Anciennes familles de Provence
     

 

(de) Garnier
de Montfuron, Rousset et Saint-Antonin


 



Originaire de Digne, la famille Garnier de Montfuron et du Rousset a été anoblie par charge de conseiller au parlement d’Aix au début du XVIe siècle et maintenue noble par jugement du 5 novembre 1666. L’historien Maynier situe son origine à Gap, d’une souche qu'il affirmait être la même que les autres familles de ce nom (Garnier de Julhans, Garnier à Marseille et Apt) mais, tout en critiquant l’abbé Robert pour ne pas l’avoir vu, n’en apporte aucune preuve.

Louis Garnier, auteur de la famille, fils d’un notable de Digne, fut docteur en droits (1513), conseiller au parlement (1522), seigneur de Thorenc, et mourut en charge en 1534. Son fils Jean Garnier, docteur en droits et jurisconsulte réputé, devint second président à la chambre des Comptes (1551), et posséda le fief de Montfuron près de Manosque ; allié en 1547 à la fille du conseiller Antoine Gaufridy, sieur de la Galinière, qui lui apporta en dot ce fief près de Rousset, il laissa deux fils, qui ont fait deux branches.

L’aînée, connue sous le nom de Montfuron, a donné trois générations de magistrats à la cour des Comptes : Marc-Antoine de Garnier (1575), Jean-Baptiste Garnier de Montfuron (1606), et Jean de Garnier de Montfuron (1647). Ce dernier, resté sans enfants, éteignit sa branche en 1688, après avoir vendu la seigneurie de Montfuron à Antoine de Valbelle (1654). Il avait pour oncle l’abbé Jean-Nicolas Garnier de Montfuron, abbé de Valsainte, versificateur de talent.

La seconde branche, héritière de la Galinière, acquit par alliance les terres voisines du Rousset et de Saint-Antonin-sur-Bayon. Elle a donné un consul d’Aix (1645) et huit chevaliers de Malte: Jean-Augustin de Garnier du Rousset (1625), lieutenant de vaisseaux et receveur de l’Ordre de Malte, Marc-Antoine, Charles (1656), Jacques (1660), Gaspard (1662), Melchion (1676), Joseph François Félix (1745) et Joseph Melchior Victor (1746). Ces deux derniers, connus sous le nom de Chevaliers de Garnier Saint-Antonin, furent de brillants officiers de marine. Leur sœur, Thérèse de Garnier Saint-Antonin, mariée en 1753 au Chevalier de Gassendy Campagne, brigadier des armées du roi et gouverneur de Joinville, âgé de 69 ans et dont elle fut la seconde épouse, éteignit la famille de Garnier en 1824.

Armes : d’argent à trois chevrons de gueules, au chef cousu d’or (Pitton, Robert de Brianson, Maynier). Le chef est de gueules, probablement en signe de brisure, pour Melchion et Gaspard de Garnier de Rousset, chevaliers de Malte, officiers de galère du roi, inscrits à l’Armorial général.


I - Georges GARNIER (Garnerii) bourgeois de Digne, épouse par contrat passé au monastère Sainte-Claire de Sisteron en 1469, Marguerite de SAINT-MARCEL, fille de Louis seigneur de Valserres en Dauphiné, diocèse de Gap. D’où :

  1. Marguerite GARNIER épouse par contrat du 29 décembre 1493 à Digne (Bertrand Esmivy not.), Pierre de TUFFET marchand de Digne.
  2. Louis qui suit,

II - Louis GARNIER docteur ès droits (1513), seigneur de Thorenc (viguerie de Grasse), s’installe à Aix, député par les Etats de Provence auprès du roi François Ier (1517), pourvu d’un office de conseiller du roi au parlement de Provence (provisions du 1er juin 1522, reçu le 28 septembre suivant, puis le 8 juin 1524 en l’office de François Guérin, démissionnaire), mort en charge en 1534 ; épouse vers 1510, Marguerite de CLAPIERS fille d’Anthoine seigneur de Pierrefeu, et de Pierra de CASTELLANE. Elle se remarie le 16 février 1535 à Honoré de LAUGIER seigneur de Châteaudouble. D’où :

  1. Jehan qui suit,
  2. Honorade de GARNIER épouse par contrat du 16 décembre 1531 à Aix (Claude Gautery, not.), Melchion BOURGAREL fils de Raymond et d’Honorade ATANULPH.
  3. Prob. Marie de GARNIER épouse Guillaume GARÇONNET avocat général au parlement et garde des sceaux de Provence (1535), puis président au parlement (1541). Remarié à Jeanne MAUPIN.

