Anciennes familles de Provence
     

 

(d') Hermitte
de Maillane


 

 

Famille aixoise, anoblie par charge de secrétaire du roi en 1687, entrée en possession d’une partie de la seigneurie de Maillane, admise aux Etats de la noblesse d’Aix en 1789, et éteinte en 1846.

Son ascension fut très rapide : Jacques Hermite, fils d’un marchand mercier originaire de Piégut en Haute-Provence, reçut de son oncle Cyprien Armelin, bourgeois d’Aix, qui l’avait achetée sans doute pour lui, une charge de secrétaire du roi (1687). En 1690, sa veuve acquiert de la famille de Porcelet alors endettée, la seigneurie de Maillane dans la viguerie de Tarascon (terre érigée en marquisat en 1647 et considérablement morcelée). Son petit-fils, Jacques-Cyprien d’Hermitte de Maillane, alias Hermitte d’Armelin, seigneur de Maillane, devint conseiller à la cour des Comptes de Provence en 1739, et le fils de celui-ci, Antoine-Hippolyte d’Hermitte de Maillane, conseiller au parlement en 1781.

Magistrat et poète, Antoine-Hippolyte d’Hermitte (ou L'Hermitte) de Maillane, mourut sur l’échafaud à Marseille en avril 1794. D’une liaison apparemment illégitime, il laissa une fille, Joséphine, qu'il reconnut, et qui épousa en 1809 un notable de Nîmes.

La famille d’Hermitte, d’Aix, a été très souvent confondue avec les Hermite de Belcodène, à Marseille, originaires de Toulon et qui achetèrent la seigneurie de Belcodène de la famille de Brancas-Céreste, illustrés par Nicolas d’Hermite, sieur de Fuveau et Belcodène, maire d’Aix en 1700.

Armes : d’azur au pélican dans son aire avec sa pitié d’argent. Il s’agit des armes des Hermite de Belcodène (Robert de Briançon, La Chesnaye), et que portaient Jacques-Cyprien d’Hermite d’Armelin, député de la noblesse en 1789. On les trouve également dans un coupé : au I de gueules à une chapelle d’argent sur une montagne du même (qui serait Armelin), au II d’azur à un pélican avec sa pitié dans son aire, le tout d’argent, selon Artefeuil.

Anne de Constans de Maillane, veuve de Jacques d’Hermite d’Armelin, conseiller secrétaire du roi, fait enregistrer à l’Armorial général les armes de son mari, qui doivent être Armelin, ainsi : d’or à une chapelle de gueules maçonné de sable avec son petit clocher de gueules garni d’une clochette d’argent, la chapelle accostée de deux arbres de sinople, le tout sur une terrasse de sable.



I – Jean HERMITE ménager, décédé avant 1650, épouse Jeanne MARION d’où :

II – Antoine HERMITE marchand mercier à Aix, natif de Piégut, épouse 1) par contrat du 1er janvier 1631 à Aix, Anne DANIZE fille de Jean, travailleur, et de Françoise SEGON, de Pourrières. 2) le 6 janvier 1650 en la cathédrale d’Aix, Louise ARMELIN fille de feu Anthoine, et de Marthe ESMIEU, en présence de François Hermite, prêtre et bénéficier de l’église cathédrale (qui signe F. Ermitte), et Louis Perrin. Elle est sœur de Cyprien Armelin, conseiller du roi contrôleur général des décimes de Provence. D’où :

  1. Anne HERMITE baptisée le 25 mars 1658 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain François Rigaud, marraine Anne Burle).
  2. Jacques qui suit,
  3. Louise HERMITE baptisée le 22 mai 1664 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Louis Chambe, marraine Claire Bertrand).

III - Jacques HERMITTE conseiller secrétaire du roi maison et couronne de France en la chancellerie près la cour des Comptes, Aides et Finances de Provence (12 mai 1687), sur résignation de Cyprien Armelin son oncle (qui en avait été pourvu le 21 février précédent, et prendra une charge de contrôleur des décimes); baptisé le 10 octobre 1660 en la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix (parrain Jacques Arnaud, marraine Marguerite Minuty), décédé avant octobre 1693 ; épouse le 24 février 1687 en la cathédrale d’Aix, Anne de CONSTANS baptisée le 7 août 1663 à Aix, fille d’Antoine, marchand, et de Jeanne MILLE ; veuve, elle acquiert une partie de la terre et seigneurie de Maillane du marquis de Porcelet-Maillane, endetté et saisi par ses créanciers, par actes des 31 janvier, 16 février et 22 décembre 1690, pour laquelle elle rend hommage au nom de ses fils le 26 avril 1691, teste le 13 janvier 1718 (Fedon, not.), laissant une somme de 2.500 livres à l’hôpital d’Aix. D’où :

