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Anciennes familles de Provence | |||
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Dille puis Gantelmi d'Ille
Ancienne famille de robe, originaire de Saint-Julien-le-Montagnier, et dont un membre acquit la noblesse par charge de trésorier général de France en 1693. Les Dille apparaissent à Saint-Julien avec Jean-Bernard Dille notaire royal, marié vers 1596 à demoiselle Philippe Burle, d’une famille bien implantée à Saint-Julien. Deux fils sont sortis de ce mariage, qui ont formé les deux branches de la famille. Le cadet, Pierre Dille, notaire royal et lieutenant du juge de Saint-Julien, eut quatre filles mariées aux sieurs Gougon et Decorio, de Manosque, et aux avocats Pellas et de Fauris, et plusieurs fils religieux, dont trois chanoines de l’église collégiale de Barjols. L’aîné des fils, Joseph Dille, avocat au parlement de Provence, fut père de Jean-Baptiste d’Ille, trésorier général de France en 1693, sieur de Boisset et de Barlemont, qui mourut sans postérité en 1731, après avoir institué pour héritier son neveu Jean-Baptiste Ganteaume, à la charge de relever son nom et ses armes. La branche aînée issue de Gaspard Dille, procureur au siège d’Aix, donna cinq générations d’avocats au parlement de Provence, et s’allia à la fin du XVIIIe siècle avec la branche des Ganteaume d’Ille. En 1870 André Dille obtient par jugement la modification de son nom en d’Ille ; il relève également le nom et les armes des Ganteaume, alias Gantelmi, avec le titre de marquis, et remet au gout du jour l’origine antique de la maison de Gantelmi, comme issue des anciens rois d'Ecosse, et dont plusieurs nobiliaires se font alors l'écho. Il est père du félibre Charles d’Ille (1847-1924), président de l’Académie d’Aix et maire de Volx. Les Dille pourraient être en lien avec les Dille de Saint-Maximin, issus de Melchion Dille notaire royal de la ville, marié en 1581 à une fille du capitaine Hugon Pinchinat, et alliés aux Laget, Fresquière, Saint-Marc, Gasquet, aux Cadry de Pourrières, et aux Rives de Sisteron. * Armes : de gueules à deux triangles d'or alésés et entrelacés, accompagnés en pointe d'un rocher d'argent, issant d'une mer du même ondée d'azur. Alias : de gueules à un rocher d’argent au milieu d’une mer d’azur surmonté de deux triangles entrelacés d’or, ainsi enregistrées par Jean-Baptiste Dille, trésorier de France, à l’Armorial général de 1696. Le rocher d’argent pourrait être une reprise du mont d’argent figurant sur les armes de la communauté de Saint-Julien, par allusion à la position du village, perché sur un mont escarpé ; mais il fait également allusion au patronyme lui-même, ainsi que le montre un blasonnement ultérieur, plus explicite : de gueules à une mer en pointe au naturel entourant une île de même, surmontée de deux triangles d’or cléchés et enlacés. Honorade Dille veuve d’Alexandre Gougony bourgeois de Manosque, se vit attribuer pour armes : d’azur à la bande d’argent chargée d’un besan de gueules (ce qui symbolise une île), tandis que Joseph Dille, juge de Saint-Julien, son frère, et Louis Dille, bourgeois, son cousin, portaient : d’azur à une bande d’argent chargée d’une aigle de gueules. En suite de leurs alliances avec les Gantelmi, les d’Ille ont
écartelé leurs armes : au premier, d'or au lion de gueules,
tenant dans sa patte dextre une croix fleuronnée d'azur (qui
est Gantelmi), et au quatrième, d'or au lion de gueules
chargé sur l'épaule d'un lambel à trois pendants d'azur (qui
est Gantelmi, de Naples). Devise : leo non expavescit.
I - Jean Bernard DILLE notaire royal
de Saint-Julien le Montagnier, où il vient se fixer en 1591,
épouse Philippe BURLE soeur d’Antoine Burle, greffier, d’où :
II – Gaspard DILLE procureur au siège général d’Aix, consul de Saint-Julien, bourgeois du lieu et aussi d’Aix, élu consul d’Aix pour l’année 1655, baptisé le 8 décembre 1602 à Saint-Julien-le-Montagnier (parrain Gaspard de Beaumont avocat en la cour d’Aix, marraine Louise Philip), décédé à Aix le 22 mars 1657, épouse 1) suivant contrat passé le 27 avril 1623 à Aix, Honorade de MATHIEU fille de Jean, procureur au siège et parlement d'Aix, et de Françoise BORRILLI. 2) le 11 octobre 1649 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Denise LATIL fille de feu Louis, et de Marguerite VERDILLON, en présence des parents et témoins Honoré Paul, Melchion Casanove, Pierre Parigon, et Joseph Gaillardon. D’où, du premier lit :
