Anciennes familles de Provence | ||||
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(de) Brunet
Patronyme ancien de Provence, illustré par deux familles nobles : l’une à Manosque, l’autre à Arles puis Salon. La plupart des auteurs leur ont donné une origine commune, mais de manière assez douteuse. L’historiographie des Brunet commence avec Barcillon de Mauvans qui, dans sa Critique du Nobiliaire de Provence de Robert de Briançon (t.I f°48), reprenant le P. Colomby historien de Manosque, cite les Brunet comme feudataires des anciens comtes de Forcalquier, mentionnés dans une charte dès l’an 1160. « Pons Brunet, écrit-il, qui de Manosque se transplanta à Arles avec sa famille l’an 1350, y fut reçu dans le rang des nobles comme issu de la noble famille de Brunet, ainsi qu’il est énoncé dans le registre de l’hôtel de Ville de la même année et depuis ce Pons Brunet la descendance est prouvée jusques à Annibal de Brunet qui quitta Arles pour s’établir à Salon ». Les Brunet de Salon ont été maintenus nobles en prouvant leur filiation depuis ce Pons Brunet, qui exerça les fonctions de consul d’Arles en 1371 et testa en 1374. C’est avec lui qu’Artefeuil (t.I p.199), repris par La Chesnaye, et plus récemment par M. Blanc dans sa thèse sur l’Origine des familles provençales en 1971 (p.140), font remonter la filiation. S'agrégeant à la noblesse au cours du XVe siècle, sa postérité se fixe à la fin du XVIe siècle dans la ville et le pays de Salon, où elle acquiert les seigneuries de Confoux et de Lamanon, et sera maintenue par ordonnance en 1667, avant de s'éteindre à la fin du XVIIIe siècle. Elle donnera deux chevaliers de Malte, en 1616 et 1620. Considérés - mais de manière peu probante - comme une seconde branche, issue d’un certain Louis de Brunet, arrière-petit-fils du consul Pons Brunet, revenu se fixer à Manosque, père de Fouques et ayeul de Me François de Brunet (par qui nous commençons la filiation), les Brunet de Manosque n’en restent pas moins les premiers en renom, en biens et en nombre, du XVIe au XVIIIe siècle. Ils furent syndics de la ville dès 1480, puis vingt fois consuls de 1505 jusqu’à la Révolution. A la fois officiers et magistrats, seigneurs d'Estoublon, Saint-Jurs et fiefs de Molan, Montvallon, ils donneront de nombreux officiers d'armes et chevaliers de Saint-Louis, et deux maires à la ville de Manosque. Ils s’illustreront notamment sous la Révolution par le général Jean-Baptiste de Brunet (1734-1793) qui aura son heure de gloire en recevant le commandement de l’Armée d’Italie en 1793, avant de subir, tout aussitôt, la haine des chefs révolutionnaires qui ne perdront pas de temps pour le conduire à l’échafaud. Son petit-fils, Léon de Brunet (1812-1892) est, semble-t-il, le dernier du nom. Concluant sa notice sur la famille Brunet (t.VII p.286, reproduite sur le blog de Gilles Dubois), Chaix d-Est-Ange avançait qu’elle aurait formé « un certain nombre de branches qui, en raison de leur pauvreté, perdirent de leur noblesse par dérogeance et qui ne sont pas mentionnées par les anciens généalogistes ». La multiplicité des branches qui existait à Manosque dès le XVIe siècle, semble accréditer cette idée, et porte à croire en effet que nous trouvions là, un jour, l’origine de plusieurs autres Brunet de Provence. Le petit village de Brunet, situé au nord du plateau de Valensole, viguerie de Moustiers, diocèse de Riez, et dont les armes reprennent le lévrier de la famille de Brunet (d’or à un lévrier rampant de sable, accolé d’argent), peut être une origine possible des anciens Brunet. Il faut signaler enfin qu'en publiant en 1895 une étude sur la famille Brunet d’Evry et de Monthélie, originaire de Beaune et que les généalogistes ont cru être une branche des Brunet provençaux (Artefeuil, La Chesnaye), le comte de Juigné de Lassigny a écarté cette prétention, due sans doute à l’essor des marquis Brunet d’Evry, devenus magistrats distingués au Parlement et à la Chambre des Comptes de Paris, et ce, malgré la similitude des armes. Voir également la notice de Martial Sicard consacrée au général Brunet dans les Officiers bas-alpins (bibliogr.) * Armes, telles qu'enregistrées à l'Armorial de 1696 par Paul Brunet, conseiller du roi et maire de Manosque, et par Lazare Brunet bourgeois de Manosque : d’or à un lévrier rampant de gueules accolé d’or, à la bordure crénelée de sable. Antoine Brunet bourgeois, Toussaint Brunet bourgeois de Gordes, ainsi que Louise de Brunet veuve de Jourdan Cestier, bourgeois, et Marie Brunet, veuve de Claude Augery, bourgeois, font enregistrer d’autres armes : d’or au... de sable.
