Anciennes familles de Provence | ||||
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Robert
La famille Robert, l’une des plus notables de Sainte-Tulle, est originaire de Valensole où elle avait formé, avant l’an 1600, époque des plus anciens registres paroissiaux, deux branches. La première branche a pour chef François Robert, consul de Valensole, marié à Magdeleine Aubanel, père de Claude Robert (1609-1649), consul, et prieur de la confrérie du Saint-Esprit, qui épousa en premières noces une fille du capitaine Rougon, de Lurs, et laissa d’un second mariage un fils, Esprit Robert, avocat au parlement. Le fils de ce dernier, Jacques Robert, né à Valensole en 1671, est resté dans les mémoires pour son zèle manifesté lors de la grande peste de Marseille où il s’était installé comme médecin, et dont il devint, dit-on, l’un des deux derniers médecins survivants. La deuxième branche, non rattachée à la précédente, est issue d’Esprit Robert (1619-1681), neveu de Jean Dezein, et père de Louis Robert (1657-1695), tous marchands de Valensole. Ce dernier hérita par son second mariage en 1685 d’une bastide à Sainte-Tulle, où ses descendants se fixèrent. Selon le livre de raison d’Eugène Robert (1806-1873), dont une remarquable analyse sous la plume de son ami Charles de Ribbe, spécialiste des livres de raison, a été publiée après la mort de celui-ci dans les Annales des Basses-Alpes (1902 p.271), la tradition de la famille Robert voulait qu’elle descende des Robert, anciens seigneurs de Saint-Jurs. « Depuis que les Robert de Saint-Jurs furent venus s’établir à Valensole, nous trouvons toujours des avocats dans les chefs de notre famille. Ces Robert avocats paraissent, du reste, n’avoir jamais pris et porté qu’honorifiquement leur titre, pour donner la mesure de leur position sociale et de leurs études, car il est constant qu’ils n’ont jamais plaidé que pour leur propre compte, qu’ils ont, comme leurs nobles ancêtres, passé leur vie à exploiter leurs terres ». Si rien n'est plus exact à propos du titre d’avocat du roi, qu’un grand nombre de familles notables ont porté au cours du XVIIe siècle, l’origine noble des Robert de Valensole n’est, quant à elle, que conjecture. Eugène Robert (1806-1873), dont nous venons de citer les mémoires, n’ayant pas eu de goût pour le droit, se tourna vers l’exploitation du ver à soie, et fut l’un des pionniers de cette industrie en France. Ayant perdu ses fils prématurément, il fut le dernier de la ligne aînée. André Robert, propriétaire à Manosque, son oncle, autorisé en 1818 à porter le nom de d’Eshougues, est l’auteur d’un rameau qui s’établit en Algérie, et donnera au XXe siècle un professeur de médecine et un dramaturge distingués. Un autre rameau, enfin, formé par Jean-Baptiste Robert (1730-1805), notaire et maire de Sainte-Tulle, s’est illustré dans la médecine par Louis Robert (1771-1850), son fils, fondateur de l’Académie de médecine de Marseille, membre de nombreuses sociétés savantes et médecin de plusieurs souverains européens, et Jean-Baptiste Robert (1793- ?), neveu du précédent, professeur à l‘Ecole de médecine de Marseille.