III - Jean DILLE avocat au parlement de Provence, bourgeois de Saint-Julien, baptisé le 6 octobre 1629 à Saint-Julien (parrain Jean Bernard d’Ille, notaire royal, son grand père, marraine Marguerite d’Ille sa tante), laisse un livre de raison commencé le 11 mars 1657 et meurt en 1673; épouse le 17 avril 1660 en l’église Saint-Sauveur d’Aix, Perpétue Félicité de GUERRE fille de Bernard, avocat au parlement de Provence, et de Jeanne de RICHIEUD, en présence des témoins requis, Noël Jusquin, François Ricard et Germain Mourgues. Elle est inhumée le 5 décembre 1698 à Saint-Julien, âgée d’environ 52 ans. D’où :
IV – Jean-Paul DILLE avocat au parlement de Provence, bourgeois et juge ordinaire de Saint-Julien, né le 9 juin 1666 à Aix, baptisé le lendemain en l’église Sainte-Madeleine (parrain Jean-Paul de Guérin substitut au parlement, marraine Claire Queyrelle), inhumé le 29 octobre 1722, âgé de 56 ans, épouse le 26 juin 1698 en l’église de Saint-Julien, avec dispense du troisième degré de consanguinité, Isabeau PELLAS, âgée de 17 ans, baptisée le 5 juin 1681 à Saint-Julien, fille de feu Pierre, bourgeois, et d’Anne DILLE, en présence des parents et amis, et notamment Mr Dille conseiller du roi trésorier général de France, et Bernard de Guerre, l’épouse signe Isabeau Pellas. Elle meurt après 1742. D’où :
V – Jean-Etienne DILLE qualifié chevalier, seigneur de Boisset, avocat au parlement de Provence, bourgeois et juge ordinaire de Saint-Julien-le-Montagnier, né le 26 décembre 1703, baptisé le même jour en l'église de Saint-Julien (parrain Jean-Baptiste Dille prieur bénéficier de l’église collégiale de Barjols, marraine Anne Dille), décédé le 3 avril 1789 ; épouse le 1er mai 1742 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Magdeleine DIGNE âgée d’environ 17 ans, fille d’Honoré, procureur au siège général d’Aix, présent, et de feue Rose JAULNE, en présence des témoins Joseph Giraudenc avocat en la cour, Guillaume Heiriès, Jean Turc et François Aubert, l’épouse signe Magdelene Digne. D’où :
VI – Honoré DILLE qualifié chevalier, seigneur de Boisset, avocat en la cour, bourgeois de Saint-Julien, né le 11 août 1743, baptisé le surlendemain à Saint-Julien (parrain Honoré Digne, procureur au siège d’Aix, son ayeul, marraine Elisabeth Pellas ayeule), décédé à Barjols le 14 novembre 1800, épouse le 7 juillet 1778 à Saint-Julien, sa parente, Agnès GANTEAUME d’ILLE, âgée de 25 ans, née à Aix le 19 janvier 1753, fille de Jean-Baptiste (1693-1771), trésorier général de France au bureau des Finances d’Aix, sieur de Barlemont, et de Catherine SOUCHEIRON. Elle meurt le 15 janvier 1789 à Saint-Julien, âgée de 36 ans. D’où :
VII - Alphonse DILLE propriétaire, né le 11 septembre 1780 à Saint-Julien, décédé le 15 décembre 1853 à Saint-Julien, âgé de 73 ans ; épouse le 4 avril 1804 à la mairie de Saint-Julien, Joséphine GANTEAUME d’ILLE âgée de 21 ans, née le 17 juillet 1783 à Quimperlé (Finistère), fille de Joseph Platon (1741-1813), lieutenant de gendarmerie, et de feue Marie Magdeleine MARQUIS, les témoins sont Etienne André Pourcelly notaire, Julien Alexandre Guis, André Pellas, et André Bon. Elle meurt le 14 janvier 1844 à Saint-Julien, âgée de 60 ans. D’où :
VIII – André d'ILLE négociant à Aix, et propriétaire à Saint-Julien, obtient par jugement du tribunal d’Aix du 20 mai 1870 de faire rectifier son nom Dille en d’Ille, demande le 6 septembre 1873 l’autorisation de substituer à son nom celui de Gantelmi d’Ille, ce qui ne lui fut pas accordé; né le 24 juillet 1807 à Saint-Julien, décédé le 18 octobre 1885 ; épouse le 13 janvier 1836 à la mairie d’Aix, Thérèse PALIS née à Aix le 23 avril 1811, fille de Victor, négociant, et de Thérèse Joséphine FOUQUE, en présence des parents des deux époux, et des témoins : Me Trucy avocat et avoué à Brignoles, cousin de l’époux, Joseph Pierre Palis, négociant, frère de l’épouse, Antoine Roure, propriétaire, et Jean Joseph Venture, propriétaire. Elle meurt à Aix le 18 mai 1871. D’où :
IX – Charles d’ILLE marquis de GANTELMI écrivain provençal, majoral du Félibrige, membre puis président de l’Académie d’Aix, châtelain de Saint-Clément et maire de la commune de Volx, officier à son mariage (sous-lieutenant auxiliaire au 112e de ligne), officier du Nicham-Iftikar de Tunis, chevalier de l’ordre royal de la couronne de Roumanie, décoré de la médaille coloniale, propriétaire de l’hôtel Gantelmi d’Ille sur le Cours, à Aix; né le 21 avril 1847 à Aix, décédé en 1924. Epouse le 28 octobre 1875 à la mairie de Manosque, Elise d’HERBES née le 29 novembre 1853 à Manosque, fille de César, propriétaire châtelain de Saint-Clément, et d'Aimée d’HERBES, les témoins sont Victor Palis négociant à Aix, oncle de l’époux, le comte Henry Tonduti de la Balmondière, Marius Ligier médecin à Marseille, oncle de l’épouse, et Amédée Dherbès son cousin. Elle meurt en 1905. D’où
deux filles (Mmes de Saqui-Sannes et Double), et un fils qui
continue la famille Gantelmi d’Ille. |