  1. Cyprien HERMITTE d’ARMELLIN co-seigneur de Maillane (dont il rend hommage avec son frère Antoine le 10 octobre 1693), né le 12 mai 1688 à Aix, baptisé le lendemain en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Cyprien Armelin conseiller du roi contrôleur général des décimes, marraine Jeanne Mille), décédé le 10 mai 1715, teste le 5 avril 1713, faisant un legs de 4000 livres à la communauté de Maillane pour bâtir un hôpital et agrandir l’église ; épouse le 27 février 1708 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix, Marie de LA TOUR CADENET TAMARLET, fille de César, écuyer, seigneur de Tamarlet, Tournefort et Valbonnette, et de Gabrielle de VALAVOIRE, née en 1693, décédée le 1er mai 1737. Mariage malheureux selon l’épouse, qui dépose plainte et demande séparation de corps d’avec son mari, ce qui lui est accordée par arrêt du 2 mars 1713, pour une durée de trois ans. Veuve peu après, elle ne se remarie pas et se consacre à sa famille.
  2. Antoine qui suit,

IV - Antoine d’HERMITTE écuyer, co-seigneur de Maillane et de la Rousselle (pour lesquelles il rend hommage au roi), avocat au parlement de Provence, né le 30 octobre 1689 à Aix, baptisé le lendemain en la cathédrale Saint-Sauveur (le père malade de fièvre, parrain Antoine Constans bourgeois, marraine Marguerite de Minuty), décédé après 1745 ; épouse le 27 janvier 1711 en la chapelle de sa maison de campagne au terroir d’Aix, Marie-Marguerite d’AUDIBERT fille de Pierre, avocat au parlement, assesseur d’Aix et procureur du pays de Provence, et de Thérèse de BERENGUIER, les témoins Jacques Plauchut bourgeois d’Aix, Bernardin Barlatier, marchand, Etienne Reynaud ménager d’Eguilles, et Louis Brun, d’Aix. D’où :

  1. Marie-Anne d’HERMITTE de MAILLANE religieuse au couvent de la Visitation de Tarascon, née le 17 novembre 1711 à Aix, baptisée le même jour en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain noble Pierre d’Audibert, avocat en la cour, marraine dame Anne Constans).
  2. Jacques Cyprien, qui suit,
  3. Marguerite Thérèse d’HERMITTE de MAILLANE née le 8 mai 1717 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Pierre Garidel professeur royal en la faculté de médecine d'Aix, marraine Marguerite de Constans d’Ille).
  4. Thérèse d’HERMITTE de MAILLANE née le 23 octobre 1718 à Aix, baptisée le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Antoine Bellouse, marraine Thérèse de Bérenguier d’Audibert).
  5. Anne (Marthe Aglaé) d’HERMITTE de MAILLANE née vers 1720, épouse le 18 novembre 1742 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Joseph-François de BENOIST avocat au parlement de Provence, fils de Jean-Pierre, avocat audit parlement, et d’Anne d’ADAOUST.
  6. Antoine d’HERMITTE de MAILLANE capitaine au régiment des Gardes Lorraines.
  7. Jacques-Augustin d’HERMITTE de MAILLANE alias Auguste, écuyer, garde-marine à Rochefort le 28 mars 1752, enseigne de vaisseau le 2 février 1756, lieutenant d’artillerie en second à Toulon le 15 janvier 1762 puis premier lieutenant le 2 mai 1762, fait plusieurs campagnes navales ; né le 14 juillet 1734 à Tarascon, baptisé le surlendemain en l’église Sainte-Marthe (parrain Jacques Cyprien de Maillane, son frère, marraine Anne Marthe Aglaé de Maillane sa sœur), décédé le 27 juin 1765, massacré lors de la campagne de Larache au Maroc.

V – Jacques-Cyprien d’HERMITTE de MAILLANE, alias HERMITTE d’ARMELIN, dit parfois le Marquis de Maillane, chevalier, seigneur en partie de Maillane et de la Rousselle, conseiller du roi à la cour des Comptes Aides et Finances de Provence (reçu le 3 juin 1739 en l’office d’Esprit-Luc de Rabillaud), rend hommage pour Maillane le 18 juillet 1774, résigne sa charge en 1782 et devient conseiller honoraire, député aux Etats de la noblesse d’Aix en 1789, signe L’Hermite Maïllanne (1751) ; né le 10 juillet 1715 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jacques d’Audibert, marraine Suzanne de Chappus bisaïeule), décédé le 20 décembre 1794, inhumé le surlendemain à Tarascon ; épouse le 28 mai 1743 en l’église paroissiale Saint-Sauveur de Grignan (Drôme), suivant contrat passé la veille (Auric, not.), Marie-Magdeleine JAMIER, de Grignan, fille de feu Antoine, et de feue Marie-Magdeleine DUFFET, union célébrée par messire Pierre Armellin, prêtre et chanoine de Grignan, l’époux signe Maïllane fils. D’où :