* I - Joseph ROBERT (bourgeois de Valensole) épouse Jeanne DEZEIN sans doute soeur du marchand Jean Dezein ; d’où :
II – Esprit ROBERT marchand de Valensole, baptisé le 1er avril 1619 en l’église de Valensole (parrain Pons Fulque, marraine Louise Gallin), décédé le 28 mai 1681 à l’âge de 62 ans, inhumé le lendemain à Valensole ; épouse le 25 octobre 1640 à Mezel, Magdeleine AMAUDRIC [née en 1626 fille de Laurent, et de Marguerite ROUX], inhumée le 23 octobre 1679 à Valensole. D’où :
III – Louis ROBERT marchand bourgeois de Valensole, baptisé le 21 octobre 1657 en l’église de Valensole (parrain Louis Léotard notaire royal, marraine Anne Sivan sa femme), décédé à l’âge de 38 ans le 15 inhumé le lendemain 16 octobre 1695 au couvent des Augustins de Valensole ; épouse 1) le 5 août 1681 en l’église de Valensole, Anne FULQUE fille de Mathieu bourgeois, et de Catherine DOLLUON. Elle meurt en lendemain de couches le 8 août 1685. 2) le 20 novembre 1685 en l’église de Sainte-Tulle, Marguerite COUTAREL dudit lieu, héritière d’une bastide à Sainte-Tulle, fille de Clément, marchand dudit lieu, et d’Antoinette MAURELET, en présence de Barthélémy Archimbaud notaire royal et Pierre Alpheran. Elle meurt le 2 décembre 1739. D’où :
IV – Joseph ROBERT licencié en droits et avocat au parlement de Provence, habitant Sainte-Tulle, né le 25 décembre 1687 et baptisé le jour même en l’église de Valensole (parrain François Aubert, marraine Spérite Leiton), décédé à l’âge de 57 ans le 6 août 1745, après avoir « souffert avec une patience admirable et une parfaite résignation tous les maux dont il a plu à la divine Providence de l’affliger dans sa maladie », inhumé le même jour à Sainte-Tulle ; épouse le 8 février 1712 en l’église de Valensole, Marie Anne REYNOARD fille de Pierre, bourgeois de Valensole, et de feue Anne REYNOARD. D’où :
V - Joseph ROBERT licencié en droits et avocat au parlement de Provence, né le 13 avril 1726, baptisé le même jour en l’église de Sainte-Tulle (parrain Albert Archimbaud, marraine Marguerite Thérèse Robert sa soeur), décédé à Sainte-Tulle le 29 octobre 1796, âgé de 70 ans ; épouse le 9 septembre 1753 à Saint-Sauveur de Manosque, Marie Anne de LAUGIER âgée de 21 ans, née le 3 octobre 1732 à Manosque, décédée le 16 décembre 1811 à Manosque, fille de feu André (1667-1747), bourgeois de Manosque, et de Magdeleine RASPAUD (1693-1749), elle est soeur de Clotilde de Laugier épouse de Jacques-Paul de Gassaud sieur de Beaulieu. D’où :
VI – Jean-Baptiste ROBERT propriétaire, maire de Sainte-Tulle, né le 4 novembre 1756 baptisé le lendemain en l’église Saint-Sauveur de Manosque (parrain Jean-Baptiste de Laugier, marraine Clotilde de Laugier épouse de Mr de Gassaud), teste le 30 avril 1830, décédé le 19 février 1835 à Marseille; épouse le 8 mai 1797 à Marseille, et le 4 novembre suivant en l’église Saint-Laurent, Catherine PALHION âgée de 24 ans, fille de feu Martin, fabricant de papier, et de Marie PEYRON, les témoins sont Jean-François Dalmas, propriétaire, André Robert, frère de l’époux, Laurent-Marie Gassaud, propriétaire, cousin germain de l’époux, et Joseph Imbert propriétaire. Elle teste le 10 mars 1836 et meurt le 17 février 1837 à Marseille. D’où un fils unique :
VII - Eugène ROBERT propriétaire sériciculteur à Sainte-Tulle, licencié en droit à Grenoble (1828), sériciculteur dès 1831, directeur de la « magnanerie expérimentale » de Sainte-Tulle, membre de l’Académie de Marseille et de plusieurs sociétés, chevalier de la Légion d’Honneur (décret du 8 mai 1840), et de l’ordre des Saints Maurice et Lazare de Sardaigne (1857), maire de Sainte-Tulle de 1860 à 1873, rédige un livre de raison ; né le 24 février 1806 au mas familial de Sainte-Tulle, baptisé en l’église paroissiale (parrain Jean-Baptiste Robert son oncle, marraine Marie-Anne de Laugier son ayeule), teste le 24 février 1872, meurt le 1er novembre 1873 à Sainte-Tulle, âgé de 67 ans. Voir sa biographie sur le site Tetea. Epouse 1) le 1er mars 1830 à Paris, Wilhelmina dite Mina COURTIN-JORDIS, née en juillet 1811 à Francfort-sur-le-Mein, fille de Charles Simon COURTIN négociant en laines à Paris, et de feue Marie Joséphine JORDIS, d’une des familles notables de Francfort. « Une vive et respectueuse affection, l’estime surtout pour les qualités de celle qui devait être la compagne de ma vie présidèrent à cette union, où je trouvais l’avantage de me créer des relations de famille dans la capitale et l’occasion d’y séjourner de temps en temps » (Livre de raison). Elle meurt d’une maladie rapide le 8 janvier 1844 à Marseille. 2) le 7 mai 1851 à Gonesse (Val-d'Oise), Suzanne Elisabeth DESTORS née le 31 octobre 1818 à Gonesse, fille de Jean-Louis cultivateur, et de Suzanne Louise SANSON-DUPERRON. Elle est soeur de l’architecte Denis Destors (1816-1882). Elle meurt le 21 juillet 1866 à Sainte-Tulle. D’où, du premier lit :
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