Anciennes familles de Provence | ||||
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(Le)
Blanc
Famille venue du comté de Nice à Méolans dans la vallée de Barcelonnette, d’où trois frères, Esprit, Charles et André Blanc, négociants en drap, s'installent à Aix dans les premières années du XVIIe siècle, et fondent une maison de commerce. Elle forme trois branches : Ventabren, Mondespin et Castillon, toutes trois entrées au parlement ou à la cour des Comptes et maintenues nobles par lettres du 26 juillet 1718 données sur renvoi au Conseil du roi par l’intendant Lebret, chargé de la recherche. La confirmation de 1718 est rappelée par La Chesnaye, dans son article sur les Le Blanc : « Les descendants de Charles et André Le Blanc s’étant pourvu pardevant Louis XIV en déclaration de leur noblesse, originaire du Piémont où elle subsiste encore en trois branches, il fut rendu un arrêt au rapport de M. le duc d’Antin, qui les maintient dans leur qualité de noble. Cet arrêt fut confirmé par celui du Conseil de Régence le 20 juillet 1718, revêtu des lettres patentes scellées du grand Sceau, et enfin enregistrées aux greffes du parlement, de la chambres des Comptes, et du bureau des Finances de Provence ». L’ouvrage très intéressant du marquis de Saporta sur La famille de Mme de Sévigné en Provence, publié en 1889, dont plusieurs pages sont consacrées au financier Jacques Le Blanc, fils d’André, nous apprend que celui-ci avait, déjà, vers 1679, fait établir une enquête officielle appuyée de nombreux témoignages dans le but de prouver son origine d’ancienne noblesse. Le nom des Blanc, qui prit naturellement la particule de à mesure de leur élévation, fut écrit avec l’article défini le, plus distinctif. Famille de robe, mais aussi très largement d’épée. Marc-Antoine Le Blanc de Saint-Rémy, mestre de camp de dragons, commanda pour le roi la ville d’Epinal en Lorraine, reçut la croix de l’ordre de Saint-Louis ; Louis, Louis-François et Augustin Blanc, ses oncles, tous trois officiers supérieurs, avaient reçu la même distinction. Esprit, François-Hyacinthe et Jacques, fils du trésorier Jacques Le Blanc, furent des officiers distingués, l’un tué au siège de Barcelone, l’autre à la défaite de la Boyne en Irlande, en 1690. * Les armes des Le Blanc sont : d’azur à deux palmes d’argent entrelacées soutenant un croissant surmonté d’une massue du même. Elles ont été ainsi enregistrées à l’Armorial général de France par Pierre André de Blanc, ancien capitaine de cavalerie. Les palmes sont d’or pour Esprit Hyacinthe Blanc prieur de Saint-Nicolas. André de Blanc, sieur de Mondespin, conseiller au parlement, portait ses armes écartelées de celles de sa mère, Marguerite d’Antelmy (d’azur au tronc écoté d’or posé en bande accompagnée de six étoiles du même le long du tronc 3 et 3). La branche de Castillon portait : écartelé au 1er et 4e d’azur à deux palmes d’or entrelacées soutenant un croissant d’argent, surmonté d’une larme d’or [une massue d’or posée en pal], aux 2e et 3e bandé de sinople et d’argent (de six pièces) [alias : de sinople à la bande d’argent]. François Hyacinthe Le Blanc de Boisvert lieutenant-colonel, écartelait au 2 et 3 : de gueules au chêne arraché d’or au chef cousu d’azur chargé d’une étoile d’or accompagnée de deux têtes de lions mouvantes du flanc du même; il peut s'agir des armes de sa mère, née Hugoleny. Enfin, Esprit Blanc contrôleur en la chancellerie des Comptes de Provence, se vit attribuer des armes particulières, de facture systématique : de gueules à la barre d’or, coupé d’argent au bouc de sable.
