Anciennes familles de Provence
     

 

(d') André

André Grassy, André Bardon
et d'Andréa de Nibles


 

 

Famille de marchands cruveliers – autrement dit fabricants de cribles et tamis - venue de Manosque et issue de la lignée des juifs Posquières. Installée à Aix, convertie vers 1500-1502, elle connaît une prospérité certaine, en lien avec le milieu néophyte aixois. Elle a fait plusieurs branches.

A la branche aînée appartient Jacques André, qui épouse en 1624 une fille du conseiller au siège d’Aix Thomas Estienne, et exerce une charge de lieutenant en la prévôté d’Aix. Sa postérité s’éteint avec son fils, qui prend le titre d’écuyer d’Aix, à la fin du XVIIe siècle.

La seconde branche est issue de Louis André, marchand drapier, marié en 1570 à une fille d'un viguier de Salon, François Roard. Alexandre André, son fils, est procureur du roi à Aix, et Jean d’André, son petit-fils, notaire et greffier de l’archevêché, charge qu’il transmet à son fils Alexandre d’André. Ce dernier est père de François-Jérôme d’André, et ayeul de Joseph-Honoré d’André Grassy, écuyer d’Aix, marié en 1770 et mort sans descendance.

Un autre rameau est issu de Jean-Baptiste d’André et d’Honoré d’André, père et fils, tous deux consuls d’Aix. Ce dernier, amateur d’arts, épouse en 1686 Marguerite de Bardon, fille d’un secrétaire du roi, dont il a deux fils : l’aîné étant prêtre, curé d’Epinay-sur-Orge près de Montlhéry, c’est le fils cadet, Michel-François, qui hérite de son père le goût des arts et de sa mère le nom et les armes de sa famille. Michel-François d’André Bardon (1700-1783) fut un peintre réputé, élève de Van Loo, membre de l’Académie royale de peinture et fondateur de l'académie de peinture de Marseille. Il est resté célibataire.

Enfin, la famille d’Andréa de Nibles et de Châteaudouble, maintenue noble en 1669, paraît constituer une dernière branche des marchands néophytes aixois, malgré une filiation remontant à 1443, présentée lors des enquêtes de noblesse, qui est falsifiée. François André, fils du marchand Jacques André, est avocat, gendre en 1608 du conseiller Bermond de Penafort, et acquéreur en 1615 d’une partie de la seigneurie de Nibles, près de Sisteron. Son fils, Jean-Augustin d’Andréa seigneur de Nibles, également avocat, épouse en 1633 Marie de Barcillon, qui lui apporte les terres de Châteaudouble et d'Espérel. Bien que maintenue en 1669, cette branche n’a guère de lustre et finit modestement en la personne d’André-Joseph d’Andréa de Châteaudouble, décédé à Cadenet en 1777.

Armes : d’azur au sautoir d’or. Elles figurent ainsi à l’Armorial pour Honoré André, bourgeois d’Aix, père du peintre Dandré-Bardon. Les Andréa de Nibles portaient, quant à eux : de gueules à deux lions affrontés d’or tenant de leurs pattes un anneau de sable, bordure d’azur chargée de huit fleurs de lys d’or.



I - Mosse Astrug de POSQUIERES juif de la ville de Forcalquier. Père de :

II - Abraam (Mosse) de POSQUIERES juif de la ville de Manosque, décédé avant 1502 ; épouse Salamone de BERRE fille de Salvet Salamon de BERRE, et d’Astruge ; elle fait un testament le 9 avril 1500 (Bertrand Borrilli, notaire), par lequel elle veut être inhumée au cimetière juif hors-les-murs d’Aix, fait un legs à sa fille Astruge épouse d’Ysac Josse Monnier, de Pertuis, et désigne pour ses héritiers ses fils Crescas et Mosse de Posquières à parts égales ; devenue chrétienne sous le nom d’Alayone ANDRE, elle fait un autre testament le 7 avril 1502 (B. Borrilli, not.) par lequel elle élit sépulture en l’église de l’Observance à Aix, fait un legs à Marie de La Sausse, sa fille (autrefois Astruge de Posquières), femme de Pierre de La Sausse (ex-Ysac Josse), et à sa petite-fille Hugone André, et nomme pour héritier son fils Jean André. D’où :

  1. Crescas Abraam de POSQUIERES marchand juif de la ville de Manosque, habitant d’Aix, épouse par contrat du 14 février 1502 à Aix, Honorade PEYRON, autrefois juive du nom de Léa JACOB, fille de Samuel JACOB, cruvelier de Marseille (devenu Rostaing BENEDICT), et de Rose son épouse décédée ; elle se remarie l’année suivante, en 1503, au marchand néophyte Jean de RIANS. D’où :

    1. Rosa de POSQUIERES convertie en 1502 sous le nom de Hugone ANDRE, épouse son oncle Jean ANDRE, ex-Mosse de POSQUIERES.

