– Jean-Louis d’ARLATAN de MONTAUD de LAURIS chevalier,
3e marquis de la Roche, baron de Lauris, seigneur du Puget et
autres lieux, avocat, succède à son père dans l’office de
conseiller du roi au parlement de Provence (provisions du 24
février 1759, précédées de lettres de dispense d’âge du 9
février, reçu le 15 mars suivant), nommé président à mortier
au parlement de Provence, où il succède à Louis-Sextius
Grimaldi de Régusse (arrêt de réception du 17 juin 1776),
président du Conseil général des Bouches-du-Rhône (1811),
signe Arlatan Lauris ; né le 11 novembre 1737 à
Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine
(parrain Jean-Louis de Montaud, marraine Marie-Anne de
Venerosi de Montaud), décédé à Aix et enseveli le 8 septembre
1811 au cimetière de Saint-Jean ; épouse le 29 novembre 1763
en l’église du Saint-Esprit à Aix, Marie-Madeleine de
GALLIFFET née le 3 mai 1741 à Aix, y décédée le 12 février
1821, fille de Simon-Alexandre-Jean, chevalier, seigneur du
Tholonet, Monbijoux et autres places, conseiller du roi en ses
Conseils, président de la chambre des enquêtes du parlement de
Provence, et de Magdeleine de LEOTARD
d’ENTRAGES, l’épouse signe Marie Madeleine de Galliffet.
D’où :
X
– Boniface d’ARLATAN de MONTAUD de LAURIS dit le Marquis
d’Arlatan Lauris, chevalier, 4e marquis de la Roche,
baron de Lauris, avocat en parlement, procureur du roi à la
sénéchaussée d’Aix, nommé en l’office de conseiller du roi et
son avocat au siège général d’Aix (provisions du 26 avril
1786, précédées de lettres de dispense d’âge du 20 avril,
réception le 15 mai en l’office de Marc-Antoine Fabri), exerce
jusqu’à la suppression des tribunaux (30 septembre 1790),
émigre en Italie, administrateur des hospices d’Aix (du 24
août 1803 au 30 avril 1810), maire de Vacqueyras (30 avril
1810), nommé conseiller à la cour impériale d’Aix (1er juillet
1811), devenue cour royale (28 mars 1816), président de
chambre (19 février 1819), conseiller général des
Bouches-du-Rhône (3 mai 1820), président du conseil général
(1834), conseiller municipal d’Aix (31 août 1830), chev. LH
(1835), auteur d’une notice sur le troubadour Rambaud de
Vacqueiras (1827), membre de la Société royale académique
d’Aix, de l’Académie des sciences et belles-lettres d’Aix,
recteur de la Confrérie des Pénitents gris, vénérable de la
loge Les Arts et Amitié d’Aix, riche propriétaire,
il possède outre son hôtel d’Aix le château de Lauris, achète
ceux de la Gaude et de Peyrolles ; signe d’Arlatan Lauris,
son portrait par Droumet est conservé à la Chapelle des
Bourras à Aix ; né le 12 juin 1766 à Aix, baptisé le même jour
en l’église Sainte-Madeleine (parrain François Boniface de
Fortis, seigneur de Soleilhas, conseiller au parlement,
marraine Pauline Gabrielle de Léotard d’Antrages), décédé le
30 août 1837 à Aix, victime du choléra ; épouse le 17 août
1802 à Sarrians (Vaucluse), Joséphine Gabrielle Rosalie de LA
BAUME PLUVINEL, née le 7 août 1783 au château de la Bâtie à
Saint-Martin-en-Haut (Rhône), décédée le 27 juin 1856 à Aix,
fille de Joseph Antoine Augustin, marquis de la Roque,
cornette au régiment de Clermont cavalerie, et de Louise
Gabrielle Victoire de VALERNOD dame de Chavanes, Chavanieux,
la Bastie et autres lieux. D’où :
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