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Anciennes familles de Provence | |||
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(de) Poitevin
Famille issue de Sauvaire Poitevin, riche marchand de Riez, vivant en 1540. Son petit-fils Honoré de Poitevin, avocat, s'installe par son mariage à Draguignan, où il succède à son beau-père dans l’office de lieutenant principal (1598) et celui de lieutenant particulier et assesseur criminel (1606) en la sénéchaussée de Draguignan. Qualifié sieur de Mallemoisson et d’Aiglun, il transmet ses titres et charges à son fils Charles de Poitevin (1601-1636), lequel est père de François-Drac de Poitevin (1629-1665), qui reprend en 1648 l’un des offices paternels mais meurt prématurément sans laisser de descendance.
I - Sauvaire POITEVIN marchand et bourgeois de Riez, premier consul de Riez (1564), se porte caution vers 1540 de la somme de 40 florins que l’évêque de Riez, Antoine de Tende, verse au chapitre de la collégiale Notre-Dame de Barjols pour y fonder un anniversaire; teste le 17 octobre 1564 à Riez, fait un dernier codicille le 28 octobre 1572 ; épouse vers 1550, Isabeau de LOQUE fille de Jean-Louis, premier huissier au parlement de Provence, et de Gasparde ARBAUD. Elle teste le 9 juillet 1591 à Riez. D’où :
II - Hélion POITEVIN bourgeois de Riez qualifié écuyer, seigneur de Malemoisson et en partie d’Aiglun, rend hommage au roi le 30 mars 1579 par procuration de Jean Garcin procureur, étant malade, pour la terre et seigneurie de Malemoisson avec juridiction haute, moyenne et basse, et coseigneurie d’Aiglun qu’il a acquis par échange, des religieux de Saint-Marcel d’Avignon, meurt avant 1591 ; épouse par contrat du 1er juin 1577 à Aix, Anthorone MATHERON fille Joachim écuyer, seigneur de Salignac et d’Entrepierres, et de Marguerite de GUILHEN des sieurs de Puylaval au Comtat. D’où :
III - Honoré de POITEVIN écuyer, seigneur de Mallemoisson et en partie d’Aiglun, reçu docteur en droits de l’université d’Avignon en 1593 puis avocat au parlement de Provence, rend hommage au roi pour sa terre et seigneurie de Mallemoisson et co-seigneurie d’Aiglun (20 mai 1597), succède à son beau-père dans l’office de conseiller du roi et son lieutenant principal au siège de Draguignan (provisions datées à Paris du 17 juin 1598), sans avoir pourtant l’âge de 30 ans requis, il n’est reçu qu’en février 1600, est pourvu également de l’office de lieutenant particulier, assesseur criminel et premier conseiller (lettres du 18 septembre 1606, vérifiées le 27 du même mois), office acheté 2000 livres, qui lui rapporte 200 livres tournois de revenu, et qu’il résignera le 24 mars 1625 en faveur de son fils Charles ; il se trouve en procès contre Pierre Fabre de Mazan en 1626 ; né à Riez, il épouse par contrat en 1596 à Draguignan (Jean-Laurent Michaelis, not.), Françoise de DOMINICY appelée Mme la lieutenante, fille d’Honoré, docteur en droit et avocat, lieutenant principal au siège de Draguignan (1572), décédé en 1598, originaire de Guillaumes, et de Catherine RICHARD ; elle hérite de biens à Draguignan et notamment une terre aux Vérignanes connue, depuis elle, sous le nom de la Lieutenante, ainsi qu’une bastide au Toret et une terre à Palayson. D’où :
IV - Charles de POITEVIN écuyer, seigneur de Mallemoisson et d’Aiglun, docteur en droit, pourvu de l’office de conseiller du roi lieutenant particulier assesseur criminel et premier conseiller au siège sénéchal de Draguignan par lettres données à Paris le 24 mars 1625, puis, l’année suivante, de l’office de lieutenant principal civil et criminel par lettres patentes datées à Fontainebleau du 22 avril 1626, reçu au parlement le 5 juin suivant, installé à Draguignan le 10 juin, il est âgé alors de 25 ans ; cette même année, il fait construire à Draguignan un hôtel (actuellement 13 rue