  2. Mosse (Abraam) qui suit,
  3. Astruge de POSQUIERES nouvelle chrétienne sous le nom de Marie en 1502, en même temps que sa mère et que son époux, épouse en mars 1497, Pierre de LA SAUSSE, jadis juif du nom d’Ysac Josse MONNIER, originaire d’Arles installé à Pertuis, l’épouse est dotée de 500 florins.

III - Mosse de POSQUIERES marchand cruvelier originaire de Manosque, installé à Aix et converti sous le nom de Jehan ANDRE, teste à Aix le 11 mai 1517, le 24 mai 1517, et le 20 août 1528 : par ce dernier testament il veut être inhumé au couvent des Frères mineurs au tombeau de ses enfants, fait un legs à Catherine André sa fille, et nomme pour héritiers Hugone André sa femme ainsi que Charles, Antoine, Louis et Jehan André, leurs quatre fils ; il meurt avant 1532; épouse sa nièce Hugone ANDRE, autrefois Rosa de POSQUIERES. Elle est veuve en 1532 et tutrice de ses fils Antoine, Louis et Jean André ; le 27 avril de la même année, elle loue une maison située rue de la Juiverie à Aix à Simon Roux cardeur à laine et honnête femme Honorate Gandelier sa femme. Cette Hugone est-elle la même qu'Hugone BEAU alias BELLE décédée avant 1538, fille de Jacques, marchand (ex-Jacob Salves) et de Catherine SIMIANE (Hugone Beau est la mère certaine de Catherine et Anthoine André, puisque nommée dans leurs contrats de mariage) ou y a-t-il deux épouses nommées Hugone ? D'où :

  1. Charles qui suit,
  2. Anthoine ANDRE marchand de Trets, épouse par contrat du 27 novembre 1538 à Aix (Imbert Borrilli, not.), Jehanne ESTIENNE fille de Louis, marchand, et de Gabrielle de RIANS.
  3. Louis ANDRE religieux de l’ordre des Frères mineurs. = ? est-il le même que Louis ANDRE décédé avant 1571, qui épouse Claire de LA ROQUETTE vivante en 1571 d’où :

    1. Catherine ANDRE d’Orange, épouse par contrat du 23 janvier 1571 à Aix, Marcelin GAUTIER couturier fils de feu Claude, notaire royal, et de feue Elione Garcin.

  4. Jehan auteur de la branche de Nibles et Châteaudouble.
  5. Catherine ANDRE épouse par contrat du 5 janvier 1538 à Aix (François Borrilli, not.), Arnaud de BAYON, marchand de Pertuis, fils de Jehan, marchand mégissier de Pertuis, et de Magdeleine de RIANS, sa première épouse.

IV - Charles ANDRE marchand cruvelier de la ville d’Aix, teste le 22 octobre 1539 à Aix, puis les 9 août 1561 et 4 juin 1565, ainsi qu’un codicille reçu par Me Olivier Mellon notaire, institue ses héritiers à parts égales Joseph et Bertrand André ses fils, et fait des legs à sa femme Delphine de trets et à ses fils Louis le majeur et Louis le mineur, meurt avant 1569 ; épouse Delphine de TRETS fille de Bertrand marchand d’Aix, néophyte, et de Marguerite ANDRE (fille de Bernardin André, marchand). Remariée en octobre 1554 à Jean de NOSTREDAME, bourgeois de Saint-Rémy. D’où :

  1. Anne ANDRE épouse Jean SAUVECANE.
  2. Magdeleine ANDRE baptisée en 1536 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jean de Manosque, marraine Magdeleine N.), épouse par contrat du 8 avril 1551 à Aix, Jehan de PODIO alias du Puy, fils d’Hugon, marchand mégissier d’Aix, et de Sancie de MANOSQUE.
  3. Joseph qui suit,
  4. Anthoine ANDRE
  5. André ANDRE
  6. Bertrand ANDRE marchand d’Aix, transige avec les fils de son frère Joseph André le 17 avril 1576, teste à Aix le 11 avril 1584 ; baptisé le 22 août 1541 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Bertrand Bernard, licencié en droit, marraine Anne de Coreis), épouse suivant contrat passé à Marseille le 18 décembre 1571, Magdeleine FERNANDEZ fille de François, marchand, et de Douce BENET. D’où :