  1. Antoine Jacques Cyprien d’HERMITTE de MAILLANE né le 9 avril 1744 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Antoine d’Hermite de Maillane, marraine Thérèse de Bérenguier d’Audibert).
  2. Antoine Hippolyte qui suit,
  3. Marie Marthe Pauline d’HERMITTE de MAILLANE née en février 1750 baptisée en l’église Sainte-Madeleine, décédée le 15 septembre 1750 en ladite paroisse.
  4. Antoine Cyprien Casimir d’HERMITTE de MAILLANE écuyer, garde-marine à Toulon le 12 janvier 1766, garde du pavillon le 1er octobre 1768, enseigne de vaisseau à Brest le 1er octobre 1773, lieutenant de vaisseau à Toulon le 13 mars 1779, fait plusieurs campagnes dont celle de Chesapeake où il est blessé à la jambe droite, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis (27 novembre 1781), grièvement blessé au combat de la Dominique où il saute avec son vaisseau le 27 novembre 1781 ; né le 20 mai 1751, baptisé le lendemain à Sainte-Marthe de Tarascon (parrain Antoine Hippolyte d’Hermite de Maillane, son frère, sieur Augustin Anez négociant lui servant de caution à cause de son bas âge, marraine Marie-Anne d’Hermitte de Maillane religieuse de la Visitation, sa sœur (sic), par permission de messire Agier officiant, demoiselle Marguerite Anez lui prêtant la main), meurt le 12 avril 1782 à la Dominique.
  5. (Marie Suzanne) Eléonore d’HERMITTE de MAILLANE baptisée en la cathédrale Saint-Sauveur, épouse le 16 août 1774 en l’église Sainte-Marthe de Tarascon, Jacques de ROYS DESPORTS de LEDIGNAN, chevalier, seigneur de Lédignan et Loubarès, ancien page de la Petite Ecurie du roi, originaire de Beaucaire, fils de feu François Bertrand, chevalier, seigneur desdits lieux, et de feue Marie Magdeleine de MAILLAN de LAS PLANES, en présence de Jean-Baptiste Guillaume de Porcellet chanoine d’Arles, Antoine Emeric chanoine, Jean-Paul Joseph de Montcalm de Saint-Véran capitaine de vaisseau, Paul de Clémens, et François Laurens bourgeois, l’épouse signe Eléonor Lhermite Maillanne.

VI – Antoine-Hippolyte d’HERMITTE de MAILLANE écuyer, avocat au parlement, substitut du procureur général au parlement de Provence (provisions du 18 novembre 1771), puis conseiller du roi au parlement de Provence (provisions données à Paris le 4 juillet 1781, consécutives à des lettres de dispense des 22 juin 1780 et 28 juin 1781), reçu le 16 juillet 1781 en la charge de Joseph-Ignace de Boutassy de Châteaulare ; littérateur, auteur de poésies (Description de la Fontaine de Vaucluse, Hommage à mon siècle, Vers présentés à Monsieur à son entrée en Provence…) ; né le 15 juin 1745 à Aix, baptisé le même jour en l’église Sainte-Madeleine (parrain Antoine d’Hermitte de Maillane, écuyer, marraine Marie-Marguerite d’Audibert représentée par Gabrielle Vigne), condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Marseille et exécuté le 14 février 1794 (25 germinal II) ; liaison avec (Anne) Magdeleine HUGUES. D’où :

  1. Marie-Joseph Elisabeth dite Joséphine L’HERMITTE de MAILLANE née le 24 mars 1788 à Aix, baptisée le lendemain en la cathédrale Saint-Sauveur (père nommé Antoine-Hippolyte de la Rochelle, parrain Joseph Escofier travailleur, marraine Elisabeth Mégi, illettrés), décédée le 9 mai 1846 à Nîmes, épouse le 26 juillet 1809 en la mairie de Tarascon, Jean-François VIGUIER commis greffier près le tribunal civil de Nîmes, avocat, né le 29 août 1786 à Nîmes, fils d’Antoine, greffier en chef, et de feue Catherine LAURET. Il meurt le 29 avril 1813 à Nîmes. D’où postérité (familles Viguier à Nîmes, et Héraud à Montpellier).


 
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