I - Jacques BLANC habite Peillon dans le comté de Nice. D’où : II - Julien BLANC né à Peillon, vient habiter Méolans, dans la vallée de Barcelonnette. D’où : III - Jacques BLANC natif de Méolans, épouse Bastiane BARRALIER d’où :
IV - Charles BLANC marchand bourgeois d’Aix, né à Méolans, décédé avant 1635, épouse le 4 novembre 1610 en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix, Louise AUGIER fille d’Etienne, marchand d’Aix originaire de Thorame Haute, et de Silvestre ROMAN. Elle fait un testament le 16 janvier 1666 (Jean Darbès, not.), meurt à Aix et est inhumée le 20 août 1675 en l’église des Frères Prêcheurs, dans la chapelle du Saint-Sacrement. D’où :
V - Esprit BLANC écuyer, co-seigneur de Ventabren, fait construire en 1657 un hôtel à Aix près de l’hôtel de Forbin (18 cours Mirabeau), acquiert en mai 1659 l’office de contrôleur général des décimes de Provence, fait bâtir en 1662 conjointement avec ses deux cousins germains, Louis (le lieutenant général) et Jacques (trésorier général, appelé « le général ») une chapelle dans l’église des pères récollets d’Aix, comprenant une tombe par branche, acquiert le 10 juillet 1683 la charge anoblissante de conseiller secrétaire du roi en la chancellerie, maison et couronne de France, de son cousin Jacques Blanc de Boisvert moyennant 17.500 livres, teste le 30 décembre 1692, achète enfin des héritiers de François de Périer-Clumanc une partie de la terre de Ventabren (l’autre étant aux Gaillard de Longjumeau) dont il est investi et rend hommage le 22 juin 1699, meurt à Aix le 13 mai 1702, laissant une succession en biens immobiliers et mobiliers de 220.000 livres dont il lègue la moitié à son fils aîné ; épouse le 14 décembre 1653 à la Madeleine d’Aix, Marguerite d’ALBERT d’Aix, fille de Marc-Antoine (1604-1669), conseiller du roi en la cour de parlement, seigneur de Roquevaux, et de Gabrielle de CLAPIERS COLLONGUES, en présence des témoins Pierre d’Albert avocat, Charles Arquier, Antoine Pélicot, et Jean Joseph Audiffredy, d’où :
VI - Marc-Antoine LE BLANC de VENTABREN écuyer d’Aix, seigneur de Ventabren, baptisé le 11 mai 1660 à la Madeleine (parrain Marc Antoine d’Albert conseiller au parlement, marraine Honorade de Saint-Martin dame de Co..), décédé à l’âge de 49 ans le 14 mars 1709, inhumé le 15 en l’église des Pères Prêcheurs, après avoir fait son testament le 9 mars ; épouse le 30 avril 1686, à l'âge de presque 26 ans, en l'église de la Madeleine d’Aix, et suivant contrat reçu Augier notaire, le 23 avril à Aix, Catherine de TRESSEMANES CHASTEUIL âgée d’environ 18 ans, fille de feu Charles, seigneur de Chasteuil, conseiller au parlement de Provence, procureur du pays, et de Gabrielle de MAUREL, en présence du père de l’époux, de la mère de l’épouse, de Pierre André Blanc, de Frère Auguste de Tressemanes chevalier de Chasteuil, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, frère de l'épouse, de Georges Pascal, et Antoine Lombard ecclésiastique, l’épouse est assistée au contrat encore de son frère Joseph de Tressemanes, seigneur de Chasteuil, conseiller au parlement. D’où :
VII - Esprit LE BLANC de VENTABREN chevalier, seigneur de Ventabren, officier de dragons puis conseiller au parlement de Provence, reçu le 10 juin 1712 en la charge de Marc-Antoine d'Albert son oncle (achetée 70.000 livres), puis conseiller honoraire, il vend deux bastides situées à Puyricard, l’une quartier de la Guienne, l’autre au quartier de l’église, avec terres, vignes et rentes, au sieur Joseph Martin, marchand d’Aix, par acte du 28 janvier 1727 (Vincent Reynaud notaire); né à Aix le 6, baptisé le 7 mai 1689 en l'église du Saint-Esprit (parrain Esprit Blanc écuyer, conseiller et secrétaire du roi contrôleur en la chancellerie, marraine Gabrielle de Blanc fille dudit parrain), décédé à l’âge de 74 ans, inhumé le 29 février 1764 au couvent des Dominicains d'Aix ; épouse le 29 novembre 1711 à la Madeleine d’Aix, Marguerite de BEC fille de Joseph, avocat en parlement, syndic de la noblesse de Provence, consul d’Aix procureur du pays, et de Jeanne de MILLE sa première épouse. Elle teste le 26 septembre 1720 et meurt le 29 octobre suivant. D’où :
VIII - Louis LE BLANC de VENTABREN chevalier, seigneur de Ventabren, succède à son père qui en a survivance pour cinq ans dans la charge de conseiller au parlement de Provence (reçu le 14 mai 1740), élu second consul d’Aix (1726, 1769), rend hommage pour sa partie de la terre et seigneurie de Ventabren le 23 juillet 1768 ; né le 13 décembre 1715 à Aix, baptisé le même jour au Saint-Esprit (parrain Louis Le Blanc, chevalier de l’ordre de Saint-Louis, marraine Marie Anne de Glandevès), décédé à l’âge de 61 ans à Aix, le 23 août 1777, inhumé le lendemain au cimetière du Saint-Esprit, épouse le 11 janvier 1752 en l’église Saint-Ferréol à Marseille, Louise Claire MARTIN de GERMAIN âgée de 19 ans, née à Marseille, fille de Joseph, conseiller du roi, receveur général des Finances de Provence, et de Claire de SAINT-MICHEL, mariage célébré en présence d’Augustin Le Blanc chevalier de Saint-Louis, major du régiment de Soissonnais, Augustin de Sade chevalier de Saint-Louis, lieutenant des vaisseaux du roi, Toussaint Catelin et Louis Blanc d’Huveaune conseiller au parlement. Elle décède à l’âge de 87 ans en son domicile à Aix, sur le Cours, le 6 avril 1820. D’où deux filles :
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