III - Jehan de GARNIER docteur ès droits, seigneur de Thorenc et en partie de Montfuron près de Manosque (viguerie de Forcalquier), rend hommage pour son château de Thorenc, est nommé conseiller du roi et président en la chambre des Comptes, Aides et Finances de Provence (office de second président créé par édit de 1551), reçu en sa charge le 12 mai 1552, agrégé de l’université d’Aix (3 février 1554), considéré comme l’ « un des plus savans hommes de son tems » selon l’abbé Robert de Briançon, fait construire peu de temps après sa nomination la bastide de Montfuron, teste le 19 décembre 1565 à Aix (De Régina, not.) en faveur de ses fils Marc-Anthoine et Charles Garnier ; né vers 1510 à Digne, mort en charge le 19 décembre 1565, épouse 1) par contrat du 2 octobre 1547 à Aix (Jehan Tisaty not.), Bernardine GAUFRIDY, alias Geoffroy, dame de la Galinière, fille d’Anthoine, seigneur de la Galinière, conseiller au parlement de Provence, et de Catherine PINELLY. 2) par contrat du 1er septembre 1561, Catherine POITEVIN, dame du Mas-Blanc. D’où, du premier mariage :

  1. Marc-Anthoine qui suit,
  2. Charles qui fait la branche de Rousset,
  3. Catherine de GARNIER épouse par contrat du 27 novembre 1566 à Aix (Jean Malbequi, not.), Boniface BERMOND de PENNAFORT écuyer, seigneur de Pennafort, docteur et avocat en parlement, conseiller au parlement de Provence, natif de Draguignan, fils d’Hélion, licencié en droit, et d’Honorade CROTTE, l’épouse assistée et autorisée d’Anthoine Geoffroy sieur de la Galinière, conseiller du roi au parlement, son ayeul maternel, et de Marguerite de Clapiers dame de Châteaudouble, son ayeule paternelle.
  4. Magdeleine de GARNIER épouse par contrat du 14 novembre 1571 à Aix (Jean Malbequi, not.), Pierre de PAUL écuyer, fils de Gaspard, écuyer, et d’Anne CARBONNEL dite du CANET, de Marseille, l’épouse est assistée et autorisée d’Anthoine Geoffroy sieur de la Galinière, conseiller au parlement de Provence, et de Catherine Pinelle ses aïeux maternels, et de Marc-Anthoine Garnier sieur de Montfuron, avocat en la cour, son frère, elle reçoit une donation de Marguerite de Clapiers son aïeule paternelle. Veuve, elle teste en faveur de sa fille Gabrielle de Paul, femme de Christol de Bricard, fait des legs à Suzanne de Paul, son autre fille, religieuse à Hyères, à Catherine Garnier sa sœur, femme du conseiller de Pennafort, et à ses petits-neveux Garnier de Rousset.
  5. Françoise de GARNIER baptisée le 4 janvier 1554 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Louis isoard, marraine Françoise d’Ancezune).
  6. François de GARNIER baptisé le 14 mars 1557 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Melchion de Castellane d’Allemagne, marraine Françoise Gérente).

IV – Marc-Anthoine de GARNIER, seigneur de Montfuron, docteur en droits, conseiller du roi en la chambre des Comptes, Aides et Finances de Provence (reçu en janvier 1575 dans une charge créée en 1574), baptisé le 30 juillet 1550 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Anthoine Geoffroy sieur de la Galinière, conseiller, marraine Marguerite de Clapiers), décédé vers la fin de l’année 1607, épouse par contrat du 18 octobre 1573 à Aix (Balthasar Catrebard not.), Claire EMENJAUD de BARRAS fille de feu Nicolas, seigneur de Barras et co-seigneur de Riez, conseiller au parlement de Provence, et de Françoise de BASCHI de SAINT-ESTEVE, sa seconde épouse. D’où :