    1. Douce ANDRE épouse par contrat du 3 novembre 1596 à Aix, Claude d’AGOULT écuyer, seigneur de Mouriès, consul d’Aix en 1599, fils de feu Arnaud, chevalier, seigneur de Mouriès, Vergons, Saint-Auban, gouverneur d’Apt, chevalier de l’ordre du roi, et de feue Lucrèce de GERENTE CABANES.
    2. Jehan ANDRE baptisé le 17 juillet 1575 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jacques André, marraine Louise de Cipières).
    3. Marguerite ANDRE baptisée le 10 novembre 1577 en la cathédrale d’Aix (parrain Antoine André, marraine Marguerite de Mimata).
    4. Jean-François ANDRE mentionné dans le testament de son père en 1584, baptisé le 31 juillet 1583 en la cathédrale d’Aix (parrain Jehan Fernand, marraine Anne Thomassin).

  7. Louis le majeur, auteur de la deuxième branche (André-Grassy et André-Bardon).
  8. autre Louis ANDRE dit le mineur, marchand bourgeois d’Aix, tuteur des enfants de son frère Louis André, vend à la veuve de celui-ci, Anne Roard, et à Honoré de Saint-Marc son beau-fils, de Salon, tous les draps et marchandises de la boutique dudit feu Louis André, dont quittance le 18 novembre 1591 ; épouse par contrat du 3 juillet 1598 à Aix, Anne de GARRON fille d’Antoine, bourgeois d’Aix, et de Marguerite de BOCQUI. Elle se remarie en juillet 1603 à Jean-Jérôme AUDIBERT, procureur au siège d’Aix. D’où :

    1. Espérite ANDRE épouse par contrat du 7 février 1622 à Aix, Jean-Nicolas LEGRIN, avocat au parlement de Provence, veuf d’Anne de LOQUES, fils de Laurent, bourgeois d’Aix, et de Madeleine LEGIER.

  9. Catherine ANDRE épouse en 1561 à Aix, Raymond CHAVIGNOT notaire royal d’Aix depuis 1559, consul d’Aix en 1592, natif d’Aups, fils d’Etienne, et d’Anthorone COMPAGNON. Remarié en 1568 à Mathieue SAUVAIRE.
  10. Isabelle ANDRE épouse Jean de LA ROQUE.
  11. Marguerite ANDRE épouse par contrat du 11 novembre 1569 à Aix, Pierre de SAINT-JACQUES fils de feu Jean, et de feue Catherine FOULQUIERE.
  12. Polonie alias Apollonie ANDRE baptisée le 21 juin 1551 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Philippe Bousquet, marraine Apollonie Estienne), épouse suivant contrat du 16 novembre 1572 (Lambert, notaire à Aix), Honoré SAUVECANE, marchand bourgeois d’Aix, âgé de 28 ans, né à Aix et baptisé le 25 août 1544, fils de Guillaume, solliciteur et greffier des Etats de Provence, et de Françoise de SAINT-BAUZILLE ; elle teste le 11 août 1579 à Aix. Honoré Sauvecane se remarie en septembre 1579 à Jeanne de BEDARRIDES ; il sera plus tard enquêteur pour le roi au siège d’Aix, et meurt en 1632.
  13. Jehanne ANDRE épouse par contrat du 13 mars 1575 à Aix (Antoine Lambert, not.), Balthasar FABRE marchand.

V - Joseph ANDRE marchand d’Aix, baptisé le 31 mars 1538 en l’église métropolitaine Saint-Sauveur d’Aix (parrain Michel de Roquebrune, marraine Jeanne de Roquebrune), épouse par contrat du 15 juin 1563 à Marseille (Jean Descalis, not.), Catherine de BEDARRIDES fille de feu Pierre, marchand, et de Jehanne de MAZARGUES. D’où:

  1. Anthoine qui suit,
  2. Jehanne d’ANDRE épouse par contrat du 19 juin 1585 à Marseille, Jean CLAVELLY alias Clavel, marchand.