Georges Cisson) pour plaire à son épouse mais finit par s’y ruiner ; de caractère impulsif, il se laisse aller plus d'une fois à de regrettables violences. « Un jour, en plein auditoire, il se serait emporté jusqu'à saisir au collet, « pour le mener en prison », un fermier des tailles qui l'avait assigné en paiement d'arrérages, réglés d'après lui, « criant toujours qu'il feust mené en prisons, et de plus commanda au greffier d'escripre cinq cens livres d'amande ». Une autre fois, en descente à Fayence pour présider un conseil de ville, sans mission bien régulière, il refusa d’exhiber ses pouvoirs, menaçant avec colère un notaire assez osé pour les lui demander et « disant qu'il la payeroit ». Puis, il serait reparti sans terminer ses opérations. Pour une simple négligence, il traitait un procureur de « brouillon et quouquin » et à ses injures et menaces familières, ajoutait « qu'il le luy payeroit et feroit qu'il n'entreroit plus au palais » (Mireur, Inv. arch. Var, 1895) ; né à Draguignan, baptisé en l’église collégiale le 7 janvier 1601, décédé à Draguignan le 8 mars 1636, à l’âge de 35 ans, en l’exercice de ses fonctions, son office de lieutenant criminel passe entre les mains de Gaspard de Séguiran qui s’en démet, sans se faire pourvoir, puis en juin 1637 à l’avocat Amant de Monier-Châteaudeuil qui ne l’investit pas mais reçoit celui de lieutenant principal ; épouse par contrat du 9 février 1625 à Aix (Boniface Alphéran, notaire), Magdeleine de PERIER fille de Julien, écuyer, seigneur de Clumanc, Douroules, La Traille, conseiller du roi au parlement de Provence, et de Françoise de DEMANDOLX LA PALUD. D’où :
V - François-Drac de POITEVIN écuyer, seigneur de Mallemoisson, avocat au parlement de Provence, conseiller du roi questeur en la sénéchaussée de Draguignan, reprend en 1648 la charge de lieutenant général civil et criminel audit siège ayant appartenu à son père et possédée alors par Marc Brun de Castellane qui, l’ayant exercée six ans, la résigne en sa faveur, bien qu’il ne soit âgé que de 19 ans, suivant lettres du 22 janvier 1648, enregistrées cinq ans plus tard ; mis en possession de sa charge presque aussitôt, il devient ainsi le plus jeune lieutenant de la sénéchaussée de Draguignan ; il aura, durant sa magistrature, à subir les violences de la guerre entre Sabreurs et Canivets « qui eut à Draguignan un de ses foyers les plus intenses et les plus persistants, comme aussi ses plus tragiques » ; capturé à la suite d’un coup de main, il est emprisonné avec d’autres notables de la ville en février 1653 et ne dut sa délivrance qu’à l’intervention du P. Bornin qui prêchait alors le carême ; baptisé le 16 septembre 1629 en l’église de Draguignan (parrains les consuls de Draguignan, savoir Antoine Reymondi avocat en la cour, premier consul, Jean Garcini procureur au siège, et François Meilhe, les marraines Minerve de Maynier, Françoise Allègre et Jeanne Giraud femme d’Esprit N.), il meurt en exercice en 1665, à peine âgé de 36 ans, sans postérité ; épouse le 18 juillet 1647 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix, Marguerite de MALIVERNY fille de Sébastien (1592-1658), conseiller à la cour des Comptes d’Aix, et d’Anne de GALLICE sa seconde épouse, en présence de Jean Cabassol avocat au parlement d’Aix, Jean Giraud prêtre, et Reymond Estienne, d’Aix ; l’époux étant filleul de la ville de Draguignan, les consuls, désireux de reconnaître ses mérites, organisèrent des festivités et accueillirent les jeunes époux, à leur entrée dans la ville, « au son du tambourin et au bruit des salves par la jeunesse en armes, sous le commandement d'un capitaine désigné par le conseil » (Mireur). Veuve et héritière de son mari, Marguerite de Maliverny vend leur hôtel de Draguignan en 1676 et se retire à Aix.
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