  1. Claire GARNIER baptisée le 21 décembre 1577 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Gaspard Séguiran seigneur d’Auribeau, marraine Magdeleine Coriolis).
  2. Gaspard GARNIER de MONTFURON baptisé le 7 janvier 1580 en l’église Saint-Sauveur de Manosque (parrain Gaspard de Glandevès co-seigneur de Faucon, marraine Marchionne de La Croix dame d’Oraison).
  3. Jean-Baptiste qui suit,
  4. Rolin GARNIER baptisé le 20 mai 1584 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Rolin Ferrier, marraine Magdeleine de Châteauneuf, d’Aix).
  5. Jean-Nicolas GARNIER de MONTFURON dit l’Abbé de Montfuron, religieux cistercien, présent au mariage de sa sœur en 1609, nommé abbé de l’abbaye Notre-Dame de Valsainte près de Simiane-la-Rotonde, diocèse d’Apt, par bulles du pape Grégoire XV (4 des ides de novembre 1622), qualifié « abbé et seigneur de Valsainte, Carniol et Boulinette », poète galant, considéré comme l’un des meilleurs disciples de Malherbe, ses vers plurent à la cour de France où il séjourna, mais il fut critiqué pour sa galanterie peu en rapport avec son état, auteur d’un recueil paru à Aix en 1623, d’autres à Paris, puis de poésies imprimées à Aix en 1632 à la prière de Scipion du Périer, son beau-frère, sous le titre de Recueil des vers de M. de Monfuron, abbé de Valsainte, desquels la plus grande partie n’a point encor esté veue ny imprimée ; né vers 1580 à Aix, y décédé en 1640.
  6. Sybille GARNIER de MONTFURON dame de Montfuron, épouse par contrat du 12 novembre 1609 à Aix (Honoré Gilles, not.), Scipion du PERIER, avocat au parlement d’Aix, fils de François, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, consul d’Aix, et de Catherine d’ESTIENNE, l‘épouse est assistée de sa mère, et de Jean-Baptiste de Garnier sieur de Montfuron, conseiller en la cour des Comptes, et Jean Nicolas de Garnier, ses frères.

V – Jean-Baptiste GARNIER de MONTFURON, écuyer, seigneur de Montfuron, docteur en droits de l’université d’Aix (9 avril 1602), conseiller du roi en la Chambre des Comptes, Aides et Finances de Provence (reçu le 9 décembre 1606 en l’office de son père), rend hommage au roi pour sa terre et seigneurie de Montfuron (27 août 1621), dont il avait acheté le dernier quart restant de Gabriel Estienne de Saint-Jean, président aux Comptes, laisse son office à son fils en 1647 et devient doyen ; baptisé le 24 avril 1582 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix (parrain Jehan-Baptiste Mayenc, marraines Honorade Garnier dame de Saint-Mandrier et Béatrix de Macédoine dame de Rousset), décédé le 16 janvier 1654 à Aix, épouse 1) par contrat du 4 octobre 1608 à Aix, Françoise de PUGET de SAINT-MARC fille de feu Antoine, seigneur de Saint-Marc, et de Philippe de RAYNAUD. 2) par contrat du 2 octobre 1613 à Marseille (Anthoine Barnier, not.), Renée de BERNIER fille de Pierre, bourgeois et consul de Marseille, trésorier général de France, seigneur de Pierrevert, et de feue Nicolane ROUX. D’où, du second lit :

  1. Gabrielle de GARNIER de MONTFURON baptisée le 24 janvier 1616 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Henri Bernier, marraine Gabrielle de Grignan dame de Rogiers).
  2. Jean qui suit,
  3. Marc-Antoine de GARNIER de MONTFURON né et baptisé à la maison, cérémonies le 12 janvier 1626 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain le sieur de Penafort, marraine Claire de Bricard).
  4. Henri de GARNIER de MONTFURON religieux cistercien, nommé abbé de l’abbaye Notre-Dame de Valsainte à la mort de son oncle en 1649, jusqu’en 1674, également prieur de Corbières ; il cède en 1657 la terre de Bolinette aux religieux de Cîteaux pour l’entretien de sa communauté.

VI - Jean de GARNIER de MONTFURON, écuyer, seigneur de Montfuron, conseiller du roi en la cour des Comptes, Aides et Finances de Provence (reçu le 26 janvier 1647 en l’office de son père), vend la seigneurie de Monturon à Antoine de Valbelle, lieutenant général à Marseille, au prix de 120.000 livres le 14 janvier 1654 (Citrane et Gilles, not. Aix) ; né à la maison, baptisé le 3 juin 1619 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix (parrain Jean Nicolas de Garnier, sieur de Montfuron, marraine Blanche de la Cépède), décédé à Aix et inhumé le 12 août 1688 au couvent des Dominicains ; épouse le 27 octobre 1647 en l’église Sainte-Madeleine d’Aix, Anne de CHAILAN de MORIES fille de Scipion, écuyer, seigneur de Moriès et Lambruisse, conseiller du roi au parlement de Provence, et de Suzanne d’AGOULT d’OLLIERES.
Sans postérité.

 



 
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