VI - Anthoine ANDRE bourgeois d’Aix, baptisé le 23 septembre 1567 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Anthoine André, marraine Anthonette Estienne), décédé avant 1624, épouse par contrat du 7 novembre 1587 à Aix, Marguerite de MANOSQUE fille de François, marchand, et d’Anne de MAZARGUES. Vivante en 1626. D’où :

  1. Louis ANDRE reçu docteur en droits en l’université d’Aix (30 novembre 1611), baptisé le 30 juillet 1588 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Anthoine André, marraine Catherine Bédarride).
  2. Jacques qui suit,
  3. Jean ANDRE écuyer d’Aix, baptisé le 6 mai 1602 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jehan Clavel, marraine Anne de Masargues) épouse le 31 juillet 1640 en la cathédrale Saint-Sauveur, Polixène de ROCHAS veuve de Louis SICARD, de Sisteron, fille de Denis, co-seigneur d’Aiglun, et de Marguerite de BERNARD. D’où :

    1. Jean-Baptiste d’ANDRE baptisé le 8 août 1643 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Jean-Baptiste de Thomassin sieur d’Aynac, conseiller au parlement, marraine Espérite d’André).
    2. Jean-Baptiste d’ANDRE baptisé le 30 mars 1645 en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jean-Baptiste d’Estienne, marraine Esther de Meyran).
    3. Pierre d’ANDRE baptisé le 26 novembre 1646 en l’église Sainte-Madeleine.
    4. Magdeleine d’ANDRE baptisée le 27 juillet 1649 en l’église Sainte-Madeleine (parrain Mr de Vachères, marraine Magdeleine de Rochas).
    5. Clément d’ANDRE baptisé le 6 septembre 1652 en l’église Sainte-Madeleine (parrain Clément d’Anjou conseiller du roi au siège d’Aix, marraine Françoise de Bourgogne femme du conseiller Thomassin.

VII - Jacques ANDRE écuyer d’Aix, conseiller du roi lieutenant en la prévôté et maréchaussée du pays de Provence, décédé après 1680 ; épouse le 21 septembre 1624 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, et suivant contrat du 6 octobre suivant, Marguerite d’ESTIENNE, fille de Thomas (1555-1616), conseiller du roi au siège général d’Aix, et de Sibille de ROMANY, témoins Antoine Mervandy avocat en la cour, et Pierre Gebelin. D’où :

  1. Marguerite d’ANDRE baptisée le 8 octobre 1625 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Melchion de Mazargues, conseiller au parlement, marraine Marguerite de Manosque), épouse le 27 décembre 1642 en l’église cathédrale d’Aix, Clément d’ANJOU, écuyer de Pertuis, docteur en droits, conseiller du roi au siège d’Aix, fils de Sébastien, présent, et de Lucrèce ROUX, les témoins sont Honoré de Brunet écuyer de Pertuis, et Jean Pierre de Puymichel.
  2. Sibille d’ANDRE baptisée le 22 décembre 1628 en l’église Saint-Sauveur d’Aix (parrain Melchion Masargues, conseiller en la cour, marraine Sibille de Romany).
  3. Jean-Antoine d’ANDRE baptisé le 14 octobre 1631 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Jehan André, marraine Catherine de Chaylan).
  4. Pierre qui suit,
  5. Jean-François d’ANDRE baptisé le 18 janvier 1637 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Jean-François Gibert, marraine Marguerite d’André).

VIII – Pierre d’ANDRE écuyer d’Aix, épouse 1) le 1er août 1655 en l’église de Pertuis, Louise de MATTY fille de feu Simon, bourgeois, greffier royal de Pertuis, et d’Anne de GENTY. 2) le 3 novembre 1680 en la cathédrale d’Aix, Sybille d’AYMAR fille de feu Anthoine, écuyer d'Aix, et d’Alix de RAMBAUD, en présence du père de l’époux, et des témoins Joseph Pellissier prêtre bénéficier, Jean-Baptiste Amant sacristain, Jean Monier et Claude d’Aymar frère de l’épouse, l’épouse signe sibille daymar. D’où, du premier mariage :

  1. Louis d’ANDRE baptisé le 18 mars 1658 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Louis Estienne, marraine Anne Gente).
  2. Thérèse d’ANDRE baptisée le 15 novembre 1660 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Jean-Baptiste André, marraine Marguerite d’Estienne).
  3. Gabrielle d’ANDRE baptisée le 30 octobre 1663 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Joseph Gibert, marraine Marguerite d’André).
  4. Jacques d’ANDRE baptisé le 23 avril 1665 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Joseph Marroc, marraine Thérèse David).
  5. Pierre d’ANDRE baptisé le 21 août 1667 en la cathédrale Saint-Sauveur (parrain Pierre de Guerre, procureur au siège, marraine Marguerite d’André).



 
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