Giraud BRUNET bourgeois de Manosque, teste le 20 mars 1503 (texte latin), insinué le 7 décembre 1590. I - François BRUNET bourgeois de Manosque, qualifié écuyer, capitaine de cent hommes d’armes des ordonnances du roi, teste le 3 novembre 1559 à Manosque (Toleti, not.) en faveur de François son fils aîné, qu'il nomme son héritier universel, et de ses sept autres fils qu'il fait ses héritiers particuliers; est inhumé le 8 suivant à Saint-Sauveur de Manosque ; marié par contrat du 28 octobre 1535 à Félicité de PONTEVES, indiquent les généalogies. Les registres de Manosque ne permettent toutefois pas de dire quels enfants sont issus de ce mariage. Seul François fils de Me François Brunet est baptisé en 1537, semble l'aîné, mais les liens rapprochant Antoine Brunet l'aîné, Etienne et Jean-Claude Brunet, tous trois capitaines, et Antoine Brunet le jeune, auteur des Brunet d'Estoublon, et enfin Paul Brunet, conseiller au siège de Forcalquier, dont le prénom sera perpétué dans la descendance des sieurs d'Estoublon, permettent de penser qu'ils étaient frères. On poursuit donc la filiation ainsi :
II - Anthoine BRUNET dit le majeur ou
l’aîné, capitaine à Manosque, décédé le 15 mai 1618 et inhumé en
l'église Saint-Sauveur de Manosque, épouse par contrat du 8
septembre 1555 à Manosque, Catherine SIGAUD
fille de feu Pierre, bourgeois, et de Jaumette BLAIN, assistée
de François Sigaud son frère, elle est marraine en 1574, meurt
le 1er janvier 1616 et est inhumée en l’église Saint-Sauveur de
Manosque. D’où :
III - Jehan BRUNET bourgeois de Manosque, baptisé le 31 juillet 1580 à Saint-Sauveur de Manosque (parrain Jean Audiffred marchand, marraine Anne Fabre), décédé le 13 août 1623 à Manosque inhumé en l’église Saint-Sauveur, épouse le 16 mars 1619 à Notre-Dame de Manosque, Suzanne de SAFFALIN décédée le 13 octobre 1629, inhumée en l’église Saint-Sauveur de Manosque, fille de Romain écuyer de Manosque, et de Marguerite de THORON sa troisième épouse, le mariage a lieu en présence des pérents de l’épouse, de Charles Laugier dit Blain, Paul de Collongue et Pierre Michel ; d’où :
IV - Jean Antoine BRUNET bourgeois de Manosque, baptisé le 24 décembre 1620 à Saint-Sauveur de Manosque (parrain Romain saffalin écuyer, marraine Hélène Saffalin), épouse Marguerite BAUDRIC née en 1629, fille de Claude marchand de Manosque, et de Melchionne BICAYS, d’où :
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